En raison du confinement lié au Covid19, les statistiques de la Sécurité routière font état d'une forte baisse de la mortalité routière en avril 2020, avec moins de monde sur les routes mais de plus grands excès de vitesse. Explications.
L'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) évalue à 103 personnes le nombre de morts sur les routes en avril 2020 contre 233 en avril 2019, soit 130 tués en moins (-55,8%). En raison du confinement, les autres indicateurs sont aussi en forte baisse : seulement 1 099 accidents corporels contre 4 234 en avril 2019 (-74%) et 1 247 blessés contre 5 297 (-76,5%).
"La baisse de la mortalité routière enregistrée en avril 2020 s'inscrit dans le contexte du confinement qui a fortement réduit l'ensemble des déplacements", souligne l'organisme officiel en précisant que cette baisse concerne "toutes les catégories d'usagers mais à différents degrés : une baisse des deux tiers chez les usagers vulnérables (piétons, cyclistes, et deux-roues motorisés) et de moins de la moitié chez les automobilistes".
Les forces de l'ordre et les radars automatiques auraient toutefois constaté "un nombre important de grands excès de vitesse, avec une augmentation de plus de 16% par rapport à la même période en 2019", note encore l'ONISR qui observe "parmi les accidents mortels moins de chocs frontaux (avec moins de véhicules sur les routes, la probabilité d'en croiser en face est réduite) mais plus de pertes de contrôle de véhicules seuls (qui s'achèvent sur des obstacles latéraux , arbres, murets ou sur le toit après plusieurs tonneaux)".
Interrogé par le Journal moto du Net, un motard commandant d'escadron de sécurité routière à la Gendarmerie nationale nous confirme qu'il constate "le retour de comportements à risque sur les routes, notamment des excès de vitesses supérieurs à 50 km/h".
"Le retour en masse des usagers de la route s'accompagne également d'une hausse des accidents, constatés ou non", poursuit le gendarme, tandis que "concernant les motards, certains frustrés mettent les gaz et refusent parfois d'obtempérer à des contrôles, en prenant des risques inutiles pour eux-mêmes et les autres usagers".
Alors qu'avec le début du déconfinement le 11 mai la liberté de circulation refait surface, "il faut plus que jamais faire preuve de prudence afin d'éviter une hécatombe sur les routes", conclut-il.
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