On ne la reconnaît plus du tout... Une GoldWing de 1977 en parfait état (!) a été intégralement remodelée par le préparateur anglais Death Machines of London. Baptisée Kenzo en l'honneur du premier pilote japonais au Tourist Trophy, cette machine s'inspire des samouraïs et de leur tenue... Découverte !
En 2018, lors du rassemblement Bikeshed à Londres, le préparateur Death Machines of London (DMOL) avait dévoilé un impressionnant custom nommé Kenzo. Un hommage à Kenzo Tada, importateur Velocette qui, en 1930, avait mis 40 jours pour rejoindre l'Ile de Man et était devenu le premier pilote asiatique à participer au Tourist Trophy.
Les lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, sont un peu plus "moto-culturés" que les autres - auront immédiatement reconnu la base de cette étonnante machine en repérant son 4-cylindres à plat : celui de la toute première Honda GoldWing, la "GL1000"...
Contraint de terminer hâtivement sa préparation afin de l'exposer au public, le patron de DMOL n'était toutefois pas satisfait du résultat : James Hilton s'est donc remis au travail et débarque cette année avec la version finale et fignolée de sa Kenzo...
"La machine, bien qu'intéressante, était malheureusement plutôt inutile - et comme l'a dit William Morris (et plus tard Tony Wilson), "rien de vraiment inutile ne peut être beau". C'est pour cette raison qu'elle est revenue à l'atelier DMOL pour être reconstruite à partir de zéro", explique Mister Hilton sur son site officiel.
"Donc, en résumé : on a tué une machine (taquin envers les amoureux de vieilles GoldWing, James précise que la GL1000 d'origine était nickel... mais ne l'était plus du tout quatre minutes plus tard, NDLR !). On en a fabriqué une autre, qu'on a tuée. Puis nous en avons créée une nouvelle"... toujours dans l'esprit Samouraï.
Le carénage multicouches s'inspire directement des armures portées par les guerriers nippons, tandis que le monumental habillage de la fourche évoque leur Katana. Malin, le préparateur a laissé apparente la paire d'étriers Brembo M4 activés par un levier fait maison, via un maître-cylindre BMW.
La Kenzo fourmille d'ailleurs de pièces uniques qui font à la fois son charme et son prix : compteur avec dragon incrusté, éclairage "Full LED" du californien Luminit, éléments conçus par ordinateur et imprimés en 3D, panneaux en alu faits main, matériaux composites... L'ensemble a valu de nombreux maux de tête à son créateur... et vaut aujourd'hui 56 000 livres sterling, soit un peu plus de 65 000 euros.
Le "flat-four" peint en noir satin n'est pas - uniquement - là pour faire joli : il fait aussi du bruit ! Totalement démonté, inspecté, remonté et réglé par DMOL, le moulin de 40 ans semble tourner rond et chante fort grâce à ses échappements (voir et écouter la vidéo en bas d'article).
Le châssis a été copieusement retravaillé : la colonne de direction a été avancée de 10 cm (100 mm !) et redressée de 7°, "non seulement pour augmenter la stabilité de la moto à haute vitesse, mais pour lui donner une attitude plus agressive", assure le préparateur.
À l'arrière, le bras oscillant aux lignes modernisées est relié au cadre par deux amortisseurs Öhlins affublés de ressorts spécifiques Hagon. Également d'origine suédoise, la fourche - car il y en a bien une ! - a été retravaillée par "Engins de Mort de Londres"...
"Petite précision au cas où vous vous demanderiez : nous ne fabriquons pas des machines pour vous tuer, vous ou qui que ce soit d'autre", rassure James Hilton. "Toutes nos préparations respectent les normes les plus élevées et la sécurité mécanique prime avant tout". Pourquoi avoir choisi ce nom alors ?
À 12 ans, James a fait son premier tour à moto derrière son oncle. Ce dernier lui a conseillé de ne rien dire à son père mais le gamin, naturellement, s'est empressé de tout raconter à son paternel pour connaître sa réaction : "les motos sont des engins de mort, fils". De la mort qui tue ? Trop bien !
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