A la demande de Nathalie Kosciusko-Morizet (Parisiens progressistes constructifs et indépendants) et du groupe écologiste, le conseil de Paris rouvre cet après-midi un débat vieux comme le deux-roues en ville : rendre le stationnement payant pour les motos et les scooters, comme le prévoit la commune voisine de Vincennes (94). Un projet qui ne séduit pas Anne Hidalgo... pour l'instant ?
Faire payer le stationnement des motos et des scooters à Paris est un dossier aussi ancien que litigieux, qui se heurte à chaque fois au nombre très insuffisant de places de parking dédiées aux deux-roues.
Alors que "150 000" motos et de scooters circuleraient quotidiennement dans la capitale, les places disponibles s'y élèveraient à... "40 000", estiment nos confrères du Parisien . Même si ce nombre augmenterait d'environ "un millier par an", plus de 100 000 deux-roues restent mathématiquement sur le carreau ou plutôt sur le trottoir, où la plupart des usagers ont l'habitude de stationner de manière de moins en moins tolérée.
Ce déséquilibre et ses conséquences ont beau être assez simples à comprendre, certains élus s'agacent pourtant du fait que les places de parking moto soient gratuites, à l'inverse des stationnements pour voitures. Dit autrement : pourquoi les automobilistes paient-ils un service que la municipalité propose gratuitement aux motards ?
Les mêmes "oublient" qu'une moto occupe trois à quatre fois moins d'espace qu'une voiture, qu'elle participe à fluidifier le trafic et qu'elle constitue pour beaucoup le seul moyen économiquement viable de se déplacer entre Paris et ses agglomérations. Mais cette réalité échappe souvent à ceux dont les déplacements sont à la charge du contribuable, chauffeur compris...
C'est le cas notamment de quelques élus de la mouvance "constructive" des Républicains (les "Parisiens progressistes et constructifs") qui présentent aujourd'hui au conseil de Paris une proposition visant à faire payer une vignette aux propriétaires de motos et scooters pour occuper les places dédiées aux deux-roues.
Cette mesure trouve aussi écho auprès de David Belliard, président du groupe écologiste de Paris, favorable "à la mise en place d’un forfait annuel d’une trentaine d’euros" pour les utilisateurs de ces stationnements. Cette obligation prendrait la forme d'une vignette à coller sur le deux-roues, qui va bientôt ressembler à un mur d'affichage entre la pastille pour le parking et la vignette Crit'Air !
Ce projet s'inscrit dans les traces de la commune voisine de Vincennes (94), qui a décidé de rendre ses 780 places de stationnement moto payantes à partir du 1er avril 2018 à hauteur de 1,50 € pour deux heures. Une première en France, à notre connaissance : "jusqu’alors le stationnement était gratuit, mais il a paru légitime que les utilisateurs de deux-roues motorisés payent une redevance au titre de l’occupation du domaine public comme les autres usagers de l’espace public", se justifie la mairie de Vincennes qui estime que "la hausse des déplacements en deux-roues motorisés" conduit à "à un nouveau partage de l'espace publique".
Bonne nouvelle pour les motards et les scootéristes : ce dossier ne semble pas emballer la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), qui répète depuis son élection que cette question été "arbitrée pendant la campagne municipale" et qu’il n’est donc pas question de la rouvrir... pour l'instant. Répit de courte durée donc, mais répit tout de même !
Son adjoint en charge des transports, Christophe Najdovski (EELV), estime même que la solution serait "de poursuivre la création de places de stationnement de deux-roues : d’ici 2020, il y en aura 10 000 de plus sur la voirie et 10 000 autres en souterrain", souligne-t-il en glissant rapidement sur le fait que les places souterraines sont rarement gratuites !
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