La carrière de Loris Baz prend un nouveau tournant en championnat de Superbike américain MotoAmerica sur une Panigale V4R du team HSBK Ducati New York. Objectif du pilote savoyard de tout juste 28 ans ? Le titre dès sa première saison aux États-Unis, pour retrouver un - bon - guidon en World Superbike. Explications.
.
Fin du suspens pour Loris Baz : le pilote français quitte le championnat du monde Superbike pour succéder à Lorenzo Zanetti dans l'équipe HSBK Ducati New York en MotoAmerica, anciennement appelé "AMA Superbike". Le natif de Sallanches (74) y pilotera une Panigale V4R alignée par la filiale new-yorkaise de la marque de Bologne.
Cette décision de se tourner vers le Superbike nord-américain - désormais chapeauté par Wayne Rainey - intervient au terme de négociations inachevées en WSBK, qui le pressent de tenter ce nouveau défi. Rappelons que Loris briguait la Yamaha officielle qui a été attribuée l'automne dernier au champion du monde Supersport Andrea Locatelli.
La poursuite de la collaboration entre le n°76 et son employeur Ten Kate sur une R1 privée semblait dès lors s'imposer, mais l'accord tardait à venir... En cause : les difficultés financières de l'équipe néerlandaise, jamais complètement remise du retrait de son partenaire historique Honda.
"Après les problèmes que j’ai rencontrés pour trouver une équipe de pointe en WorldSBK, quand nous avons reçu l’appel de Bobby SHEK, je suis passé de l’incertitude au sujet de mon avenir en mondial à la motivation de m’attaquer à ce défi", relate Loris Baz. "Tout s’est fait très vite ! Je m’aventure en MotoAmerica, un championnat que je suis depuis pas mal d’années, mais au sein duquel je n’ai jamais couru. Ça me fera un championnat de plus !".
A seulement 28 ans depuis le 1er février, Loris est effectivement déjà passé par les catégories Superstock 600 et 1000, World Superbike et MotoGP ! Son expérience comprend la Kawasaki d'usine en WSBK, la Yamaha "CRT" et la Ducati Avintia en catégorie reine (2015 à 2017), puis les BMW et Yamaha privées depuis son retour en Superbike en 2018.
Le sympathique savoyard ne part pas aux États-Unis pour faire de la figuration : Loris Baz convoite la couronne américaine dès sa première tentative, malgré le nouveau format, la moto, les pneus et les circuits à apprendre ! Le français, confiant dans ses capacités d'adaptation, y voit une opportunité de prouver sa valeur.
"J'ai déjà affronté quelques-uns de mes rivaux comme Jake Gagne, Josh Herrin", rappelle-t-il. "Et avec le départ de Cameron Beaubier, tout le monde peut prétendre au titre : il y aura un temps pour tout et aucun défi ne me fait peur. Je suis prêt à relever ce défi d’aller gagner aux États-Unis".
L'ambition du n°76 n'est-elle pas trop élevée au regard de la somme d'éléments à intégrer pour devenir le nouveau "King" de l'autre côté de l'Atlantique ? Notamment la découverte de tracés parfois radicalement différents des circuits européens, sans parler de l'adaptation à sa nouvelle moto ?
"Ce n’est pas manquer de respect à mes adversaires de dire cela", répond Loris. "Je connais leur niveau et le mien : je dois rouler au rythme que j’ai affiché à la fin de l’année dernière en WorldSBK et je suis convaincu que je pourrai me battre pour le titre. Quant à l'apprentissage des circuits, il y a des méthodes et nous allons mettre en place des journées de roulage pour me familiariser".
"J'ai encore ma place en WorldSBK"
Si Loris Baz se tourne positivement vers l'avenir avec ce nouveau changement de trajectoire, une certaine amertume se devine néanmoins face à la non réalisation de ses objectifs en mondial Superbike... Le français, aussi grand par la taille que par le talent, espère même s'ouvrir des opportunités gagnantes en WSBK grâce aux victoires à venir en MotoAmerica !
"Je pense que j'ai encore ma place en WorldSBK : je considère cela comme un tremplin pour essayer d’aller gagner le titre et de rebondir aux mieux à l’avenir", prévoit-il sans minimiser les obstacles ni les enjeux. "Je sais ce que j'ai à faire, quel rythme je dois avoir si je veux gagner là-bas : c'est un gros changement personnel et aussi un gros risque de partir en Amérique".
.
.
.