Marché moto et scooter en novembre 2022 : il n’y a plus de saisons !

Après un mois de novembre 2020 confiné (-21,8%) et un mois de novembre 2021 débridé (+33,3%), les vendeurs de motos et scooters (de 125 cc et plus) en France auraient pu s’attendre à connaître une fin d’année 2022 plus calme. Il n’en est rien : novembre 2022 boucle à +16,3 % !

Ainsi, les 1665 immatriculations supplémentaires enregistrées ce 11ème mois viennent atténuer la baisse observée depuis le 1er janvier, qui s’établit fin novembre à -5,9 %. La saison 2022 sera moins fructueuse pour le marché du motocycle, mais pas mauvaise pour autant...

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À un mois de dresser le bilan complet de l’année 2022 - et près de trois ans après l’irruption du coronavirus SARS-CoV‑2 ! -, Moto-Net.Com observe que la situation demeure extrêmement tendue dans les concessions en raison des délais de livraison parfois indéfinissables, souvent interminables.

Les usines n’ont pas la tache plus facile : en raison de pénuries de composants électroniques - et autres matières premières ! -, les constructeurs doivent parfois prioriser. Or le choix s’oriente la plupart du temps vers le haut de gamme, pour deux principales raisons...

D’une part, les motos et maxiscooters qui se vendent cher génèrent des marges plus généreuses que les entrées de gamme qui se bagarrent entre elles à coups de centaines d’euros. D’autre part, les modèles "Premium" se destinent à une clientèle aisée donc moins impactée par la crise économique.

Selon les responsables français des grandes marques de motos et scooters, les soucis de production et d’acheminement de leurs produits se résorbent... mais trop lentement. Le redémarrage est long dans l’industrie, il faudra attendre plusieurs mois pour retrouver les niveaux de 2019.

"Nous gagnons en précision et prévisibilité des délais chez les fournisseurs, et le transport maritime redémarre : là où il fallait compter 7 semaines de fret habituellement, puis 12 semaines au coeur de la crise, il faut tabler en ce moment sur 8 ou 9", chiffrait le mois dernier Jean-Luc Mars, big boss de Triumph France.

"Des piles de motos construites restent dans les entrepôts car il leur manque une seule pièce", signalait aussi Vincent Thommeret, DG de Yamaha Motor France. "Dans l’automobile, certaines voitures sont livrées sans caméra de recul ou radar, les concessionnaires se chargent de les poser plus tard".

Industrie et météo : ça reste chaud !

Dans ces conditions, il reste éminemment difficile de commenter - expliquer surtout - les chiffres du marché du motocycle. D’autant que la météo en rajoute une couche : après l’incroyable épisode de chaleur de la seconde quinzaine d’octobre, "des records de douceur ont été battus jusqu’à mi-novembre", rapporte Météo France !

Les motards - les faux, les mous qui ne roulent que quand il fait bon - peuvent avoir doper les scores des grosses cylindrées (+ de 125 cc) dont les ventes ont justement progressé de +19,3 % entre novembre 2021 et 2022. Les livraisons de machines commandées au printemps dernier (!) ont aussi boosté le segment.

Comparé à octobre 2022, les gros cubes ont remarquablement bien résisté : leurs 8272 immatriculations en novembre représentent un repli limité de -7,5 %. Un exploit en comparaison du coup de frein subi par les 125 cc sur la même période : -31 %, soit 3630 immatriculations. Seulement ?

Les ventes de petites motos et de scooters 125 n’ont progressé que de +9,9 % par rapport à novembre 2021... Malgré la baisse de la remise sur le prix des carburants de 30 à 10 centimes au 16 novembre ? Les petits deux-roues aux faibles consommations d’essence n’intéresseraient pas tant que ça les français ?

Les lecteurs MNC Premium - qui, on les remercie tous, soutiennent activement leur journal moto préféré, son indépendance et son (im)pertinence ! - savent toutefois que les deux-roues qui ne consomme pas de Super ont de plus en plus la cote. La preuve encore ce mois-ci...

Le détail et l'analyse (in)complète de l'évolution du marché durant le mois de novembre 2022 sont disponibles en pages suivantes pour nos abonnés Premium : bonne lecture !

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