Déjà pas bien simple en temps normal, la lecture des chiffres de la sécurité routière est encore et toujours compliquée par la crise sanitaire et ses mesures restrictives (en termes de mobilité principalement). En mars 2021, la mortalité a augmenté de +20 % par rapport à l’an dernier, baissé de -28 % comparé à mars 2019...
Confinements national ou régionaux, couvre-feux, déplacements limités à 1, 10, 100 km, fermeture d’établissements plus ou moins essentiels, etc... Les innombrables mesures sanitaires visant à lutter contre le Covid-19 ont profondément altéré les conditions de trafic au cours de l'année 2020 et continuent de le faire en ce début d’année 2021.
À l’instar de Moto-Net.Com pour ses bilans marché moto et scooter, l'observatoire national interministériel de la sécurité routière est donc contraint de revoir sa méthodologie : l’ONISR a mis en place "pour ses données conjoncturelles 2021, une double comparaison avec les données 2020 mais aussi 2019". Exemple...
En mars 2021, 183 personnes auraient perdu leur vie sur les routes de France métropolitaine. "Ce chiffre était de 152 en mars 2020, mais il s'agissait alors du premier mois impacté par les restrictions de circulation liées au premier confinement", analyse l’organisme officiel.
"Ainsi, s'il y a eu en mars 2021 31 personnes tuées en plus (+20%) par rapport à 2020, il y en a eu 72 de moins qu'en mars 2019 (-28%), mois moins atypique et davantage propice à une comparaison", estime l’ONISR pour qui le troisième confinement expliquerait "pour partie l'amélioration de l'accidentalité routière en mars 2021 par rapport aux mois de mars précédents, hors 2020".
"Le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement, NDLR) estime en effet la baisse de trafic à -10% en mars 2021 par rapport à la période précédant le premier confinement", souligne l’ONISR. D’où proviennent les -18 % complémentaires ? Mystère et boule de pneu.
L’organisme de la sécurité routière observe qu’en mars 2021, d’autres indicateurs sont également en hausse par rapport à 2020, et en baisse par rapport à 2019 : 3874 accidents corporels ont été enregistrés par les forces de l'ordre (+58% Vs 2020, -13% Vs 2019), 4717 personnes se sont blessées (+57%, -14%).
De manière assez "claire", "la mortalité piétonne a bénéficié des restrictions de déplacement liées au couvre-feu, obligeant cette catégorie d'usagers à rentrer à son domicile de jour : 18 piétons ont été tués en mars 2021, soit 5 de moins qu'en mars 2020 et 16 de moins qu'en mars 2019".
À l’inverse, la mortalité des cyclistes (de plus en plus nombreux dans les rues) est plus élevée en mars 2021 : 16 tués contre 1 seul en mars 2020 et 15 en 2019. On recensait parallèlement 86 automobilistes tués en mars 2021 (contre 74 en 2020 et 126 en 2019) et 46 usagers de deux-roues motorisés morts en mars 2021 (contre 32 en 2020, et 66 en 2019).
Enfin, "la mortalité routière du premier trimestre 2021 est en baisse : 529 tués, contre 636 tués en 2020 (soit -17% et 107 personnes tuées en moins) et contre 748 tués au premier trimestre 2019 (soit -29% et 219 personnes tuées en moins)", note l’ONISR.
Mais attention, "la baisse concerne surtout les automobilistes et les piétons, alors que la mortalité motocycliste ou cycliste n'est qu'en léger retrait". Si les motos, scooters et vélos évitent effectivement de prendre les transports en commun - et d’attraper le coronavirus - ou de rester cloîtré dans son automobile - bloquée derrière de centaines d’autres -, nos deux-roues ne dispensent pas de #ResterPrudent. Bien au contraire !
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