Le nombre de personnes décédées sur les routes de France en mai est en nette hausse avec 293 morts, dont 73 motards et scootéristes sur des deux-roues de plus de 125 cc. La mortalité cycliste explose également pour atteindre des niveaux supérieurs à ceux d'avant la crise sanitaire.
"293 personnes sont décédées sur les routes de France métropolitaine en mai 2022 contre 216 en mai 2021, soit 77 personnes tuées de plus", décompte l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière dans son relevé mensuel. "Ce résultat est en forte hausse par rapport à mai 2019 (50 tués de plus soit +21 %) et également en hausse de +7% par rapport à la moyenne des mois de mai 2015-2019", précise l'ONISR.
Rappelons que l'organisme gouvernemental réalise désormais des comparaisons qui remontent au-delà de l'année précédente pour obtenir des statistiques plus pertinentes : 2020 et 2021 ont été marquées par les confinements et/ou restrictions de circulations qui ont mécaniquement fait baisser le nombre d'accidents sur les routes.
Ainsi, le tout début du mois de mai 2021 marquait la fin du troisième et dernier confinement - espérons-le ! - et la réouverture progressive des lieux publics. Il s'agit par conséquent du dernier mois réellement touché par des restrictions liées au Covid en matière de mortalité routière.
Or les chiffres de ce mois "presque comme avant" sont mauvais, particulièrement chez les utilisateurs de deux-roues motorisés, ou non. Le nombre de motards et de scootéristes tués sur les routes passent de 45 en 2021 à 73 en 2022, en très forte hausse y compris par rapport à l'année de référence 2019 (43 morts).
La mortalité des cyclomotoristes - motos et scooters de moins de 125 cc - grimpent aussi de façon préoccupante : 19 morts en mai 2022 contre 8 en 2021 et 7 en 2019. Enfin, les cyclistes paient un lourd tribut : 22 décès, soit seulement un de plus que l'an dernier (20 morts) mais 16 de plus qu'en 2019 (6 morts).
L'explication ? La hausse de la pratique du vélo en ville, en majorité des vélos à assistance électrique (VAE) qui rendent accessibles à tous des déplacements de courte distance. Autre élément à prendre en considération : aucun équipement de protection n'est imposé aux cyclistes, hormis un gilet jaune la nuit - ou en cas de mauvaise visibilité - et un casque pour les enfants de moins de 12 ans. Le moindre clash se paie cash…
Bonne nouvelle toutefois : ce sursaut de la mortalité en mai n'inverse pas la baisse jusqu'ici observée en année glissante chez les deux-roues. La mortalité motocycliste reste inférieure de -3% à celle des douze derniers mois 2019, tandis que celle des cyclistes est 15% en dessous.
Autrement dit : les prochains mois seront à suivre de près pour observer cette tendance et en tirer des conclusions, chose impossible à réaliser avec l'observation de seulement un mois.
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