Pour protester contre la privatisation des contrôles radars embarqués qui débute ce vendredi - et faire face à l'incapacité des automobilistes à se mobiliser "physiquement" -, l'association 40 millions d'automobilistes organise une grande manifestation "virtuelle". Principe : envoyer une photo de soi-même ou de sa voiture pour dénoncer la gestion des radars embarqués par des entreprises privées...
Comment dites-vous ? Valls ? Manuel Valls ? Mais si, rappelez vous, un ancien premier ministre de François Hollande ?! Toujours pas ? Qui s'est fait bananer aux primaires de la gauche par un certain Benoît Hamon sorti de nulle part ? Ah, "l'homme de gauche" qui a obligé les entreprises à dénoncer leurs salariés flashés ? Et qui veut confier à des entreprises privées la gestion des radars embarqués dans des voitures banalisées ?
Oui, celui-là même, qui parmi ses 22 mesures annoncées lors du CISR le 2 octobre 2015, avait souhaité confier la gestion des radars embarqués à des entreprises privées !
Malgré l'opposition de 83% des Français début 2016 selon une étude d'Harris Interactive - contre "seulement" 78% aujourd'hui selon la même source... -, le ministre de l'intérieur (mais si, Bruno Leroux, successeur de Manuel Valls Place Beauvau !) a lancé le 8 janvier un appel d'offres pour recruter les entreprises privées qui auront à l'avenir la gestion des voitures-radars.
Et l'opération commencera dès ce 24 février 2017 : "vendredi débutera en Normandie l’expérimentation qui permettra, au 1er septembre prochain, que la conduite des voitures-radar lancées en 2013 soit confiée à des prestataires privés", se réjouit la Sécurité rentière routière en précisant que "ce test de plusieurs mois est destiné à permettre l’homologation du nouveau système et ne donnera lieu à aucune contravention".
"La première voiture-radar conduite par un opérateur privé est programmée pour septembre 2017 en Normandie", poursuit le gouvernement. "Le dispositif d’externalisation sera ensuite progressivement étendu aux autres régions. Ce seront, dès lors, des entreprises qui fourniront des chauffeurs pour conduire, sous étroit contrôle de l’État, ces véhicules banalisés".
C'est pourquoi, 40 millions d'automobilistes appelle aujourd'hui "tous les usagers de la route défavorables à la privatisation des voitures-radars à participer à la première grande manifestation numérique de France, en envoyant une photo d'eux ou de leur voiture directement par MMS à Pierre Chasseray, délégué général de l'association, au 07 89 99 63 63 ou via le site www.nonalaprivatisationdesradarsembarques.com".
"Les photographies des manifestants seront diffusées dans le cadre de cette manifestation inédite, visant à faire reculer le gouvernement sur le nouveau projet d'intensification de la répression routière et à impliquer les candidats à la présidence de la République", poursuit l'association en estimant que ce dispositif permettrait de "faire entrer plus de 2 milliards d'euros dans les caisses de l'État".
Pour Daniel Quéro, président de 40 millions d'automobilistes, la privatisation des radars embarqués n'a d'autre but que de générer - grâce aux amendes issues des contraventions - d'importantes sommes d'argent qui finiront dans les caisses de l'État : "partant du principe qu'une voiture-radar peut flasher - au bas mot - 30 automobilistes par heure, que le ministre de l'Intérieur souhaite que ces véhicules circulent au bout 8 heures par jour et que 440 voitures équipées parcourront nos routes dès l'an prochain, ce sont plus de 38,5 millions de procès-verbaux qui seront dressés à l'encontre d'usagers de la route. Avec un montant moyen de l'amende à 56,85 €, l'État engrangera près de 2,2 milliards d'euros. À coup sûr, une excellente opération financière... En revanche, il n'existe aucune preuve que cette mesure ait un quelconque effet positif sur la sécurité routière".
Les sociétés privées gestionnaires de cette manne seraient rémunérées par l'Etat en fonction du temps que passeront leurs radars-mobiles en circulation. "Autrement dit, plus ils rouleront et sanctionneront, et plus la rémunération due par l'État aux entreprises sera élevée", calcule l'association.
MNC ne peut s'empêcher de suggérer au gouvernement de partager cette manne avec les chauffeurs Uber, ou mieux de permettre à chaque citoyen d'investir dans un radar mobile pour le fixer sur sa voiture, sa moto, son vélo, sa trottinette, son skate ou même ses pompes, afin d'en tirer de juteux revenus. L'Etat ferait ainsi coup double en engrangeant des recettes tout en réduisant le chômage... A moins qu'il ne s'agisse d'une forme détournée de revenu universel ?!
"Il y a urgence à agir", tranche plus sérieusement Pierre Chasseray : "les appels d'offre ont déjà été lancés et ce n'est qu'une question de jours pour que le ministre de l'Intérieur mette en œuvre cette mesure scandaleuse. Nous devons donc montrer notre désapprobation de manière forte, par une mobilisation sans précédent. Il faut faire savoir que les Français sont fermement opposés à ce projet et refusent cette politique de répression systématique qui n'a pour seul objectif que de frapper les citoyens au portefeuille. Cette traque est inacceptable et la participation à cette première manifestation numérique sera décisive. C'est pourquoi j'invite tous les usagers à m'envoyer une photo pour prendre part à cet événement : manifester, c'est simple comme un MMS !"
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