Réunis ce matin à Paris pour le traditionnel point presse de la Chambre syndicale internationale de l'automobile et du motocycle (CSIAM), les principaux constructeurs moto et scooter ont émis l'hypothèse d'un marché 2017 globalement stable, avec des motos destinées aux permis A2 qui deviennent une catégorie à part entière et un salon qui reste à définir en 2018... Debriefing.
Les abonnés MNC Premium - qui, comme chacun sait, sont mieux informés que les autres ! - savent depuis la parution de notre Bilan annuel complet du marché que les motos et scooters de plus de 50 cc se sont bien vendus en France en 2016, avec une augmentation de +7,5% des immatriculations par rapport à 2015.
"Pour 2017, l’environnement social et économique reste sous tension et les élections présidentielles et législatives pourraient créer un attentisme des consommateurs", prévoient Thierry Archambault, président-délégué, et Eric de Seynes, président de la branche Motocycle de la CSIAM en dégageant quelques "tendances de fond du marché" qui devraient perdurer :
Le début de l'année 2016 a en effet été marqué par un attentisme des clients gros cubes avant la fin des 100 chevaux, tandis que le mois de décembre a connu quelques milliers d'immatriculations "artificielles" de motos et scooters Euro3, qui sortiront des concessions ces prochaines semaines en "occasions zéro kilomètre". Cette augmentation "mécanique" des immatriculations - qui selon les constructeurs compte pour "une petite moitié" de l'augmentation globale du marché 2016 - devrait d'ailleurs se reproduire fin 2017 avec les cyclos, qui ne passeront en Euro4 que le 1er janvier 2018.
"Le bilan 2016 est totalement positif car pour la première fois depuis 2011, le marché des cyclomoteurs 50 cc est lui aussi reparti à la hausse avec une croissance de +2,9% et un total de 92 880 unités", notent encore MM Archambault et De Seynes en soulignant "le décollage des cyclomoteurs électriques qui se confirme avec une croissance de +193% et un total de 5 672 unités, soit 6,1% du marché des cyclomoteurs". Notons aussi "une part importante de cyclos à boîte de vitesses", ce qui est plutôt un bon signe dans la mesure où ce type d'utilisateurs est plus susceptible de passer un jour à la "vraie" moto que les "simples" cyclomotoristes à variateur.
Avec +3,5% de permis moto en 2016 rapport à 2015 (environ 100 000 par an), le permis A2 "pour tous" ne semble pas avoir découragé les nouveaux motards (jeunes ou pas). "Les motos destinées aux permis A2 tendent désormais à constituer une vraie catégorie de motos à part entière", se réjouit notamment Eric de Seynes. "De plus en plus de nouveaux motards se tournent vers des cylindrées intermédiaires, pas des 800 bridées mais de vraies petites motos, légères et mignonnes, qui coûtent 5000euros et sont une alternative aux véhicules d'occasion".
Les motos en version A2 ne sont donc plus seulement des motos "dégonflées" à moins de 35 kW (47,5 ch) en attendant de pouvoir les débrider le plus vite possible, mais de vraies motos à part entière favorisant l'accès au monde motard, comme l'étaient traditionnellement les moyennes cylindrées de 250 à 400 cc. Plusieurs responsables de marque confirment cette tendance...
Chez Honda, le directeur général de la division moto, Fabrice Recoque, a observé en 2016 "une forte accélération sur la demande de modèles A2, y compris en basse saison et notamment sur la CB500". Chez Suzuki, le directeur de ventes, Guillaume Vuillardot, se félicite du succès de "la SV650 "A2" dont les ventes sont en hausse de +70% par rapport à la Gladius A2" et souligne parallèlement qu'il y a "5 ans, les 250 et 300 cc étaient réservées à l'Asie. Aujourd'hui, ces motos sont importées en Europe car la demande se fait sentir".
Reste désormais à convaincre les autorités publiques des bienfaits de la moto et du scooter dans une optique de mobilité urbaine, un vaste chantier qui sera vraisemblablement l'un des pilers du prochain salon de la moto en 2018... Les constructeurs réunis au sein de la CSIAM examinent en ce moment même la proposition de Jean-Claude Girot pour AMC Promotion.
Interrogé par MNC, le commissaire général du salon de l'automobile rappelle qu'il a été mandaté pour "travailler sur un salon de la moto qui aurait lieu au Bourget en mars 2018", mais qu'il est également très ouvert à une solution mixte auto-moto, avec un hall entièrement réservé à la moto lors du prochain salon de l'automobile en septembre 2018 !
Ainsi placé plus d'un mois avant le principal salon de la moto européen (l'EICMA de Milan), le Salon de la moto de Paris pourrait alors retrouver ses ambitions de "Mondial de la moto", à condition que l'ensemble des constructeurs jouent le jeu en y dévoilant des avant-premières mondiales... C'est encore loin d'être gagné, mais comme le savent les lecteurs de MNC Premium - qui, décidément, sont vraiment mieux informés que les autres ! -, la plupart des constructeurs se disent plutôt favorables à un salon mixte auto-moto...
A suivre naturellement sur MNC : restez connectés !
.
.
.