Nouveau coup de massue réglementaire pour le secteur de la moto, en particulier celui des motos-écoles : l'accès direct dès 24 ans au permis moto A disparaît ! Il est désormais obligatoire de passer le permis A2 limité à 47,5 ch (35 kW) pendant deux ans, avant de pouvoir suivre une formation payante de sept heures. Et ce, quel que soit son âge,…
Nouveau coup de massue réglementaire pour le secteur de la moto, en particulier celui des motos-écoles : l'accès direct dès 24 ans au permis moto A disparaît ! Il est désormais obligatoire de passer le permis A2 limité à 47,5 ch (35 kW) pendant deux ans, avant de pouvoir suivre une formation payante de sept heures. Et ce, quel que soit son âge, comme l'annonçait MNC en janvier dernier !
Si cette mesure était prévue depuis le Comité interministériel de sécurité routière (CISR) d'octobre 2015, les professionnels du secteur espéraient un peu de répit avant son arrivée effective, attendue par certains pour l'an prochain (2017)...
Il n'en sera finalement rien : le décret n°2016-723 du 31 mai 2016 publié au Journal officiel, applicable dès le 1er juin (2016, oui !), officialise la suppression du "passage de l'épreuve pratique de la catégorie A du permis de conduire en conditionnant la possibilité de conduire une moto d'une puissance supérieure à 35 kW à une formation complémentaire qui ne pourra être suivie qu'à l'issue d'une période de deux ans après l'obtention du permis de conduire de la catégorie A2".
Entrée en vigueur dès le 1er juin... 2016 !
Par conséquent, les primo-accédants, quel que soit leur âge, ne pourront plus se mettre à la moto en passant directement le permis A (grosse cylindrée, sans limitation de puissance). Même un futur motard de 40 ou 50 ans devra débuter par le permis A2, puis faire ses armes sur une moto de 47,5 ch pendant deux ans.
A cette contrainte qui risque de refroidir un certain nombre de conducteurs (auto) expérimentés, s'ajoutera ensuite l'agacement de devoir suivre la formation obligatoire de sept heures à l'issue de la période probatoire de deux ans. Une formation doublement contraignante puisque chronophage et payante !
Pour les motos écoles, c'est à coup sûr des candidatures en moins, tandis que les constructeurs vont aussi enregistrer une légère baisse des ventes. Certes, cette mesure peut sembler sensée : même si un débutant de 50 ans est certainement plus posé et prudent qu'à 20 ans, son manque d'expérience est tout aussi important. Le placer sur une moto de forte puissance dès ses premiers tours de roues n'est donc pas forcément idéal, d'autant que le bridage des 106 ch n'existe - heureusement - plus. Serait-ce pour cette raison que le gouvernement s'est hâté d'imposer le A2 pour tous ?
Nouveau bâton dans les roues
Le secteur de la moto n'avait pourtant pas besoin qu'on lui jette ce nouveau bâton dans les roues... La formation de sept heures pour les 125 (à l'origine d'un brutal dévissage des ventes dans cette catégorie) et la réforme du permis moto avec la mise en place du A2 avaient déjà provoqué suffisamment de dégâts comme cela. Non ?
La vie du motard français ne cesse de se compliquer : après l'emport obligatoire d'un gilet jaune, voilà poindre l'interdiction d'accès dans Paris aux motos - pas si - anciennes... Le port obligatoire des gants se profile également, tandis que l'ombre du contrôle technique plane toujours. Et l'on peut s'attendre à ce que leurs mises en place soient bien plus rapides que celle du rétrofit !
Pour permettre aux motos écoles d'absorber plus facilement cette nouvelle épine dans leur botte, l'Etat leur accorde gracieusement "à titre transitoire", une période de six mois pour changer leur parc de motos. Jusqu'au 31 décembre 2016, les établissements de formation pourront "utiliser des véhicules de la catégorie A pour assurer la formation nécessaire à l'obtention de la catégorie A2".
Enfin, maigre consolation, pendant les six prochains mois les candidats ayant fait leur demande avant la parution de ce décret pourront accéder au permis A, à condition d'être âgé de plus de 24 ans comme l'exigeait la précédente réglementation. Encore heureux !
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