Deux ans seulement après sa dernière mise à jour, la Speed Triple profite d'une nouvelle évolution mêlant refonte mécanique et renfort technologique. Moto-Net.Com a testé le maxiroadster 2018 de Triumph dans sa version haut de gamme : la Speed Triple RS. Premier contact sur route et circuit.
Il y a deux ans, Triumph sortait une version plus puissante, plus sophistiquée et modernisée de sa Speed Triple 1050 alors déclinée en deux versions : la S "standard" et la R "premium" - principalement parée de suspensions Öhlins - que Moto-Net.Com avait pu essayer sur route et sur circuit.
Pour rappel, le Journal moto du Net était rentré conquis de la présentation presse de cette Speed Triple R 2016 : Triumph avait corrigé plusieurs points faibles relevés par MNC sur le précédent modèle, en retravaillant l'ergonomie de son maxiroadster, sa plastique, sa mécanique et surtout son électronique !
L'an dernier, le constructeur anglais nous avait présenté sa toute nouvelle Street Triple avec sa cylindrée substantiellement rehaussée (de 675 à 765 cc), son poids légèrement diminué (de 2 kg) et sa gamme renforcée et clairement différenciée (S, R ou RS). L'ensemble de la famille roadsters était ainsi rénovée.
Pour 2018, certains fans de la marque anglaise espéraient donc - toujours - l'arrivée d'une nouvelle Superbike. D'autres attendaient la sortie d'une nouvelle Supersport/Moto2. Et d'autres encore se demandaient si Triumph n'allait pas réinvestir le segment des Sport GT ? Que nenni. Que dalle. Que tchi.
Il y a un mois en effet, Triumph surprenait tout le monde en dévoilant une nouvelle Speed Triple ! Une série limitée "24 ans" ? Une inédite déclinaison "RX" ? Une "Special Edition" de sang à cadre bleu ? Non, une véritable nouveauté 2018 !
"Le but était en premier lieu de créer une moto plus puissante, plus légère, plus sophistiquée et plus dynamique", nous annonce Miles Perkins, chef de marque Triumph, au cours de sa conférence de presse. "Nous la voulions aussi plus sophistiquée : il s'agit de la première Speed Triple avec un cerveau".
Notre hôte fait ici référence à la centrale inertielle qui équipe la nouvelle version haut de gamme du maxiroadster anglais : la RS, qui remplace au catalogue Triumph la version R (lire notre point technique en page 3). L'offre s'adapte à la demande, au marché, à notre société !
"Nous constatons effectivement qu'il y a, en gros, deux types de clients chez les grosses cylindrées : les uns se tournent vers les modèles standards pour leur prix d'appel, les autres choisissent le "top" avec les équipements et accessoires dernier cri", résume Stuart Wood, ingénieur en chef chez Triumph.
En sélectionnant la S, les futurs acheteurs sont déjà assurés de bénéficier d'un matériel de grande qualité, collecté chez des fournisseurs prestigieux (Brembo pour les freins, Showa pour les suspensions, Pirelli pour les pneumatiques, Continental pour l'ABS et le traction-control) et assemblé avec soin dans l'usine d'Hinckley en Angleterre.
À la différence de la Street Triple S qui se contente actuellement d'un tableau de bord digital LCD noir et blanc, la Speed S reçoit le même écran couleurs de 5 pouces que les Street R et RS ! La "Spidesse" adopte également les commodos rétroéclairés apparus sur les tout derniers Tiger 1200, et le très pratique joystick à gauche.
À l'occasion de la présentation presse de la Speed Triple 2018, Triumph a choisi de nous faire essayer la version "premium" de son nouveau modèle. À l'instar de l'ancienne R, cette nouvelle RS se distingue extérieurement de la S par ses luxueuses suspensions Öhlins : fourche NIX30 à fourreaux noirs - alors que ceux de la Showa sont dorés ! - et mono amortisseur TTX36.
De même, la "Spideresse" se différencie du modèle de base par ses pièces en fibres de carbone : garde-boue et écopes de radiateur, ces dernières étant d'ailleurs plus visibles, valorisantes et exposées (gloups) en cas de chute que l'habillage de réservoir de la R 2016.
D'origine, on trouve aussi sur la Speed Triple RS un sabot moteur, des liserés de jantes - de nouvelles roues à 5 bâtons qu'elle partage avec la S ! -, ainsi qu'une teinte grise "alu" pour la boucle arrière en aluminium justement, "conforme à l'esprit de la Street Triple RS", souligne Triumph.
Outre l'adoption de la "famous" IMU - fameuse notamment chez les amateurs de motos sportives -, la Speed Triple RS élève sa dotation d'origine (comparée à la R de 2016-2017) en accueillant un inédit système de démarrage sans clé avec verrouillage électronique de la direction, ainsi qu'une magnifique paire de pots Arrow.
On note au passage que contrairement à sa petite frangine, la Speed Triple n'abandonne pas - et n'abandonnera jamais ! - ses deux pots en position haute. "Ce n'est clairement pas la position la plus recommandées pour obtenir une moto agile, mais cela fait partie de la signature de la Speed, les clients ne pourraient l'imaginer autrement", justifie Mister Wood.
La sonorité du 1050, déjà pas inexpressive par le passé, devient carrément explosive sur cette Speed Triple RS armée de "silencieux" (hum) spécifiques, disponibles au rayon accessoires pour les propriétaires de modèle "S". Au grondement profond de la mécanique au ralenti s'ajoute très vite - et assez fort - le feulement rauque des pots lorsqu'on tournicote la poignée de gaz...
En insistant vers les hauts régimes, la tonalité devient plus métallique, puis le moteur pétarade légèrement à la décélération. C'est un pur régal pour le pilote, mais ce n'est pas un cauchemar pour son entourage : en restant sur un filet de gaz, la Speed Triple RS saura se montrer civilisée et n'importunera pas le voisinage.
"La sonorité des pots standard est plus feutrée, mais bien présente aussi, très profonde au ralenti et sonore dans les tours", nous prie de croire le responsable presse de Triumph France. Faute de "Speedesse" sur ce lancement presse, il faudra attendre un prochain duel ou comparatif MNC pour juger !
Parallèlement, le Triple 1050 est plus vif : "nous avons réduit l'inertie moteur de -19% ", assure à Moto-Net.Com Stuart Wood. Il faut reconnaitre que le 3-cylindres ne rechigne pas à prendre des tours au point mort. Cette version 2018 grimpe 1000 tours plus haut que la 2016 et développe 10 ch et 5 Nm de plus (relire le point technique en page 3). MNC a hâte de tester...
Avant de s'élancer, le pilote doit régler ses élégants rétroviseurs en alu placés en bout de guidon : ils offrent une très bonne vue en ville, sur autoroute et sur route tant que le moteur n'est pas trop cravaché, auquel cas l'image devient moins claire en raison d'infimes vibrations.
Les deux leviers sont réglables, mais Moto-Net.Com s'aperçoit que la commande de frein avant se trouve un peu loin pour les petites mains, même réglée au minimum. Le levier d'embrayage, lui, peut être davantage rapproché.
La position de conduite est strictement la même que sur la précédente Speed Triple, à savoir sportive mais pas usante. Le guidon n'est ni trop large, ni trop lointain, grâce au réservoir revu en 2016 (plus court, donc moins volumineux). Les cuisses ne sont pas trop écartées et seuls les plus grands trouveront les repose-pieds un peu hauts et reculés.
L'accès des pieds au sol est facilité par la hauteur de selle raisonnable (825 mm) et, surtout, par la finesse et le moelleux rembourrage de la partie avant. La forme de la selle, très travaillée, permet au pilote de bien se caler à l'accélération. La largeur arrière améliore le confort sur longues distances, même si le pilote a tendance à redescendre vers le réservoir.
Sous la selle - qui ferme à l'aide de la bonne vieille clé -, un espace permet tout juste de loger le gilet jaune obligatoire en France. Il faudra trouver un autre moyen de transporter un antivol de taille respectable. Et ce n'est pas là le seul inconvénient de la Triumph au quotidien...
La géométrie de la partie cycle n'ayant pas bougé (lire la fiche technique en dernière page), le conducteur doit toujours composer avec un grand rayon de braquage. D'autre part, le propriétaire de Speed Triple (S ou RS) devra sérieusement considérer l'achat d'une béquille d'atelier pour entretenir sa chaîne.
Le réservoir, on l'a vu, a réduit de taille et donc de contenance en 2016 : avec ses 15,5 litres d'essence et compte tenu de la consommation moyenne annoncée par le constructeur (5,2 l/100 km, soit deux dixièmes de moins qu'en 2016), l'autonomie frôle les 300 km.
Les motards qui utilisent leur Speed pour aller bosser pourront tenir une semaine sans faire le plein, à condition bien sûr de ne pas habiter à plus de 30 km du boulot. Ceux qui souhaitent s'échapper une petite journée avec les copains - mais sans modération au niveau de la poignée droite - devront tabler sur une autonomie inférieure.
À titre d'information, au terme de notre balade matinale sur route (longue de 163 km et effectuée en 1h50, donc à 89 km/h de moyenne : merci l'ordinateur de bord !), notre Speed Triple RS affichait une consommation de 6,6 l/100 km. Avant de repartir vers le circuit, Triumph a versé 10,8 litres d'essence dans notre réservoir : les comptes sont bons !
Comment s'est passé notre roulage sur les belles routes andalouses, sous un grand soleil et par 15°C de température extérieure ? Comment s'est comporté la nouvelle Speed Triple RS sur le tracé technique et varié d'Almeria ? Pour le savoir, rien de plus simple : cliquez sur la page 2 de cet essai !
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS SPEED TRIPLE RS 2018 | ||
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POINTS FAIBLES SPEED TRIPLE RS 2018 | ||
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