Le pilote italien Francesco Bagnaia fait honneur à son titre de champion du monde MotoGP avec le numéro 1 sur sa Ducati officielle. "Pecco" est le premier à porter la plus prestigieuse des plaques en compétition moto depuis Casey Stoner en 2012. Explications.
Onze ans déjà que la catégorie reine des Grands Prix était privée d'une MotoGP flanquée du "n°1", privilège accordé au champion du monde en titre : le dernier à l'avoir honoré est Casey Stoner sur sa Honda RC213V en 2012. Les pilotes sacrés les saisons suivantes - Marquez, Lorenzo, Mir et Quartararo - sont tous restés fidèles à leur numéro de course.
Guide pratique MMC : La grille complète MotoGP 2023
Dossier MNC : Toute l'actualité MotoGP
Francesco Bagnaia met fin à ce cycle en apposant la plaque de "Number One" sur sa Desmosedici 2023, ainsi que l'a dévoilé le turinois lors de la cérémonie de lancement du team officiel Ducati qui s'est comme d'habitude tenue dans la station de sports d'hiver de Madonna di Campiglio (Italie).
"Un choix compliqué mais qui me ravit ", résume "Pecco, qui admet avoir "énormément changé d'avis" durant l'hiver. "'J'ai tranché lors du shooting photo la semaine dernière, au moment où il fallait placer le numéro sur la moto. J'ai toujours admiré ceux qui portaient le numéro un (...). Ce numéro représente qui on est et, selon moi, il était juste de rendre hommage à ce qui a été accompli l'année dernière".
MNC est du même avis : le n°1 ne valorise pas que le talent du pilote, mais aussi le travail de l'équipe et du constructeur grâce auxquels le titre a été remporté. Refuser de porter le n°1 les prive de cette reconnaissance : paradoxal alors que les pilotes ne manquent surtout pas d'encenser team et moto après chaque victoire... Qui a dit "discours marketing" ?!
Hey you, haven't seen you in a while @ducaticorse #GoFree #CampioniInPista pic.twitter.com/uVkGNh5lBG
— Pecco Bagnaia (@PeccoBagnaia) January 23, 2023
Dans le cas présent, Ducati va pouvoir fièrement communiquer autour de sa "MotoGP n°1", honneur qui lui échappait depuis son premier titre en 2007. La marque fait même coup double puisque son champion du monde Superbike, Alvaro Bautista, portera aussi le "n°1" sur sa Panigale V4R : difficile de faire plus valorisant en matière d'image et de compétitivité !
MNC du 23 décembre 2022 : Des Ducati Panigale V4 Replica pour le doublé MotoGP et WSBK
Depuis l'avènement du MotoGP 4-temps en 2002, seuls trois pilotes ont porté le numéro un : Nicky Hayden en 2007, Casey Stoner en 2008 puis 2012 et Jorge Lorenzo en 2011 (le 1 astucieusement formé par ses initiales "JJ"). Les autres ont systématiquement décliné, alors que chacun rêve pourtant d'être le Number one !
Valentino Rossi - qui a coiffé sept couronnes en catégorie reine - s'y est par exemple toujours refusé, tant par superstition que par attachement à son n°46. L'italien avait trouvé la parade avec le "n°1" brodé sur son épaule droite : nul doute que ses employeurs auraient préféré la prestigieuse plaque sur leur moto, notamment Yamaha en 2004 quand Rossi le fit sortir de sa longue traversée du désert !
Mais le "Docteur" - comme beaucoup de pilotes - se montre farouchement attaché à ses habitudes, au point de toujours suivre le même protocole censé lui porter chance : jamais il ne serait monté sur sa moto sans une petite génuflexion devant le repose-pied, suivi dans la pit-lane d'une touchette aux "parties intimes" (geste considéré porte-bonheur en Italie).
Raisons à l'origine des réticences, en plus de la crainte plus ou moins assumée de s'attirer la "malédiction" du numéro 1 : aucun des trois champions ci-dessus n'a conservé sa couronne avec le " #1". Hayden, Stoner et Lorenzo ont même vécu des saisons compliquées, voire douloureuses, marquées par l'éviction du HRC pour l'américain et de sérieuses blessures pour l'australien et le majorquin.
Il n'en fallait pas plus pour fuir cet honneur dans un élan de superstition… Autre motif plus matérialiste : les numéros de course sont devenus de véritables marques commerciales, que pilotes et sponsors valorisent sur les produits dérivés (vêtements, accessoires, casques "Réplica", etc.). Porter le n°1 diminuerait l'exposition de ce support de "merchandising". Sport ou business : certains ont choisi !
Son choix, Francesco Bagnaia l'assume sans craintes même si le pilote de tout juste 26 ans sait à quel point "ce sera difficile de défendre le numéro 1 : pour autant que je m'en souvienne, seuls Vale (Rossi, NDLR) et Marquez y sont parvenus. Il va me falloir beaucoup de détermination, et j'en ai : je suis extrêmement ambitieux et déterminé à confirmer".
Ce n°1 sera par ailleurs son quatrième numéro de course : Pecco a débuté en Grands Prix en 2013 avec le n°21 de son héros Troy Baliss, avant de le doubler (42) quatre ans plus tard en Moto2 car le 21 était déjà attribué. Dans la même logique d'addition de 21, son numéro est devenu le 63 à son arrivée en MotoGP où Rins portait le n°42.
"Pecco" conserve son numéro 63 sur son casque et dans la patte du "1" à l'avant de sa moto, avec laquelle il vise davantage de constance. Rappelons que l'italien est tombé cinq fois l'an dernier, ce qui ne l'a pas empêché de combler un retard de 91 points sur le leader Quartararo : du jamais-vu, dans les deux cas, pour un champion du monde MotoGP !
"La nouvelle moto est très proche de celle de 2022, ce qui est une bonne chose pour bien commencer dès le premier jour de test", analyse Bagnaia (...). "Je suis plutôt confiant : si nous travaillons aussi bien que l’an dernier, nous pouvons être devant", prévient le champion en titre qui va devoir aussi gérer la nouvelle cohabitation avec son très rapide coéquipier Enea Bastianini…
"J'ai toutes les cartes en main et je veux gagner : c'est mon objectif", affirme d'entrée de jeu "Bestia", tout sourires lors de ce premier évènement aux couleurs officielles Ducati. "Je ne suis pas nerveux, juste motivé : c'est un super challenge", prévient le jeune italien, qui s'est déjà frotté à son nouveau chef de file avec son ancienne Ducati-Gresini. Étincelles en vue chez les Rouges !
.
.
.
Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"