Kawasaki est de grand retour sur le segment néo-rétro avec une toute nouvelle moto : la Z900RS ! Moto-Net.Com a pu prendre les commandes de cette nouveauté 2018 qui rend hommage à la célèbre Z1 des années 70. Direction Barcelone (Espagne), son soleil et ses jolies routes... Essai.
Un an après le tour d'honneur de la W800 dans sa "Final Edition", Kawasaki réinvestit le segment néo-rétro avec une inédite Z900RS. Attendue de longue date, cette machine a fait couler beaucoup d'octets sur les sites moto et d'encre dans les magazines spécialisés...
"De nombreuses rumeurs ont circulé au sujet de notre Rétro Sport", se réjouit le porte-parole de Kawasaki Moto Europe, Martin Laurence, en introduction de la conférence de presse du lancement européen de la Z900RS, organisé à quelques kilomètres de Barcelone (Espagne).
Alimentés par l'alléchante préparation de Z1000 exposée à l'Eicma 2012 (!) à l'occasion du 40ème anniversaire de la saga Z, certains photomontages étaient très pertinents, d'autres étaient bien plus farfelus. D'autres encore étaient les deux à la fois, comme l'enthousiasmante déclinaison de Ninja H2 (!!) proposée en 2016.
Qu'elles soient tout à fait crédibles, assez improbables ou complètement perchées, les rumeurs présentaient toutes une même vertu pour Kawa : attester du formidable engouement que susciterait une moto moderne reprenant les lignes et codes de la fameuse Z1 900 Super four... Le feu passait au vert.
Pour créer leur réinterprétation de la première "Zed" dévoilée en 1972 au salon de Cologne, les ingénieurs d'Akashi ont choisi de s'appuyer sur leur nouveau roadster, la Z900. "Mais attention, les deux projets ont été menés en parallèle, pas l'un après l'autre", se permet d'insister Norikuya Matsumura, l'honorable designer de nombreuses et diverses Kawa (voir photo ci-dessous)
Aussi, la Z900RS revendique haut et fort son statut de nouveauté à part entière : "nous aurions pu simplement déguiser la Z900 en moto classique, mais cette démarche ne nous suffisait pas : nous souhaitions proposer un véritable nouveau modèle", témoigne à Moto-Net.Com le responsable marketing et communication de Kawasaki France, Antoine Coulon.
L'appellation de la Rétro Sport s'avère donc trompeuse : cette nouvelle - super ? - production d'Akashi et la Z900 "tout court" n'ont de commun que la base moteur ! La RS partage effectivement la cylindrée de 948 cc, mais sa mécanique et son esthétique se distinguent du moulin - à eau - inauguré sur le roadster en 2017 (lire le point technique en page 3).
Le 4-cylindres de la Z900RS adresse plusieurs clins d'oeil au gros quatre-pattes des années 70 (alors de 903 cc, à double arbre à cames en tête et développant 82 chevaux) : capuchons d'arbre à cames et de vilebrequin rutilants, - fausses - ailettes de refroidissement polies, carters lisses, notamment.
De même, si le cadre de la néo-rétro se présente sous la forme d'un treillis tubulaire en acier, comme sur sa frangine au look bien plus moderne, il sen différencie nettement car il a été conçu en fonction de deux éléments clés : le réservoir en goutte d'eau et la selle biplace qui respectent scrupuleusement la ligne plate de la Z1.
Naturellement, la Z900RS se dote d'une queue de canard - la fameuse "Ducktail" - qui surplombe un feu stop ovale à LED mais que les ingénieurs nippons ont camouflé de manière à évoquer le feu rond à ampoule de la "Zed" première du nom. Bien vu !
Devant, l'optique de phare - à LED également - forme un rond parfait vu de face. Mais en le décrivant, Matsumura San souligne aussi son profil bombé, "comme l'était celui de la 900 Super Four". Juste au-dessus, on retrouve aussi les deux cadrans en forme d'ogive.
À ce stade, Moto-Net.Com ne regrette qu'une chose : que les clignotants - à LED encore ! - ne reprennent pas l'astuce du feu arrière et la forme du phare avant. Le designer japonais ne se démonte toutefois pas lorsqu'il est interrogé à ce sujet par les journalistes. Sa réponse est même toute trouvée : "nous ne voulions pas que la Z900RS soit trop classique". Dont acte.
Cette justification s'applique en partie à l'échappement : au lieu de placer deux pots de chaque côté comme c'était le cas sur leur bécane du début des années 70 (1970 !), les japonais ont décidé d'en monter un seul sur le flanc droit de leur moto de cette fin des années dix (2010...).
"Les pots d'échappement ont fait l'objet de discussions animés au début du projet", ne nous cache pas notre interlocuteur nippon, venu à Barcelone avec quelques sketches dans sa valise. Certains représentent d'ailleurs une Z900RS avec une double sortie (voir photo ci-dessous).
"Nous n'avons jamais songé à mettre quatre échappements, mais nous avons beaucoup hésité entre deux ou un seul", dévoile Norikuya Matsumura. "Au final, nous avons opté pour la solution la plus moderne, légère et performante". Cette réponse ne consolera pas les amoureux des "katpos" de la Z1. Elle ne convaincra pas plus les fans de la Z1000 de 2003 !
C'est dans les mêmes soucis de performance et de modernité que Kawasaki a préféré à la bonne vieille paire d'amortisseurs, un mono-amortisseur de type "back-link" monté à l'horizontale comme sur la Z900. Les responsables Kawasaki insistent : "la Z900RS n'est pas une copie de la Z1 de 1972, mais un hommage en phase avec son temps".
Les jantes de la Z900R ont aussi été sujettes à débat : à bâtons ou à rayons ? Ni l'un ni l'autre : ce sera finalement à bâtons très fins ! Une solution alternative qui convainc pleinement MNC, surtout lorsque les flancs et tiges sont polies (coloris orange uniquement). Petit avantage supplémentaire livré par Matsumura San : "les bâtons sont plus simples à nettoyer que les rayons". Et toc !
En poursuivant son tour du propriétaire, MNC note la présence d'une fourche entièrement réglable et d'étriers de frein à fixation radiale. En comparaison, la Z900 fait l'impasse sur le réglage en compression, et se contente d'étriers à fixation axiale : deux choix qui s'expliquent par la volonté de Kawa de s'aligner sur le tarif de la concurrence, les 9000 euros de la Yamaha MT-09 en tête.
Kawasaki revendique au contraire un placement "Premium" pour sa Z900RS. Sa cible, désignée par les responsables Kawasaki eux-mêmes, n'est autre que le "best-zeller" allemand : la BMW R nineT proposée à partir de 16 050 euros (11 600 euros dans sa version Pure). Les japonais ont donc pu - du ! - faire le plein de jolies pièces...
Outre les supports de garde-boue, pédale, sélecteur et habillages en aluminium, la Rétro Sport nippone se pare, sur notre modèle d'essai peint en marron et orange, d'emblèmes à la finition irréprochable. Même les puristes n'y trouveront rien à redire...
"Notez le fond blanc minutieusement quadrillé du "Z900RS", qui reprend la texture du logo du réservoir de la Z1", s'extasie le truculent Mister Laurence. Sur le nouveau réservoir, l'emblème Kawasaki en relief respecte l'actuelle charte graphique. Mais une version "Vintage" est déjà prévue dans le catalogue d'accessoires ! Ils sont forts ces japs.
À l'instar des badges, la décoration de la Z900RS ne pouvait être assurée par de simples stickers. Le coloris biton marron/orange "Candytone" est de toute beauté : la peinture pailletée offre une belle profondeur tandis que le vernis donne un cachet particulièrement qualitatif.
Autre argument qui doit justifier le statut haut de gamme de la Z900RS chez Kawasaki : la présence en complément de l'obligatoire ABS, d'un antipatinage (KTRC) qui fait défaut sur le roadster Z900. "En matière d'équipement, les clients de ce type de motos néo-rétro veulent le top", considèrent les hommes d'Akashi, qui n'ont toutefois pas intégré d'accélérateur électronique (pas de modes de conduite non plus).
D'un point de vue esthétique, Kawasaki livre une bien savoureuse moto, une digne héritière de la Z1. La facture quant à elle, parait un peu salée : 11 999 euros pour le coloris noir, 12 199 pour la verte aux graphismes plus modernes, et 12 399 pour la version orange... Soit trois milliers d'euros - bien tassés - de plus que la Z900 au style Sugomi et à la dotation moins riche.
"La Z900RS n'est pas une déclinaison de la Z900", nous répètent les responsables de la marque verte, sous-entendant que sans plateforme commune, les économies d'échelle sont impossibles. Ou moins évidentes : les étriers siglés Kawasaki installés sur la néo-rétro sont les mêmes que ceux du maxiroadster Z1000...
"Pour information, une Z1 en excellent état se négocie actuellement aux alentours des 23 000 euros", relativise Martin Laurence, amateur - très - averti de cette moto. Question tarif donc, la Z900RS serait bien plus proche de la Z900 que de la Z1 ! Que vaut la Z900RS sur la route cette fois-ci ? MNC vous propose de le découvrir en page suivante...
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS KAWASAKI Z900RS | ||
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POINTS FAIBLES KAWASAKI Z900RS | ||
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