Dans une interview accordée à nos confrères du magazine Australian Motorcycle News, Giovanni Castiglioni a annoncé que le développement de la nouvelle Superbike MV Agusta était avorté au profit de celui d'une Brutale de 1200 cc... Explications.
Il y a tout juste un mois, MV Agusta se félicitait d'avoir signé un accord avec Black Ocean, un fonds d'investissement qui devrait être "en mesure de contribuer, grâce à leurs compétences entrepreneuriales et managériales, à la consolidation de MV Agusta comme un acteur clé du marché des motos super premium".
Giovanni Castiglioni l'avait confié à MNC quelques mois plus tôt : pour remettre son entreprise à flot, le capitaine allait mettre la barre vers le très haut de gamme, toute ! "Ciao" les entrées de gamme et "arrivederci" les extensions, comme celle tentée - et loupée en France - vers le Touring avec la Turismo Veloce...
Dans une toute récente interview publiée dans Australian Motorcycle News, le grand - jeune, beau et barbu - patron transalpin a même décidé de dire "addio" au 4-cylindres de Superbike ! Attendu pour 2016, le nouveau moulin de 1000 cc est remis aux calendes grecques romaines.
La F4 conservera donc son moteur actuel, n'en déplaise à Leon Camier, à ce jour l'unique pilote MV Agusta inscrit en World Superbike l'an prochain qui demande pourtant à son usine les quelques chevaux qui manquent à sa machine de course et tiennent le podium hors de portée...
En 2017 "pour nous, je pense que la plus grande préoccupation sera la même que l'année dernière : la puissance", déclarait "Kamir" à l'issue des ultimes tests 2016 à Jerez, convaincu que son 4-en-ligne italien pouvait mieux faire... Il n'a d'ailleurs pas le choix cette année s'il veut disputer le podium aux Kawasaki et Ducati officielles.
"En même temps, sur certaines pistes, le point crucial n'est pas la puissance", reconnaît le n°2 anglais, brillant huitième du classement mondial en 2016. "Nous avons un bon châssis qui, je pense, pourra être encore légèrement meilleur l'année prochaine, alors nous devons juste continuer à travailler sur l'équipement que nous avons"... et les moyens - financiers - du bord !
Selon le DG de MV, justement, il serait plus raisonnable et rentable d'allouer le budget de R&D à un autre projet : "nous savons qu'une Brutale 1200 se vendra très bien, donc nous devons nous concentrer là-dessus", considère - à tort ou à raison, l'avenir le dira - Signore Castiglioni.
Imité par Aprilia avec sa Tuono V4 gonflée en 2015 à 1100 cc (1077 cc exactement, 81 x 52,3 mm), MV Agusta compte surenchérir en portant la cylindrée de son propre maxiroadster maxisportif de 1090 (1078 cc, 79 x 55 mm) à 1200 cc environ. "Mamma mia"...
Avec ce futur (top de chez top) modèle, MV Agusta compte "vendre moins mais vendre mieux, se focaliser sur la très haute qualité pour viser le marché super premium où les marges sont également meilleures". Des déclinaisons R ou RR, des séries limitées RC - voire une nouvelle collaboration avec Zagato ?! - sont également à prévoir.
D'après ses dernières estimations, la firme de Varese - dont les effectifs seraient tombés de 300 à 190 "cols bleus" et de 70 à 40 "cols blancs" au sein du département R&D - table sur une production limitée à 5000 machines l'an prochain (soit environ trois fois moins que prévu à l'arrivée d'AMG Mercedes dans le capital).
En mai dernier, le big boss indiquait à MNC une fourchette légèrement supérieure, située entre 7000 et 8000, comparable à celle de Ferrari, ce compatriote que MV Agusta souhaite prendre comme brillant exemple : alors que la marque au cheval cabré plafonnait à 4200 ventes au début des années 2000, elle s'apprête à battre son record de 2015 (7664 voitures) et souhaite élever sa production à 9000 unités d'ici à 2019. "Chi va piano, va sano e va lontano"...
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