Anne Hidalgo a de la suite dans les idées : la maire (PS) de Paris et le préfet de la capitale maintiennent l’interdiction d'accès aux véhicules motorisés sur la rive droite de la Seine, malgré les conclusions négatives de cette piétonisation émises dans un rapport du Comité technique de suivi de la fermeture des voies sur berges.
Selon cette étude remise mercredi 28 juin au préfet de police de Paris, à sa demande, les trois critères étudiés - conditions de circulation, qualité de l’air et nuisances sonores - pendant cette phase d’expérimentation de huit mois se sont considérablement dégradés. Rappelons que cette "piétonisation" de la voie Georges-Pompidou sur 3,3 km - entre le tunnel des Tuileries (1er) et le port de l’Arsenal (12ème) - avait provoqué de vives réactions d’usagers et d'élus, qui avaient déposé en novembre un recours devant le tribunal administratif de Paris.
"Il est écrit noir sur blanc dans ce rapport que les conditions de circulation se sont fortement dégradées sur les quais hauts depuis la fermeture des voies sur berge rive droite : on a mesuré, aux heures de pointe, jusqu'à +72% de trafic routier sur ces axes et +33% sur les itinéraires de substitution, notamment celui empruntant le boulevard Saint-Germain", rapporte Daniel Quéro, président de 40 millions d'automobilistes.
"Côté pollution, une amélioration a été notée sur les quais bas (et c'est heureux, étant donné les contraintes que l'on a imposées aux automobilistes !), mais jusqu'à 10% d'émissions polluantes en plus ailleurs", s'insurge-t-il. Enfin, les riverains des quais hauts doivent désormais supporter des volumes sonores plus élevés (en moyenne +3db(A)), y compris la nuit".
La maire de Paris continue à rester sourde à ces dérives - pourtant chiffrées - causées par son interdiction de circuler sur la rive droite, qui s'inscrit dans la suite logique de la fermeture de la rive gauche aux véhicules motorisées en 2013. Malgré la gêne occasionnée aux "43 000" conducteurs de voitures, motos et scooters qui emprutaient régulièrement la rive droite pour traverser Paris, Anne Hidalgo reste campée sur ses positions : rien de vraiment étonnant quand on sait que l'édile avait déjà sciemment tourné le dos en août 2016 à l'avis défavorable remis par une commission d'enquête publique chargée d'étudier l'intérêt de la piétonisation des voies sur berges.
"Cette fois, c'est le préfet de police de Paris qui fait fi des conclusions dramatiques du comité technique de suivi et maintient l'interdiction de circulation pour les véhicules motorisés : c'est une honte !", estime Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes. "Cette décision est d'une hypocrisie sans nom et intellectuellement malhonnête. Comment Anne Hidalgo et le préfet peuvent-ils encore prétendre se soucier du bien-être et de la santé des Parisiens lorsqu'ils maintiennent cette mesure, dont on a désormais la preuve de la nocivité ? "
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