MNC a longuement testé la tenue moto complète Bogota V2 Drystar du manufacturier italien Alpinestars, composée d'un pantalon et d'une veste en textile. Cet ensemble d'équipements au profil routier, voire baroudeur, présente d'indéniables qualités pour un prix raisonnable... mais aussi quelques limites. Essai.
Comment choisir un équipement moto pas trop cher chez Alpinestars pour rouler toute l'année confortablement au chaud et au sec, alors que les vestes haut de gamme du manufacturier italien coûtent à elles seules dans les 1000 euros ? Simple : en optant pour ses équipements moins luxueux comme l'ensemble veste et pantalon Bogota V2 Drystar à 529,90 euros testé pendant deux saisons par le Journal Moto du Net.
Derrière ce prix "raisonnable" se cachent évidemment des concessions technologiques : la tenue Bogota V2 fait notamment l'impasse sur le coûteux Gore-Tex et la compatibilité avec l'airbag "maison" Tech-Air. De même, l'absence de certains détails pratiques - comme une poche sur la manche et un réglage de hauteur d'ourlet sur le pantalon - trahit la recherche d'économies.
Pour autant, style et qualité sont aux standards du manufacturier italien. La veste "tombe" parfaitement grâce à sa coupe légèrement cintrée et ses multiples ajustements (biceps, avant-bras et taille), tandis que le pantalon est suffisamment prêt du corps pour éviter l'effet "bouffant". Des bretelles lui assurent même un maintien parfait, tout en évitant les "bâillements" propices aux courants d'air dans le bas du dos.
L'ensemble se révèle agréable à porter en plus d'être élégant, surtout dans son coloris gris et sable évocateur des grands espaces. Les protections semi-rigides - bien dessinées et enveloppantes - n'exercent aucun frottement, quelle que soit la position (assis sur un roadster ou debout sur un trail). Et la liberté de mouvement n'est jamais entravée, même en portant un pull épais sous la veste.
Les coutures soignées - et doublées aux endroits de tension - assurent une bonne tenue dans le temps, tout comme les robustes fermetures éclair et scratches : tout est encore parfaitement fonctionnel après plusieurs milliers de kilomètres dans toutes les conditions et des lavages à grandes eaux après nos incursions en tout-terrain ! Ni le sable ni la boue n'ont altéré le coulissement des zips, l'accroche des velcros ou la teinte des matériaux textiles.
Bonus Alpinestars : le thorax est abrité derrière des renforts pectoraux en mousse d'environ 1 cm d'épaisseur. Excellente initiative ! En revanche, pas de dorsale rigide dans l'espace prévu à cet effet : la veste Bogota V2 est livrée de série avec une "mousse" dorsale absolument incompatible avec une protection digne de ce nom. Insuffisant, mais malheureusement courant dans cette gamme de prix...
D'autres aspects pratiques sont au contraire dignes d'équipements haut de gamme : MNC a notamment apprécié la douceur de l'ourlet de col en néoprène et la facilité de préhension des languettes installées sur chaque curseur de fermeture éclair. Les poches suffisamment profondes pour y loger un grand téléphone sont également un atout.
De même, la ventilation se montre redoutablement efficace grâce à des panneaux qui s'ouvrent sur le buste et les cuisses, ainsi qu'à de longues ouvertures zippées sur les avant-bras et le haut du dos. Pratique et fonctionnel : rouler sous des températures extrêmement élevées - y compris en off-road - est parfaitement supportable lorsque toutes ces aérations sont ouvertes.
A l'inverse, les limites de l'isolation se font vite ressentir par temps froid : la doublure de la veste et du pantalon font l'affaire jusqu'à la fin de l'automne, mais manquent d'épaisseur pour affronter l'hiver. Comme souvent chez les manufacturiers italiens, la notion de "toutes saisons" est surtout valable pour les motards méditerranéens !
En réalité, prévoir une grosse épaisseur supplémentaire est impératif quand le mercure passe sous les 7/8°C, surtout dans le cadre de longs trajets sur voies rapides. Porter un collant ou un sous-pantalon thermique pour préserver les membres inférieurs est également "chaudement" conseillé par MNC !
Autre lacune : l'étanchéité très limitée de la veste, dont la couche extérieure prend littéralement l'eau. Exposé à une forte pluie, le contenu des quatre poches externes est détrempé après quelques dizaines de kilomètres. Seule la poche portefeuille est imperméable, car doublée d'une membrane étanche comme le signale l'étiquette "Waterproof Compartment".
L'imperméabilité est en réalité assurée par une membrane interne de type sous-veste "K-way" sur laquelle se fixe la doublure thermique. Mais il manque des matériaux imperméables et déperlants sur le revêtement de surface pour repousser le gros de l'humidité avant qu'elle n'atteigne cette couche plastifiée, par ailleurs peu agréable au toucher car "collante" !
La tenue de moto Bogota V2 Drystar forme un ensemble plutôt abouti au regard de son prix : 299,95 euros la veste et 229,95 euros le pantalon. Bien coupés, confortables et solides, ces équipements se prêtent volontiers à un usage routier et "aventure"... sauf en période hivernale.
L'isolation thermique et surtout l'étanchéité insuffisantes par temps froid et humide abaissent la note globale de cet ensemble autrement très attractif. Autant d'améliorations indispensables à prévoir pour la possible future version "Bogota V3" !
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