Yamaha a immatriculé 17 185 motos et scooters en France au premier semestre 2023, soit un repli de -0,9%. Le directeur marketing de la marque japonaise, François Tarrou, dresse le bilan de ces six premiers mois, se projette dans le second semestre, évoque la hausse des prix et le contrôle technique...
Moto-Net.Com : Le marché français du motocycle continue de croître en 2023. Est-ce parce que de plus en plus de gens croient aux atouts du deux-roues motorisé ?
François Tarrou, directeur marketing, communication et compétition Yamaha France : Nous voyons dans la tendance positive du marché une réaction proportionnellement inverse à une atmosphère globale un peu lourde : inflation, situation géopolitique européenne, montée des extrêmes, crise climatique, marché de l’immobilier... nous sommes nourris au quotidien par des informations toutes plus anxiogènes les unes que les autres et cela entraine une réaction qui est une recherche gourmande de liberté, de satisfaction personnelle, d’évasion, d’oxygénation et plusieurs activités connaissent des résultats croissants grâce à ce contre effet : la randonnée (il n’y a jamais eu autant de marcheurs sur les GR de France, c.f. les taux de réservations de gites), le vélo musculaire comme électrique (les progressions de ventes sont spectaculaires) et bien évidemment le deux-roues. Il est bon, depuis le début de l’année, de constater que tous les événements (Touquet, Salon de Lyon, SRC, Coupes Moto Légende, Iron Bikers, etc.) connaissent une progression du nombre de motards qui se déplacent le week-end. Le MotoGP au Mans en est une illustration parfaite. Donc, les motards ont envie de rouler, de voyager, de monter en compétences (nos Ténéré Centers ne désemplissent pas, de même que nos écoles de pilotage officielles sur piste, H2S et De Radigues). De plus, la météo est plutôt clémente depuis la fin de l’hiver. Dans les zones urbaines, hors-mis Paris et la politique particulière de la Mairie, le deux roues est à la fois une solution de mobilité maline de plus en plus partagée mais répond aussi à une décarbonisation de nos déplacements et nous sommes persuadés que de plus en plus de consommateurs veulent faire baisser leur empreinte CO² en passant à une petite ou moyenne cylindrée en ville. Rajoutez à cela une belle brochettes de nouveautés depuis Milan 2022 et nous avons alignés les ingrédients d’un marché bien portant.
MNC : Quel est votre bilan sur ces six premiers mois ?
F. T. : Nous avons passé le cap de la mi-année avec un marché toujours porteur à +8% à fin juin par rapport à l’an dernier. Yamaha a de son côté sécurisé une croissance significative sur l’ensemble des segments Moto 125 cc et MTT (+19%), mais nous continuons de pâtir du manque de disponibilité en Scooters 125 cc et Maxi-scooters, ce qui contraint notre croissance globale à une régression de -1% au cumul des segments 2-roues MTL et MTT Vs 2022.
MNC : Comment s’annonce votre second semestre ?
F. T. : Passionnant, évidemment mais avec quelques défis malgré tout. Nous sommes conscients que la concurrence arrive avec de belles nouveautés et des offres alléchantes. Nous avons de notre côté tout mis en place pour conserver la dynamique initiée au premier semestre avec des avantages significatifs destinés aux utilisateurs finaux sur une large gamme de nos produits qui seront relayées par nos concessionnaires à la rentrée. Egalement, nous montons de beaux dispositifs sur des événements de premier plan tels que l’Alpes Adventures Festival avec 30 motos en démo et la célébration des 40 ans de la reine de la catégorie Trail : la Ténéré 700. Notons aussi l’arrivée très attendue par notre réseau et nos clients fidèles d’une superbe gamme de vélos électriques dans le réseau moto avec en fer de lance le Booster qui connait déjà un succès d’estime fulgurant...
MNC : La hausse des prix des motos, mais surtout celles de l’alimentaire et de l’énergie, ont-elles une répercussion sur vos ventes ? Ou sur le type de ventes (bas/haut de gamme, cylindrée, standard/accessoirisé, achat/LOA, etc.) ?
F. T. : Effectivement, l’ensemble des constructeurs répercute la hausse des prix des matières premières, des couts logistiques et autres impacts industriels sur les prix des motos. C’est d’ailleurs une tendance depuis de nombreuses années et particulièrement en post-pandémie. Ceci posé, nous essayons en permanence chez Yamaha de rester cohérents par rapport à nos différents segments de clientèle et nous assurons aussi de proposer des services tels que des offres de financement pertinentes grâce à notre organisme financier Yamaha Motor Finance France.
MNC : Quel(s) effet(s) a le feuilleton du contrôle technique moto sur votre activité ?
F. T. : Pour le moment nous ne constatons pas de réels impacts. A terme, nous pourrons peut-être envisager une légère augmentation d’activité au sein des ateliers des concessions voire une activité "retail" supplémentaire sur des pièces comme les pots d’échappement, par exemple. A suivre en 2024...
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