Le premier décollage en public de la moto volante du génial inventeur-constructeur Ludovic Lazareth, prévu le 31 janvier en Haute-Savoie (74), a hélas tourné court en raison des conditions météo et d'une turbine récalcitrante... Explications.
LMV pour "La Moto Volante" : c'est avec ce suffixe forcément intriguant et une vidéo de teasing digne d'un film de science-fiction que Ludovic Lazareth dévoilait courant décembre son dernier projet : une "moto" capable de s'envoler grâce à des turbines miniaturisées conçues par la société allemande JetCat.
Cet engin à peine croyable s'inspire de la déjà très spectaculaire LM 847, une moto à quatre roues jumelées et moteur V8 développée dans son atelier de Haute-Savoie. Principale différence entre ces deux engins joyeusement anticonformistes : les roues de la LMV 496 se replient pour placer les réacteurs situés en leur centre sur un axe vertical...
Selon Lazareth, la poussée produite par ces turbines - estimée "à 300 kg" - serait capable de faire décoller le prototype à la manière d'un hélicoptère ou d'un drone ! Une centrale à inertie se chargerait ensuite d'équilibrer les forces entre chaque turbine pour assurer sa stabilité. Rien que ça...
Car, fatalement, une telle entreprise suscite autant de fantasmes que de scepticisme : certes, Lazareth est un habitué des projets exceptionnels : la preuve entre autres avec son très crédible Tmax à 3-roues et son impressionnant quad "Wazuma" que propulse - au choix - un 4-cylindres de Yamaha R1, deux moteurs électriques (E-Wazuma) ou un V8 Ferrari !
De là à être parvenu à construire une moto capable de s'envoler, il y avait cependant un doute légitime qu'une démonstration en bonne et due forme se devait de lever. Rendez-vous était donc donné le 31 janvier à Annecy-Le-Vieux par Ludovic Lazareth, qui prévoyait de marquer les esprits pour les 20 ans de sa société avec ce vol inaugural.
Environ 500 personnes étaient réunies pour assister à ce premier vol public de la LMV 496, dont l'acteur et réalisateur français Mathieu Kassovitz venu en ami et admirateur de Lazareth. Hélas, un aléa technique imprévu lié à la météo s'est également invité lors de cette tentative filmée par France 3...
"Deux problèmes majeurs se sont présentés", raconte Ludovic Lazareth à nos confères du Dauphiné. "L'hygrométrie très élevée et le froid : il a plu pendant une heure, une heure et demie, sur les turbines avant l'essai. L'électronique a été perturbée et nous avons rencontré des problèmes pour faire démarrer une turbine".
"Et du coup, cette petite turbine a explosé : la machine, déséquilibrée, n'a pas pu vraiment décoller. On a vu la partie avant légèrement décoller avec le pilote sur la machine, mais la partie arrière n'a pas suivi. C'est bien sûr un peu décevant car nous avons réalisé un essai en interne un mois auparavant et cela avait fonctionné : la machine avait décollé à un mètre du sol".
Ludovic Lazareth admet toutefois qu'aucun test de vol n'avait été effectué avec le pilote sur la machine : des poids avaient été utilisés pendant les simulations précédentes ! Autant dire que sa compagne Vanessa, courageuse pilote-essayeuse de cet impressionnant prototype, ne devait pas en mener large en abordant cette première tentative "réelle"...
Cette absence de tests préalables explique sans doute la présence d'un câble dans son dos pour assurer un minimum de sécurité : selon son concepteur, la LMV 496 développerait tout de même "1500 ch" et ses turbines souffleraient à "2000 km/h" un air brûlant ("800°C" !) à proximité immédiate du "commandant-de-bord-motard" !
Déçu par cette tentative ratée, Ludovic Lazareth va poursuivre l'aventure : ce brillant créateur français est intimement convaincu que les motos volantes pourraient se généraliser dans le futur, même si la technologie sera alors sans doute très différente.
"C'est le début d'une nouvelle ère et cette machine est chargée de donner une idée de ce que pourraient être les véhicules du futur", explique-t-il en suggérant que les turbines alimentées par kérosène de son prototype seront remplacées par des modèles électriques si ce concept venait à se généraliser.
Ludovic Lazareth prévoit de renouveler sa démonstration d'ici "deux ou trois mois", le délai nécessaire pour s'assurer d'être en mesure de présenter une "machine stable" et qui "se guide parfaitement". MNC reste paré pour ce prochain essai de décollage !
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