Nous sommes le 1er juillet 2020, soit exactement deux ans après le début de "l'expérimentation" du 80 km/h sur les routes. Cette limitation de vitesse - qui a coûté de nombreux points et encore plus d'euros à tous ceux qui ne conduisent pas le nez rivé sur le compteur mais le regard loin devant ! - a-t-elle porté ses fruits en termes de mortalité routière ? Pas sûr...
Le président de la République vient de "reporter le débat sur les 110 km/h" sur autoroute proposé par les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat, mais celui sur les 80 km/h sur route porté par son premier ministre pourrait bien refaire surface : comment tirer le bilan de cette expérimentation, alors que la France vient de s'arrêter net pendant deux mois de confinement après avoir été secouée dans tous les sens par le mouvement des Gilets jaunes ?!
Anne Lavaud, déléguée générale de l'association Prévention routière interrogée ce matin sur sur RTL, estime que "tirer un bilan aujourd'hui est impossible", tandis que pour le Comité indépendant d'évaluation des 80 km/h la réponse est claire : le gouvernement doit mettre fin à l'expérimentation.
"Certaines sources proches du dossier émettent l'idée d'un report de la fin de l'expérimentation, censé tenir compte de cette période inédite au cours de laquelle les déplacements routiers ont été fortement réduits et l'accidentalité évidemment impactée", note son président Jean-Luc Michaud en rappelant que "l'expérimentation des 80 km/h a abouti, avec des variations statistiquement trop incertaines et non significatives, à un résultat non probant et sans rapport avec le but visé de 400 morts épargnées par an".
Les 80 km/h ont en revanche "coûté à la population - notamment hors des agglomérations - des millions d'heures perdues représentant chaque année près de 3 milliards d'euros et un ralentissement de la vie du pays", poursuit-il en demandant au gouvernement de "mettre fin à l'expérimentation de la mesure au 1er juillet 2020".
Le Comité préconise donc, suite à la possibilité déjà offerte aux départements de revenir à la vitesse de 90 km/h sur les routes qui s'y prêtent, de "généraliser cette décision par un retour à la vitesse initiale en laissant aux élus le soin d'apprécier sur le terrain la dangerosité réelle du réseau secondaire et d'adapter en conséquence les vitesses autorisées".
De son côté, la Ligue de défense des conducteurs "exige que toute la France revienne à 90 km/h, renonce définitivement à la mesure absurde du 80 km/h et que l'Etat mette en œuvre, enfin, une politique de sécurité routière permettant réellement de sauver des vies sur la route".
"Comme il fallait s'y attendre, alors que ces 24 mois sont parvenus à échéance le 30 juin 2020, absolument rien n'a été démontré", dénonce l'association : "pire, l'équipe d'Edouard Philippe reste pour le moment dans l'incapacité de fournir les résultats de cette "expérimentation". Or non seulement nous exigeons ces résultats, mais mieux, nous exigeons le retour à 90 km/h !"
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