Cette année, Kenan Sofuoglu a réussi à conserver sa couronne en World Supersport. Le cinquième titre mondial du pilote turc - un drôle de personnage ! - lui vaut naturellement les félicitations de son employeur Kawasaki, également titré.
Avec ses 77 podiums - dont 38 victoires - en 115 départs, Kenan Sofuoglu s'est bâti le plus beau palmarès de l'histoire du World Supersport. Jusqu'à cette année pourtant, et malgré ses quatre titres (2007 et 2010 sur Honda, 2013 et 2015 sur Kawasaki), le pilote turc n'avait jamais réalisé l'exploit de notre Sébastien Charpentier national : conserver sa plaque de n°1... C'est désormais chose faite !
Après une ouverture loupée - chute en Australie -, Kenan a magistralement dominé la saison 2016 : le Ninja est monté sur huit podiums en dix courses... dont six fois sur la plus haute marche. C'est bien simple : on n'avait plus vu le n°54 "Number One" en aussi grande forme depuis son premier sacre !
"Kenan espérait remporter le titre (son cinquième donc, NDLR) par une victoire lors de la manche précédente en France, mais celui-ci a chuté alors qu’il était en tête", relate Kawasaki, naturellement très fier de son pilote et parfaitement enclin à effacer ses quelques bourdes - comme celle de Magny-Cours - ou ses attaques parfois trop musclées.
Le pilote turc ne cache pas son côté casse-cou, voire fantasque, qu'il soit sur la piste ou en dehors... Outre son record de vitesse sur la Ninja H2R effectué sur le plus grand pont de Turquie - même pas peur des rambardes ! -, le pilote turc s'est illustré cet été en effectuant un burn compressé et enflammé - en babouches et sans gants, le vilain -, ou en sautant dans une piscine... du 2ème étage d'une maison ! Un peu "kéké" le Kenan ?
À ceux qui considèrent qu'il est un inconscient ou un décérébré, les fans de Sofuoglu rétorqueront qu'au contraire, leur idole ne connaît que trop bien la valeur de la vie : deux de ses frères sont morts - l'un sur la route en 2002, l'autre sur circuit en 2008 - et il a perdu l'an dernier son premier garçon âgé de quatre mois... son second était présent à ses côtés dimanche.
De plus, le "Number One" du Supersport oeuvre considérablement pour le rayonnement de la Turquie dans le monde de la moto, empilant les titres mondiaux d'une part et mettant la botte au repose-pieds de jeunes compatriotes - comme son poulain en STK1000, Toprak Razgatlioglu - de l'autre. Réciproquement, il souhaite développer la pratique de la moto sportive dans son pays en bâtissant son propre circuit !
Le week-end dernier en arrivant en Espagne, le quadruple champion avait la tête fermement ancrée sur ses épaules et les idées très claires : "son souhait était de sécuriser son titre via la manche de ce week-end, ce qu’il a accompli magistralement avec cette victoire devant Nikki Tulli et Kyle Smith", rappelle son équipe.
"Kawasaki sécurise aussi le championnat des constructeurs après la sixième victoire de Sofuoglu cette saison", se félicitent les Verts d'Akashi, repartis de Jerez avec un total de 244 points, soit 48 de plus que Honda et 57 de plus que MV Agusta, alors qu'il reste à disputer la finale "by night" qatarie.
La saison prochaine, Kenan Sofuoglu disputera encore le championnat du monde Supersport, en compagnie de l'équipe Kawasaki Pucetti. Mais le Ninja assure que son approche ne sera plus la même... "Avec ce cinquième titre, j'ai atteint le but de ma carrière", estimait-il à son arrivée dans le parc fermé dimanche midi. "À partir de maintenant, je ne roulerai sur une moto que pour le plaisir que ça me procure". Âgé de tout juste 32 ans, Kenan a encore de belles années devant lui : il suffit de voir Rossi pour s'en convaincre !
Kenan Sofuoglu, n°1 du World Supersport (x5 !) :
"Je suis si fier d'avoir remporté mon cinquième titre et je dois dire un grand merci à Kawasaki. Il y a quelques années, ils me confiaient du bon matériel et un important soutien,. Depuis, j'apprécie bien plus de courir. Puis il y a deux ans, j'ai découvert l'équipe Puccetti Racing et aujourd'hui je remporte mon deuxième titre consécutif. Cette réussite est incroyable, et nous avons gagné beaucoup de courses. Au début de cette saison, je ne savais pas ce qui se passerait. Finalement, nous gagnons le championnat une course avant la fin".
"Courir n'est pas difficile, mais lutter pour des championnats l'est. C'est ce que je me suis dit aujourd'hui en voyant que Randy était tombé. Comme j'étais déjà champion, j'ai pu essayer de gagner la course. Mon rêve était de le faire à Magny-Cours, mais je l'ai réalisé ici à Jerez. La chance était avec moi aujourd'hui et, grâce à notre fort potentiel et nos bonnes performances, nous avons de nouveau gagné le titre ".
Steve Guttridge, manager Kawasaki Europe Racing :
"Kenan qui remporte un titre Supersport de plus pour Kawasaki parmi la Kawasaki Puccetti Racing Team est un rêve qui devient réalité. Il est passé par des moments très difficiles mais il reste un vrai professionnel, avec une détermination sans équivalent pour atteindre son but. Une fois de plus, les félicitations de Kawasaki vont vers Kenan et son équipe pour cette saison fabuleuse".
Shigemi Tanaka, Kawasaki Europe :
"C’est très important et gratifiant pour nous à KHI de voir Kawasaki remporter, comme la saison dernière, le titre des constructeurs en WorldSBK et WorldSSP, surlignant ainsi l’excellence des produits Kawasaki Heavy Industries étant donné que les deux championnats se basent sur des motos d’usines, dérivées de la série".
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