L'auteur du "Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes", Robert M. Pirsig, s'est éteint ce lundi 24 avril 2017 à l'âge de 88 ans. Son roman retraçant un voyage à moto à travers les États-Unis avait rencontré un phénoménal succès au milieu des années 70. Citations.
Le philosophe, écrivain et motard américain Robert M. Pirsig s'est éteint avant-hier. Dans le "Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes", il relatait et romançait sa traversée du continent nord-américain à moto, effectuée en 1968 en compagnie de son fils Chris et de deux amis.
Le récit paru en 1974 aux États-Unis traite de nombreux sujets : la moto bien sûr, le voyage (beaucoup), la mécanique (un peu), mais aussi l'art de vivre dans l'instant présent (le fameux zen), les notions de "bien" et de "qualité", l'enseignement, la vie en société, la société elle-même, la philosophie...
Les lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, sont un peu plus érudits et curieux que les autres - se (re)plongeront volontiers dans ce livre devenu culte. "Have a nice trip", Mister Pirsig !
"Les voyages à moto vous font voir les choses d'une façon totalement différente. En voiture, on est enfermé. Parce qu'on y est habitué, on ne se rend plus compte qu'à travers les vitres on ne voit pas mieux le paysage qu'à la télé. On n'est plus que le témoin passif d'un spectacle ennuyeux, figé. En moto, plus d'écran. Un contact direct avec les choses. On fait partie du spectacle, au lieu d'être un simple spectateur. Le ruban de béton, qui se déroule en sifflant à dix centimètres sous vos pieds, c'est vraiment un ruban de béton. Son image reste floue, mais à tout moment on peut le toucher du talon, tout reste accessible à la conscience immédiate".
"Le seul zen qu'on puisse trouver au sommet d'une montagne, c'est le zen qu'on y apporte".
"Le passé n'existe que dans nos souvenirs, le futur n'existe que dans nos projets. Le présent est notre seule réalité".
"Nous sommes toujours tellement pressés que nous n'avons pas souvent l'occasion de parler. Jour après jour, on reste à la monotone surface des choses. Les années passent, et on se demande comment elles ont pu se succéder si vite, et on les regrette".
"À l'école, on apprend à imiter. Pour avoir de bonnes notes, il faut imiter le professeur. À l'université, le procédé est un peu plus subtil : on est censé imiter le professeur, tout en le persuadant qu'on ne l'imite pas, mais qu'on a saisi la quintessence de son enseignement. En procédant ainsi, on est sûr d'avoir la meilleure note, tandis que l'originalité peut vous faire stagner en queue de classe. Tout le système des notes défavorise la recherche originale".
"Tout enseignant sait ce qu'est la Qualité. Au cas où l'un d'eux ne le saurait pas, qu'il dissimule soigneusement cette ignorance : elle ne manquerait pas de constituer une preuve de son incompétence".
"- Tu me montreras ?
- Bien sûr.
- C'est difficile ?
- Pas si on a un bon état d'esprit. C'est ça qui est difficile".
"Démolir une usine, se révolter contre un gouvernement, refuser de réparer une moto, c'est s'attaquer aux effets et non aux causes. Et tant qu'on ne s'attaquera qu'aux effets, rien ne changera vraiment. Le vrai système, c'est notre système de pensée, c'est la rationalité elle-même. Qu'on détruise une usine en laissant debout le système de pensée qui l'a produite, celui-ci reconstruira une nouvelle usine. Qu'une révolution détruise un gouvernement en laissant intacts les modes de pensée qui lui ont donné naissance, on les retrouvera dans le gouvernement suivant. On parle beaucoup de système, mais on ne sait pas de quoi on parle".
"Nous condamnons toujours chez les autres ce que nous craignons de trouver en nous-mêmes".
"Tout effort qui n'a pour but que sa propre glorification est voué au désastre".
"Mais les gens [...] faisaient l'erreur de considérer la personnalité comme un bien que l'on possède, tels les vêtements que l'on porte sur le dos. Or, qu'est-ce qu'on est d'autre que sa personnalité ? Un peu de chair et d'os, munis d'une carte d'identité ! Voilà les vêtements que porte la personne humaine".
"Pour améliorer le monde, il faut commencer par améliorer son propre coeur, et sa tête, et ses mains - puis avancer, progressivement, vers le reste du monde".
"Je me sens heureux d'être arrivé ici - et un peu triste en même temps. Parfois, mieux vaut voyager, qu'arriver".
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