MNC savait que la MT-10 ne disparaîtrait pas longtemps du catalogue de motos Yamaha ! Le maxiroadster maxisportif profite de son passage à Euro5 pour évoluer : il prend un peu de poids mais compense en puissance et en couple, bénéficie d’une électronique de haut rang et cultive son look... particulier.
Yamaha Motor France le promettait à Moto-Net.Com il y a six mois : "la MT-10 sort du catalogue certes, mais elle va revenir" ! Dont acte : le chef de file des "Master of Torque" fait son grand retour en 2022 avec son moteur CrossPlane "CP4"... et sa mention Euro5 !
Dans cette nouvelle version, le 4-cylindres à calage asynchrone se montre plus respectueux de l’environnement. Mais la MT-10 ne change pas d’étiquette Crit’Air (la n°1, violette) et consomme en moyenne, selon Yamaha, quelque 6,83 l/100km. Pas franchement sobre ! Mais ses points forts sont ailleurs.
Les 17 litres du réservoir seront toujours vidés avec délectation par les motards à son guidon. Peut-être un peu plus qu’avant, puisque la puissance maximale s’élève de 5,5 chevaux (soit 165,9 ch en tout) et le couple gagne 1 Newton-mètre (soit 112 Nm). Les deux kilogrammes pris par la MT-10 pendant son confinement sont donc compensés. Ouf.
En parallèle des valeurs maxi plus hautes, les motoristes d’Iwata auraient consolidé les mi-régimes au moyen de nouveaux paramétrages de l’injection et de modifications apportées aux systèmes d’admission et d’échappement. Le couple serait renforcé entre 4000 et 8000 tr/min. La sonorité aussi !
Sur cette même plage de régime usuelle, l’harmonie des conduits d’admission - de différentes longueurs et sections - conférerait à la nouvelle MT-10 un "rugissement voluptueux". À l’opposé, le nouvel échappement en titane se charge de la bande sonore à bas régime : grondante mais pas saoulante ?
De même, "la sensation de couple est renforcée par les nouvelles grilles d’amplification acoustique qui sont positionnées à l’avant gauche et à l’avant droit du réservoir", ajoute Yamaha Music Foundation Motor Company : "ces amplificateurs transmettent le son directement vers le pilote et la vibration des grilles contribue également au frisson et à l’excitation ressentis à l’accélération".
Autour du moteur homologué en bon et due forme, la partie cycle est quasiment inchangée. La seule modification d’ordre mécanique concerne le frein avant : les étriers radiaux 4-pistons sont désormais commandés par un maître-cylindre radial Brembo. Ils pincent toujours deux disques de 320 mm... et de R1 !
Le pilote, quant à lui, devrait pincer plus agréablement le réservoir entre ses cuisses grâce au nouveau - cache de - réservoir plus lisse. De même, l’ergonomie de la "big MT" serait revue "pour améliorer le confort et optimiser la liberté dans différents types de pilotage", via un "triangle de conduite" redessiné sans plus de précisions.
Montées sur le même cadre Deltabox en aluminium, les suspensions KYB entièrement réglables bénéficieraient de nouveaux paramétrages optimisés "qui favorisent la maniabilité et la tenue de route"... exactement comme la nouvelle chausse d’origine : des Bridgestone S22 montés sur les jantes à valves désormais coudées.
Lancée en 2016 dans la foulée de la toute nouvelle génération de R1, la Yamaha MT-10 n’intégrait pas à l’époque l’intégralité du système électronique de la Superbike. En 2022, le nouveau "Master of Torque" (Master of Yamaha!?) incorpore la dernière version de la centrale inertielle et propose donc les mêmes assistances que la sportive...
Antipatinage (TCS) sensible à l’angle, contrôle de glisse (SCS), contrôle de cabrage (LIF), gestion du frein moteur (EBM) contrôle du freinage (BC, à ne pas confondre avec l’ABS obligatoire), quickshifter désormais de série (QSS) : tous ces paramètres qui peuvent se régler un par un sont gérés par le contrôle de pilotage Yamaha (YRC) et ses quatre modes prédéfinis A (sportif), B, C, D (calme).
Le rôle du pilote demeure - heureusement - principal. Et pour lui permettre de l’interpréter du mieux possible, Yamaha dote la MT-10 2022 d’une nouvelle commande des gaz (APSG pour "Accelerator Position Sensor Grip") couplée au traditionnel système YCC-T, qui donnent accès aux quatre modes moteurs (PWR) 1 (réactif), 2, 3, 4 (prévenant).
"Malgré les performances stupéfiantes de la MT-10, il y aura des moments où vous voudrez vous détendre et profiter du paysage", prévoit Yamaha France sur son site officiel, légitimant la reconduction du régulateur de vitesse et l’arrivée du limiteur de vitesse (YVSL) sur son maxiroadster maxisportif... et maxistylé ?
Déjà présent sur la MT-10 SP 2017, l’écran TFT couleurs de la R1 arrive sur le modèle standard 2022 ce qui égaiera les séances de paramétrage des aides électroniques. Ce tableau de bord s’abrite derrière un minuscule saute-vente et surplombe un nouvel ensemble de feux...
"Le "visage" d’une moto est l’un des éléments de conception les plus importants", souligne à juste titre Yamaha, "car il détermine la façon dont elle est perçue et conditionne la fierté de la posséder et le plaisir de la piloter". Le plaisir de la regarder , aussi ? MNC pose la question, sans volonté aucune de froisser les 290 000 motards ayant acheté une MT-125, 03, 07, 09, 10... et 01, la première du nom lancée en 2007... et plus classe, non ?
Attendue en février 2022 dans les concessions Yamaha en France à un tarif encore inconnu, la nouvelle MT-10 sera délinée dans trois coloris : l’inédit cyan "Storm" qui "influe une nouvelle direction au Dark Side Of Japan", le traditionnel bleu "Icon" "inspiré des machines de compétition, appliqué sur l’habillage et les jantes", et le noir "Tech" qui épure - encore ! - le look de la moto.
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