La saison MotoGP 2020 est terminée, place aux bilans des performances... et des contre-performances! En matière de chutes, notamment, la palme revient à Johann Zarco avec 15 sorties de piste sur sa Ducati-Avintia... Pas fiable le pilote cannois ? En réalité, le n°5 reste sur ses roues au moment opportun : en course ! Explications.
Avec seulement quinze courses contre 20 en 2019, la saison écoulée déplore en toute logique moins de chutes avec 722 roulés-boulés dans les graviers - toutes catégories confondues - contre 971 l'an passé. Cet écart de 249 gamelles s'explique également par le doublement des épreuves sur certains circuits, qui réduit les erreurs causées par la découverte du tracé.
La catégorie MotoGP recense à elle seule 180 chutes sur quatorze épreuves (seules les Moto3 et Moto2 ont participé au GP du Qatar), soit une moyenne de 12,8 erreurs par Grands Prix. En comparaison, cette moyenne était de 11,6 en 2019 avec 220 chutes en 20 courses. Le record à ne pas battre remonte à 2017 avec 313 gamelles en 18 courses, soit une moyenne de 17,4 chutes par événement !
Au sein de l'élite, Johann Zarco est le plus pilote le plus souvent aperçu au sol en 2020 avec 15 chutes. Le français devance le débutant Alex Marquez (14 chutes sur la rétive Honda) et le pilote Aprilia Aleix Espargaro, parti 12 fois à la faute sur sa RS-GP (sans parler des innombrables courses avortées sur problèmes techniques...).
Maigre consolation pour Johann : son score s'améliore par rapport à sa "demi-saison" sur KTM l'an dernier puisqu'il avait chuté à 15 reprises avec la RC16, puis deux fois supplémentaires en fin de saison lors de ses trois piges sur la Honda-LCR (en Malaisie et à Valence).
Johann Zarco étant plutôt considéré comme un pilote fiable, comment expliquer de le voir apparaître en tête de ce triste classement établi par MotoGP.com ? Simple : le cannois ne s'est pas épargné pour comprendre et dompter la Ducati, moto puissante et stable mais également délicate à cerner sur l'angle.
L'enjeu était de taille dans la mesure le français briguait le guidon d'usine chez les Rouges, avant de finalement assurer son avenir au sein de l'excellent team Ducati-Pramac aux côtés du débutant Jorge Martin. Johann n'avait que 14 courses pour faire oublier son échec chez KTM et convaincre les décideurs Ducati !
La multiplication des erreurs dans ces conditions est compréhensible, à défaut d'être satisfaisante : le double champion du monde Moto2 se serait évidemment bien passé de ses 15 cabrioles, tout comme ses anciens mécanos chez Avintia ! D'autant que l'expérience douloureuse vécue par Marc Marquez rappelle qu'une seule chute suffit à anéantir une saison, voire plus...
Par ailleurs, la lecture de ces chiffres doit être remise en perspective : Johann est certes souvent tombé, mais dans quelles circonstances ? Ce récapitulatif comptabilise effectivement les erreurs commises tout au long du week-end, séances d'essais et courses comprises. Le décorticage des données fait apparaître que douze de ses quinze gamelles ont eu lieu pendant les essais. Et les essais, c'est fait pour essayer !
En course, Johann n'est tombé qu'à trois reprises : tout de suite beaucoup moins inquiétante comme valeur ! La première fois remonte au GP d'Autriche, quand son effrayant accrochage à haute vitesse avec Franco Morbidelli avait suscité une immense frayeur à Viñales et Rossi qui ont vu les motos en perdition leur passer sous le nez...
Johann Zarco est ensuite parti à la faute dans le premier tour du GP de Catalogne, suite à un freinage réflexe sur l'angle en réaction à une manoeuvre de Danilo Petrucci devant lui. Cette chute est la plus frustrante pour le français, car il avait involontairement emmené Andrea Dovizioso avec lui dans les graviers... Enfin, sa troisième et dernière erreur en course remonte au Grand Prix de Valence.
Trois chutes en quatorze courses : à la fois beaucoup et peu au regard de son inexpérience sur la Ducati. A comparer par exemple avec les trois erreurs consécutives de Valentino Rossi à Misano (Italie), à Barcelone (Espagne) puis au Mans (72) sur une Yamaha que l'italien connaît parfaitement.
Joan Mir est pour sa part tombé à deux reprises en course (Jerez et Brno), avant d'adopter une régularité aux avant-postes qui lui a permis de décrocher le titre malgré un troisième résultat blanc sur problème technique lors de la finale au Portugal.
Son coéquipier Alex Rins occupe quant à lui la troisième place du championnat malgré ses trois sorties de piste lors des GP d'Espagne, d'Autriche et de France. Même constat pour Pol Espargaro, cinquième du classement malgré ses trois fautes (Brno, Autriche et Catalogne). Soit autant de chutes en course que Johann.
A noter que le pilote tricolore termine au 13ème rang au général à seulement un petit point de Danilo Petrucci sur la Ducati officielle, et ce alors que le futur pilote KTM-Tech3 est le titulaire le moins souvent tombé en 2020 (2 chutes, comme... Marc Marquez !).
Son compatriote Fabio Quartararo affiche pour sa part huit chutes cette saison, en hausse de deux unités par rapport à 2019. Cette augmentation n'est pas anodine dans la mesure où le calendrier comptait cinq courses de moins... Il faut y voir l'une des raisons de la "chute" au classement du jeune niçois, passé du premier au huitième rang.
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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