Le circuit de Sepang accueille ce week-end le Grand Prix de Malaisie, 17ème et avant-dernière épreuve du championnat du monde MotoGP 2016. Ce troisième et dernier rendez-vous de la tournée du Pacifique sera marqué par la découverte du nouveau revêtement et la poursuite de la lutte entre Rossi et Lorenzo pour la place de vice-champion... mais aussi par le retour sur les lieux du fameux SepangClash...
Impossible effectivement d'aborder l'étape malaisienne sans se projeter un an en arrière, quand le très controversé contact entre la Yamaha de Valentino Rossi et la Honda de Marc Marquez dans le sixième tour du GP de Malaisie 2015 s'était terminé par la chute de l'espagnol et le déclassement de l'italien à la dernière position de la course suivante à Valence (Espagne)...
Cet épisode parmi les moins glorieux de l'histoire des Grands Prix avait signé la fin des espoirs de titre du Docteur au profit de son coéquipier Jorge Lorenzo, pourtant dominé au classement par Rossi durant toute la saison (au mieux, égalité de points à Brno). Ce "SepangClash" avait surtout scellé la profonde rancoeur entre Rossi et Marquez, qui couvait depuis la course précédente en Australie. Encore aujourd'hui, le n°46 reste profondément marqué par ce revers, vécu comme une injustice difficile à accepter malgré son évidente part de responsabilité.
Une saison plus tard, les plaies se sont progressivement cicatrisées et les rapports entre les deux principaux protagonistes sont redevenus sinon amicaux, du moins cordiaux. Rossi et Marquez ne se regardent plus en chiens de faïence et s'adressent même parfois - indirectement - un compliment dans leurs déclarations à la presse. Cette évolution positive pour l'image du sport moto date de leur salutaire poignée de mains au GP de Catalogne, ô combien symbolique après l'émotion suscitée par le décès du jeune espagnol Luis Salom pendant les essais...
Autre destin tragique qui sera dans l'esprit de tout le monde ce week-end : celui de Marco Simoncelli, fauché il y a cinq ans en pleine ascension sur ce même circuit de Sepang... Nul doute que chacun aura une pensée pour "Super Sic", à commencer par son ami Valentino Rossi qui lui a dédié sa deuxième place signée dimanche en Australie.
L'officiel Yamaha brigue le podium et si possible la victoire à Sepang, circuit sur lequel il compte le plus de succès de tous les pilotes présents à ses côtés : six en tout (2001, 2003, 2004, 2006, 2008 et 2010). Une nouvelle victoire serait la bienvenue pour consolider sa deuxième place au championnat devant Jorge Lorenzo, repoussé à 24 points de Rossi suite à sa contreperformance en Australie (6ème à 20 secondes du vainqueur).
Absent de la plus haute marche du podium depuis le GP d'Italie fin mai, le futur pilote Ducati aura donc envie - et besoin - de se racheter, tout comme Marc Marquez qui a inscrit sa première "bulle" à Phillip Island une semaine après avoir coiffé au Japon sa cinquième couronne mondiale (dont trois en MotoGP) ! Le nouveau champion du monde a par ailleurs fait étape à Jakarta (Indonésie) dans le cadre d'une opération promotionnelle pour la nouvelle Honda CBR250RR, avant de mettre le cap sur Sepang.
En l'absence de Dani Pedrosa à Sepang - remplacé par Hiroshi Aoyama comme au Japon à cause de sa fracture à l'épaule -, les trois hommes fort du championnat se retrouveront sur une piste récemment ressurfacée et réaménagée par endroits. Les transformations portent essentiellement sur le lissage des nombreuses bosses sur le bitume malais et sur l'amélioration de son drainage.
Etrenné en mai par les pilotes WSBK, le "nouveau" tracé de Sepang comporte aussi un aménagement de la courbure du dernier virage (le n°15), désormais moins rapide, et le remplacement du bitume par des graviers dans les dégagements jusqu'ici bitumés des virages 1, 4 et 9. Tous les pilotes vont découvrir ces changements lors de la première séance d'essais libres vendredi matin, à l'exception d'un seul d'entre eux : Cal Crutchlow, tout juste vainqueur de son premier Grand Prix sur le sec en Australie !
Le britannique avait en effet participé à des tests privés organisés en juillet dans le but de collecter des données pour Michelin. Il bénéficie donc sur le papier d'un léger avantage... mais en pratique, les mauvaises conditions rencontrées font que son roulage cet été ne lui sera guère utile : "la piste était vraiment sale et elle exfiltrait de l'eau, on roulait à quatre secondes des chronos", explique l'auteur de la troisième victoire d'une Honda satellite cette saison.
Michelin, justement, aborde avec beaucoup de prudence cette dernière étape de la tournée d'outre-mer, voire avec une certaine appréhension : c'est sur ce circuit que Loris Baz avait explosé son pneu arrière à 290 km/h pendant l'intersaison. Le Bibendum avait aussitôt renforcé ses gommes et proposera ce week-end trois types de pneus avant (tendre, médium et dur) et deux arrière (médium et dur). L'arrière est de construction asymétrique : le flanc droit est renforcé pour mieux résister aux fortes sollicitations de ce côté (Sepang compte dix virages à droite contre cinq à gauche).
Marc Marquez, Honda-Repsol : "Je suis content d'être de retour ici, en Indonésie, pour la première fois depuis notre visite en févrie, et ce après avoir remporté le titre. C'est un plaisir d'avoir la chance de célébrer ça avec tous les fans de Honda ici, car ils sont incroyablement enthousiastes. C'est agréable de constater que notre sport est autant apprécié et que nous avons autant de fans. Aujourd'hui, nous avons rencontré les étudiants de l'Astra Honda Racing School sur le circuit de Sentul (Indonésie, NDLR). Je pense que Honda est en train de faire un excellent travail ici, permettant aux jeunes pilotes d'avoir la chance de poursuivre leurs rêves. Peut-être que dans un proche avenir, nous allons courir avec certains d'entre eux ! J'ai aussi apprécié de piloter à cette occasion la nouvelle Honda CBR250RR : la foule dans les tribunes est devenue folle ! Je ne peux même pas imaginer ce que ce serait de courir ici à Sentul, à mon avis ce serait étonnant ! Je suis juste désolé que Dani ne soit pas là, je lui souhaite le meilleur et j'espère qu'il reviendra très bientôt".
Valentino Rossi, Yamaha-Movistar : "Sepang est l’un de mes circuits préférés. C’est une piste que j’aime beaucoup mais aussi l’une des courses les plus difficiles de la saison, en raison du climat. Il faut toujours très chaud et il faut toujours être attentif à son alimentation et à l’hydratation. Ce week-end est Malaisie est très exigeant sur le plan physique mais je suis en bonne forme. Celui de Phillip Island a été très compliqué mais au final nous avons fait une bonne course et j’en suis content. J’espère qu’en Malaisie nous pourrons travailler dans de bonnes conditions dès la première séance, faire une bonne course et à nouveau être sur le podium".
Jorge Lorenzo, Yamaha-Movistar : "Le résultat à Phillip Island était inattendu… Nous luttons trop dans ces types de conditions et je ne pouvais pas piloter comme je voulais. La température était trop froide et c'est la raison pour laquelle je souffrais beaucoup : il m'était difficile de chauffer les pneus. Sepang est une piste très différente. Nous savons que nous sommes rapidement à l'aise car nous réalisons un grand nombre de tests ici. Mais cette saison, ce sera différent car l'asphalte est nouveau. Cela va forcément modifier nos repères pris pendant la pré-saison. Je ne m'attend à aucun problème avec la mise en température des pneus ce week-end en raison de la chaleur en Malaisie. Je vais donc essayer de me battre pour le podium".
Maverick Viñales (Suzuki-Ecstar) : "Le circuit de Malaisie est l'un de ceux où je me sens le plus à l'aise et confiant. C'est un circuit délicat et surtout exigeant en termes de puissance. Par rapport à l'année dernière, nos performances moteur et avec la boîte seamless se sont beaucoup améliorées, donc je m'attends à pouvoir être rapide. Lors du test de février, mes résultats étaient positifs et nos derniers succès (3ème en Australie notamment, NDLR) me font penser que nous avons une bonne chance d'être compétitifs ici. Nous devrons prendre soin du pneu arrière, car les hautes températures en Malaisie sont très exigeantes pour le pneu et cela pourrait affecter la motricité, l'un des aspects sur lesquels nous avons le plus travaillé. Toutefois, le circuit a subi quelques modifications au niveau de son bitume, alors je suis curieux de voir comment l'adhérence a évolué. J'espère que ce sera en bien pour nous. Nous devons aussi garder un oeil sur le championnat, car la troisième place est mathématiquement à notre portée (Viñales n'est qu'à 11 points de Lorenzo qui le précède au troisième rang, NDLR). C'est l'objectif que je me suis fixé, il ne sera pas facile à atteindre mais nous allons essayer d'y parvenir".
Cal Crutchlow, Honda-LCR (qui fêtera ses 31 ans le jour des qualifications) : "Je suis vraiment impatient de me rendre en Malaisie, car c'est un pays important pour l'industrie de la moto et nos sponsors. Nous avons toujours apprécié le visiter et y voir tous les fans de MotoGP et du team Honda-LCR. Avec le niveau et le rythme que nous avons actuellement, j'espère vraiment que nous pourrons faire du bon travail, même si je ne pense pas que nous serons aussi compétitifs sur cette piste… Nous avions testé le nouvel asphalte plus tôt dans la saison, donc j'ai hâte de voir ce que nous serons réellement capables de faire ce week-end".
Piero Taramasso, manager deux-roues chez Michelin Motorsport : "Sepang est la dernière course de cette tournée en Asie-Pacifique, mais on ne va pas la prendre à la légère pour autant. Le circuit a été re-surfacé depuis nos tests de février dernier, effectués avec tous nos partenaires, donc la plupart des datas comme le taux d’usure et le niveau de grip ne sont plus d’actualité. Mais nous avons mené d’autres essais ici à mi-saison, nous avons donc une base de travail pour ce week-end. Il y a deux longues lignes droites et plusieurs zones de freinage violent, la stabilité à l’avant est donc importante à Sepang. Il y a aussi de longues courbes, donc le grip sur l’angle à l’arrière est déterminant. La température peut être très élevée sur la piste. Il faut donc prendre en compte tous ces paramètres pour composer notre gamme de pneus. On sait que le challenge sera encore difficile pour nos pneus, mais c’est notre raison d’être en MotoGP. Plus nous apprendrons, meilleurs nous serons".
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12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
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22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
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