Le très sérieux et respecté British Medical Journal vient de publier une étude traitant du lien supposé - et démontré ! - entre la Lune (pleine lune, voire "super lune") et les accidents mortels chez les motards. Moto-Net.Com s'est penché dessus, rien que pour vous.
Deux chercheurs, le canadien Don Redelmeier et l'israélo-américain Eldar Shafir, viennent d'achever un travail relativement fastidieux : analyser la mortalité motarde aux États-Unis sur une période de 40 ans (de 1975 à 2014) en tenant compte des phases de la Lune...
Le but de cette étude publiée hier dans le British Medical Journal était de déterminer si la pleine lune entraîne une augmentation des accidents mortels chez les motards. Des hordes de loups-garous assoiffés de sang ou importunés par les pétarades des motos se précipiteraient-elles une fois par mois sur nos malheureux cousins d'Amérique ?
Plus sérieusement, les deux professeurs d'université ont comparé la mortalité des "bikers" les nuits de pleine lune (12 par an), voire de super lune (lorsque notre satellite naturel s'approche à moins de 368 630 km de la terre, comme le 2 janvier prochain !), et les nuits de quart de lune (une semaine avant et après la pleine lune très exactement...).
Au final, 1482 nuits ont été passées au crible au cours desquelles 13 029 motards ont perdu la vie, ont recensé les savants pas si fous que ça. "Le motocycliste "type" était un homme d'âge moyen (32 ans) qui conduisait une moto de route de grosse cylindrée en milieu rural, qui a subi un choc frontal et ne portait pas de casque", précisent-ils.
Lors des 494 nuits de pleine lune, 4494 accidents mortels se sont produits, soit une moyenne de "9,10 morts par nuit". Lors des 988 autres nuits, la moyenne tombait à 8,64 et a contrario, lors des 65 nuits de "super lune", la moyenne grimpait à 10,82 !
Ces résultats, confirmés par les études de données équivalentes au Royaume-Uni (1986-2010), en Australie (1989-2013) et au Canada (1999-2014), mènent à une conclusion évidente : "une attention particulière est exigée lorsqu'on pilote une moto sous la pleine lune", signalent les co-auteurs.
Difficilement réfutable sur le plan méthodologique (lisez et commentez leur étude sur le site BMJ), l'explication du phénomène est nettement moins convaincante : la principale hypothèse avancée par les chercheurs américains est que les motards relâchent leur attention à cause du magnifique spectacle qui leur est offert par dame nature...
D'après les deux chercheurs, il était d'ores et déjà admis que "les distractions momentanées contribuent fréquemment aux décès sur les routes et explique un nombre indéterminé de chutes mortelles à moto". Ce qu'ils entendent prouver aujourd'hui, c'est que la Lune est l'un de ces facteurs.
Les faits sont établis : les nuits de pleine lune sont plus risquées pour les motards que les nuits de quart de lune (curieusement, les nuits de nouvelle lune n'ont pas été étudiées). Pour Moto-Net.Com cependant, la raison n'est pas la première avancée par les scientifiques nord-américains.
"Le risque accru de décès n'était pas nécessairement causé par la distraction, car une pleine lune peut également conduire à plus de motards sur les routes, à des vitesses plus grandes, à davantage de circulation ou d'autres changements", reconnaissent eux-mêmes les docteurs Redelmeier et Shafir.
Dans l'une de ses précédentes études, "Doc Don" avait démontré que les jours de beau temps, l'excellente visibilité et l'estimation faussée des distances incitaient les automobilistes à appuyer sur le champignon et les conduisaient plus fréquemment vers des accidents graves ou mortels.
Sur le même principe donc, il se pourrait que les nuits pleine lune, les motards qui peuvent mieux percevoir les méandres ou pièges de la route n'hésiteraient pas à rouler plus vite et prendre plus de risques que lorsque la luminosité est moindre.
Les conducteurs de quatre roues rentrant un peu éméchés d'une soirée "trop mortelle", pourraient faire de même. Or "à distance parcourue égale, un motocycliste aux États-Unis fait face à un plus grand risque mortel qu'un conducteur d'auto ivre sans ceinture de sécurité", rappellent Don Redelmeier et Eldar Shafir.
MNC ne le répètera jamais assez : le motard est une espèce en - constant - danger. Ce qui implique une conduite responsable de sa part, et une "bonne conduite" de la part des automobilistes, de mieux en mieux protégés et confiants dans leur voiture, eux...
Moralité : au clair de la Lune, mon ami motard, évite l'infortune, roule comme dans le noir...
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