Mauvaise nouvelle pour les salariés du fabricant français de pneus Michelin : le groupe clermontois prévoit de supprimer 2300 postes en France d'ici trois ans pour améliorer sa compétitivité. Explications.
Après Bridgestone qui ferme son usine de Béthune (62), c'est au tour de Michelin de revoir à la baisse ses effectifs en France : pas moins de 2300 postes sont menacés par le nouveau plan social de relance du pneumaticien clermontois, dont "1100" dans ses activités tertiaires (administratif, R&D, etc.) et "1200" sur la partie industrielle, la production à proprement parler.
Malgré ce projet qui touche près de 11% de sa masse salariale - composée de 21 000 personnes - , Michelin assure vouloir "maintenir la France au coeur de sa stratégie" et conserver tous ses sites français. Promesses un rien optimistes au regard du volume de suppressions envisagées : comment faire tourner toutes ses usines avec autant de salariés en moins ?!
Aucun de ces "départs volontaires" ne seront contraints, promet le géant du pneu qui refuse de parler de licenciements : "60% des départs envisagés le sont sur la base de départs anticipés à la retraite, le reste s'effectuera par des départs volontaires accompagnés". Autrement dit : 40% feraient l'objet de "rupture conventionnelle"...
"Si toutes les entreprises qui font des bénéfices se comportent comme Michelin, c’est la fin de l’industrie en France", réagit Jérôme Lorton du syndicat d'entreprise SUD auprès de nos confrères du quotidien La Montagne. "Aujourd’hui, à part le site de Bourges, toutes les usines tournent à plein régime et on fait de telles annonces, sans anticipation (..) Et les RCC (rupture conventionnelle collective, NDLR), c’est un véritable plan social : on ne peut pas dire que Michelin renforce son ancrage en France en réduisant les emplois aussi violemment".
Michelin - comme plusieurs de ses rivaux - indique vouloir se focaliser sur les "pneumatiques haut de gamme et de spécialités", en réaction à la montée en puissance d'une concurrence asiatique à bas coûts sur l'entrée et la moyenne gamme. Le manufacturier prévoit également d'intensifier ses activités à "forte valeur ajoutée", notamment sur les matériaux durables et de transition énergétiques.
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