Après avoir connu la - double - gloire en coupe du monde Superstock 1000, Sylvain Barrier a enduré la désillusion, les blessures à répétition et la frustration en World Superbike... Cette année, le champion français tente sa chance aux États-Unis !
La carrière internationale de Sylvain Barrier a décollé en 2012, lorsque le jeune homme de tout juste 24 ans remporte la coupe du monde Superstock 1000 avec BMW Italie. L'année suivante, le n°1 du STK1000 double la mise, toujours aux commandes de "sa" S1000RR HP4 et participe à sa première épreuve de WSBK en toute fin de saison.
Malheureusement pour "Sylv'1", l'ascension s'arrête là : victime d'une chute à moto sur circuit puis d'un accident de voiture sur la route (!), notre double champion n'a pu disputer que la seconde moitié de sa première saison au plus haut niveau (15ème avec 40 points malgré une nouvelle blessure à Laguna Seca...).
L'année 2015 est plus frustrante encore, puisque son équipe italienne décide de l'éjecter au bout de deux épreuves seulement, au profit d'Ayrton Badovini. Sylvain se réfugie en STK1000 et en championnat italien CIV, mais voit sa double année sur la toute nouvelle Yamaha R1 gâchée par une épaule esquintée.
Son unique satisfaction provient alors de sa nouvelle collaboration avec Michelin, qui lui permet de continuer à mettre du - gros - gaz et de se faire plaisir en développant les gammes Hypersport et MotoGP du manufacturier clermontois, aux côtés notamment d'un certain Colin Edwards.
En 2016, le natif d'Oyonax (01) retrouve la catégorie "reine" du World Superbike et passe sur une Kawasaki au sein du team Pedercini. Mais là encore, c'est la désillusion qui guette : la Ninja n'est pas celle que Sylvain attendait, elle le contraint à attaquer trop fort et l'élimine dès la troisième épreuve !
De nouveau tenu écarté des circuits pendant plusieurs mois, Sylvain retrouve la compétition l'automne dernier en CIV sur ZX-10R puis sur RSV4... Et c'est en Italie toujours, mais loin des circuits cette fois, que notre double champion tente de relancer sa carrière sportive...
"Le projet a débuté à l'EICMA, à Milan, à la fin de l'année dernière. Nous savions qu'il y avait une grosse opportunité en Amérique, alors nous avons commencé à parler à Steve (Martin, ancien pilote d'endurance et de MotoGP, NDLR) et nous voilà !", se réjouit le nouveau membre de l'équipe BMW Scheibe Racing.
Sylvain Barrier est donc de retour sur une S1000RR, mais dans un tout nouveau cadre : celui du championnat américain de Superbike "MotoAmerica" dont l'épreuve d'ouverture se déroule ce week-end à Austin (Texas, USA), en marge du prestigieux Grand Prix des Amériques !
"Les tests d'avril étaient mes premiers sur la moto et le circuit, et j'aime vraiment cette piste ! C'était aussi ma première expérience sur des pneus Dunlop US. Je sais que j'ai beaucoup à apprendre et que je dois me faire aux sensations, mais pour un premier jour c'était bien", estime notre compatriote.
"Je sais que je peux aller plus vite, mais je veux aussi y aller progressivement. Je sais qu'il faut attendre d'être prêt avant d'attaquer. J'ai pris mon temps le premier jour, car il est important de trouver des réglages de base aussi bons que possible pour préparer une bonne saison".
On souhaite naturellement à Sylvain que cette saison 2017 soit aussi belle que celle de Toni Elias l'an passé : l'espagnol a hissé sa vieille - mais bonne - Suzuki GSX-R1000 à la troisième place du championnat américain, à 7 petits points de la R1 du champion Cameron Beaubier ! Mais une sixième place, comme celle décrochée en 2016 toujours par l'italien Claudio Corti sur sa RSV4, serait déjà pas mal...
"L'objectif est de rester aux États-Unis tout au long de la saison", confirme Sylvain. "C'était ma première visite à Austin et j'aime déjà le mode de vie : nous avons fait du vélo, de la course à pied, du kayak... La mentalité est vraiment ouverte", apprécie "Syl'20".
"J'ai dû retourner en Europe entre le test et la manche d'ouverture pour préparer mes cuirs, etc. et rapporter certaines pièces de BMW Munich. Cela peut devenir très vite très coûteux lorsque vous n'avez pas de camping-car ou un endroit pour servir de camp de base. Je veux me concentrer maintenant sur la mise en place de la première partie de l'année, voir comment se déroulent les premières courses et me préparer pour une saison solide". La tâche s'annonce ardue...
Bien qu'inscrite en catégorie Superbike, la moto de Sylvain est encore majoritairement "stock" : "nous utilisons un cadre et l'électronique standards, la fourche et les freins sont améliorés, mais nous avons aussi un moteur standard. Tout cela est un peu difficile car nous n'avons pas de soutien de l'usine ou de financement, mais si nous continuons à travailler, la tête dans le guidon, ça finira par payer". Gazzz, Sylvain !
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