Petite ondée, simple averse ou grosse drache : la pluie peut survenir à n'importe quel moment pendant vos trajets à moto, été comme hiver. S'il est impossible de passer à travers les gouttes, des vêtements de pluie bien adaptés permettent de s'en protéger efficacement. Comment les choisir ? Tous les conseils et les astuces MNC dans notre guide pratique sur les équipements de pluie.
Faute de carrosserie pour s'abriter, les motards sont inévitablement exposés aux aléas climatiques, au premier rang desquels pointe la pluie, ennemie jurée de tous les utilisateurs de deux-roues (hormis quelques propriétaires de scooters munis d'un toit, de type BMW C1 et Adiva AD3). Pour s'en protéger efficacement, une seule solution : les vêtements de pluie !
Certes, des équipements moto pourvus d'une membrane textile étanche suffisent à repousser une averse. Mais quand la pluie est très forte, il est impératif d'ajouter par dessus une couche totalement imperméable. Et surtout, c'est plus confortable : rouler avec une veste et un pantalon gorgés d'eau n'est pas agréable, même si l'intérieur reste sec (ce qui n'est pas garanti, même avec des équipements de qualité annoncés étanches)...
Bien choisir des vêtements de pluie demandent de cibler précisément vos attentes : le commuter qui réalise des "sauts de puce" de 10 km par jour n'a pas les mêmes besoins qu'un motard parcourant de très longues distances. Pour vous guider dans cette démarche d'achat, voici la sélection des conseils et astuces utiles de la rédaction Moto-Net.Com.
Comme indiqué ci-dessus, les besoins en matière de vêtements de pluie sont étroitement liés à votre propre utilisation. La localisation géographique joue aussi un rôle : les motards du sud de la France - bien que parfois exposés à de violents orages - subissent moins fréquemment les caprices de la météo que leurs homologues... bretons, au hasard !
Deux solutions sont possibles en termes de types de vêtements de pluie : la combinaison intégrale ou un ensemble veste et pantalon. La combi présente l'avantage d'assurer une parfaite étanchéité (du moins, en théorie !) puisqu'elle recouvre d'un seul tenant le bas et le haut du corps. C'est le choix idéal pour affronter sereinement de longues étapes à moto sans craindre de "fuites".
Mais une combinaison de pluie possède un inconvénient considérable : son enfilage est plus laborieux et particulièrement désagréable quand il s'agit de se changer au dernier moment au bord de la route sous des trombes d'eau, au mieux à l'abri d'un pont... Par ailleurs, son volume l'empêche souvent de la glisser sous la selle d'une moto (surtout de type roadster ou sportive), là où il est parfois possible de ranger un pantalon de pluie assez fin. Toujours mieux que rien quand il se met à tomber des cordes !
L'option veste et pantalon de pluie présente donc l'avantage d'être plus polyvalent, car plus simple à enfiler. Par ailleurs, opter pour un ensemble donne la possibilité d'enfiler seulement le haut ou le bas en cas de courte averse : une option intéressante selon le degré d'étanchéité des vêtements de moto portés en dessous. Car avec la combinaison, c'est tout ou rien... au risque de piquer une bonne suée juste pour éviter une petite ondée en plein été !
D'autre part, le pantalon de pluie peut servir de coupe-vent bienvenu lors des trajets hivernaux, une solution pratique et économique pour les motards qui souhaitent par exemple rouler en jean de moto toute l'année. L'étanchéité de la tenue de pluie suffit dans la plupart des cas à pallier un - petit - déficit d'épaisseur en hiver.
En contrepartie, la solution veste/pantalon est moins convaincante sur le long cours, l'humidité finissant par s'infiltrer à la jonction entre le haut et le bas. Pour le coup, c'est en hiver sous une drache glaciale que cet inconvénient prend toute sa dimension : "baigner" dans de l'eau froide de la taille aux sous-vêtements a de quoi vous dégoûter de la moto pour longtemps - au moins le temps que ça sèche !
Que votre choix se porte sur une combinaison de pluie ou un ensemble veste-pantalon, certains aspects techniques et pratiques sont à étudier de près, à commencer par les matériaux qui composent le vêtement.
Le nylon est très souvent utilisé car cette matière légère présente l'avantage d'être totalement imperméable, souple et pas chère. Sa faible épaisseur et son élasticité permettent en outre de plier facilement les vêtements et de les faire entrer dans un volume restreint. L'idéal pour les petits top cases !
En contrepartie, le nylon manque de robustesse et se montre sensible aux déchirures. Les vêtements peuvent par exemple souffrir d'un passage "en force" au-dessus des coques rigides situées aux coudes et aux épaules. Le cas classique de l'habillage en urgence, quand on regrette amèrement de ne pas s'être arrêté plus tôt pour se changer dès que les nuages commençaient à se faire menaçants !
D'autres fibres synthétiques comme les polymères - de type polyuréthane ou PVC - contournent ce problème. Mais elles sont plus chères à produire, faisant grimper le prix d'achat de la tenue. D'autre part, leur épaisseur supplémentaire se traduit par un encombrement supérieur et un enfilage parfois plus complexe à cause d'une certaine rigidité. Leur transport s'exécutera dans la plupart des cas via la bagagerie (sac à dos, top-case, valises, etc.).
Le must ? Les vêtements de pluie qui mélangent ces différents genres de matières plastiques pour associer leurs avantages ! La qualité des coutures - impérativement thermosoudées pour l'imperméabilité - doit aussi être examinée avec soin. Les premiers points d'eau apparaissent souvent au niveau des jonctions, surtout à l'entrejambe car les thermosoudures y sont perpétuellement "étirées" par l'écartement des jambes autour du réservoir.
La tenue de pluie étant destinée à être portée au-dessus de vos vêtements moto, visez large sur la taille : rien de plus rageant que de se contorsionner sous la pluie pour enfiler cette sal...rie de pantalon un poil étroit !
Des soufflets - au bout des bras et des jambes - suffisamment élastiques et correctement dimensionnés sont l'une des clés essentielles pour un enfilage aisé. Vérifiez par ailleurs que les soufflets de manches permettent le passage de gros gants, afin de pouvoir rabattre vos manches par dessus. Dans le cas contraire, l'eau ruisselle à l'intérieur des gants avec tous les désagréments qui s'ensuivent (humidité et froid).
De longues ouvertures latérales zippées au niveau des jambes facilitent aussi grandement l'enfilage, sans avoir à retirer ses bottes. Une option à plébisciter ! La plupart des combinaisons et des pantalons présentent en outre une sangle élastique à caler sous la semelle des bottes pour assurer un parfait maintien de la tenue.
Le bas du vêtement tend en effet à remonter une fois assis sur la moto, ce qui peut causer de très désagréables infiltrations au niveau des chevilles lors des trajets sous la pluie. Avant l'achat, n'hésitez pas à éprouver la solidité de cette sangle, car celle-ci laisse parfois à désirer.
C'est bien connu : le diable est dans les détails ! Alors foi de MNC, compte tenu du désagrément que l'humidité provoque lors d'un trajet à moto, ne négligez pas ces aspects pratiques et conseils de bon sens...
En premier lieu, optez pour un col de veste ou de combinaison suffisamment haut pour empêcher toute infiltration. Préférez aussi les vêtements avec rabat au-dessus de la fermeture éclair centrale, qui assure une meilleure étanchéité. Des zips dotés de languettes en textiles seront un atout précieux, car plus faciles à manipuler avec des gants épais.
La présence d'une ou deux poches externes est toujours un plus, même si on se gardera d'y glisser des objets précieux ou fragiles comme un téléphone. Par ailleurs, pouvoir ranger ses vêtements dans une housse fournie à l'achat est assez pratique. Certaines fabricants proposent même des équipements facilement compactables à glisser dans une housse qui tient dans la main !
Enfin, optez pour des vêtements équipés de bandes réfléchissantes et de préférence de couleurs vives, voire fluos. La pluie est généralement accompagnée d'une faible luminosité et donc d'une visibilité diminuée, qui peut même être très réduite quand des torrents d'eau se déversent du ciel et que des éclaboussures sont soulevées par les autres véhicules !
Mieux vaut donc mettre toutes les chances de son côté pour être vu, sachant qu'une moto n'est déjà pas hyper visible en raison de ses dimensions réduites. Alors oui, c'est vrai : une tenue jaune fluo n'est pas très sexy... Mais qui s'embarrasse des considérations esthétiques quand il pleut à verse ?
Outre les vêtements de pluie, plusieurs équipements et accessoires prévus pour les roulages humides complètent avantageusement la panoplie du motard prévoyant. Parmi eux : la lentille "Pinlock" à coller à l'intérieur de l'écran de son casque, si celui-ci en est dépourvu d'origine. Facile à mettre en place, ce système constitue l'une des meilleures solutions antibuée.
Pour se prémunir des entrées d'eau dans le cou, n'hésitez pas à glisser dans votre sac un tour de cou supplémentaire, si possible recouvert d'une matière étanche ou d'un traitement déperlant (l'eau glisse dessus). De même, une cagoule en soie est un atout pour affronter de longs trajets sous la pluie, particulièrement en automne et en hiver.
Concernant les mains et les pieds, extrémités très sensibles au froid, la prudence est aussi de mise : investir dans des sur-bottes et des sous-gants n'a rien d'un vain placement, même si vos bottes et vos gants sont annoncés "100% étanches" ! Comme leur nom l'indique, les sur-bottes s'enfilent par dessus les bottes, souvent par le biais d'un zip d'ouverture latéral, afin d'assurer une imperméabilité parfaite. Les gros rouleurs y recourent fréquemment, particulièrement lors de longues étapes en hiver.
Des sous-gants fins en matière étanche - néoprène, par exemple - permettent quant à eux de garder les mains au sec si la membrane étanche des gants vient à lâcher (désagrément hélas assez courant, malgré les belles promesses des fabricants)... La préhension des commandes pâtit forcément de cette épaisseur supplémentaire, mais cette gêne surpasse largement l'inconfort et les risques liés à la conduite avec des mains frigorifiées !
A noter qu'il existe aussi des sur-gants à placer au-dessus d'une paire de gants non étanches (les modèles en cuir, notamment). Pas forcément le plus pratique, mais redoutablement efficace.
Des vêtements de pluie ne nécessitent pas un entretien particulièrement poussé, mais quelques mesures simples prolongent considérablement leurs qualités et leur durée de vie. Comme par exemple de les faire sécher avant de les ranger, pour ne pas se retrouver avec un tas informe et moisi à la prochaine virée !
Au moins une fois par an, pensez à les réimperméabiliser après les avoir lavés à la main, avec de l'eau tiède et du savon (pas en machine à laver pour éviter de détériorer les différents traitements en surface tels que le déperlant ou l'imperméabilisant). Pour les mêmes raisons, préférez un séchage naturel et jamais via un sèche-linge ou sur un radiateur électrique, qui feraient fondre et craqueler les fibres synthétiques.
Les fourchettes de prix sont assez larges pour les tenues de pluie moto en fonction des marques, des matériaux utilisés et des aspects pratiques. Comptez entre 40 et 80 € pour une veste de pluie et de 20 à 60 € pour un pantalon. Le prix d'une combinaison de pluie intégrale oscille généralement entre 50 et 100 €. Enfin, comptez de 10 à 30 € pour une lentille Pinlok, environ 15 € pour des sous-gants et de 15 à 50 € pour des sur-bottes.
Conseil MNC : n'hésitez pas à mettre le gant à la poche dès votre premier achat, plutôt que la jouer "pince". D'une part car une tenue de pluie de qualité est souvent plus ergonomique, étanche et pratique qu'une version bas de gamme. Et d'autre part, l'économie réalisée ne rime à rien si la panoplie doit être renouvelée tous les ans car elle n'est plus étanche ou se déchire de toutes parts !
Enfin, certains vêtements de pluie haut de gamme sont pourvus de protections homologuées afin d'être portés au-dessus d'une tenue classique, avec coques rigides aux genoux et aux hanches. Une option intéressante, mais encombrante et assez chère...
Bonne route... malgré la pluie !
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