Le Journal moto du Net a testé pendant 18 mois les gants Rainshield du manufacturier italien Spidi. Polyvalents et confortables, ces gants de mi-saison en textile constituent un rempart intéressant contre l'humidité et les chocs, y compris en usage tout-terrain. Essai longue durée MNC.
Pas trop chauds mais quand même un peu, étanches mais respirants, protecteurs mais confortables : le cahier des charges d'une paire de gants de moto de mi-saison est d'une complexité infernale ! Mission impossible ? Pas pour Spidi, dont les gants Rainshield lancés fin 2015 entendent valoriser la longue expérience maison en la matière pour réunir toutes les qualités désirées.
C'est en effet par la production de gants que Spidi a débuté son activité en 1977 sous l'impulsion de Renato Dalla Grana, un ancien de chez Dainese : son savoir-faire est par conséquent historique... même si l'étiquette "made in China" à l'intérieur des gants Rainshield révèle aussi une certaine maîtrise du savoir "faire-faire" !
Bien finis et d'allure sportive, ces Rainshield associent plusieurs matériaux : du textile maillé "Mesh" pour une ventilation maximale sur le dessus, du polyester et du robuste cuir synthétique sur le dessous. Du néoprène ainsi qu'une membrane étanche sont aussi employés pour réunir étanchéité et confort.
Sur ce point, les gants Spidi font carton plein : la coupe parfaitement ajustée, la douceur de la doublure interne et la haute qualité des matières prodiguent une agréable sensation de confort. La préhension des commandes à moto est excellente grâce à leur épaisseur contenue et à l'élasticité du néoprène, gages aussi d'une bonne mobilité des doigts.
L'enfilage est enfantin grâce à la solide sangle rouge placée à l'intérieur de la manchette, sur laquelle on peut tirer pour remonter et ajuster le gant d'un seul mouvement (à gauche ci-dessous). Cette même sangle permet aussi d'accrocher les gants pour les faire sécher après un trajet sous la pluie ou un lavage (à la main uniquement). Pratique !
Une patte de serrage - recouverte d'une sorte de caoutchouc doux au toucher - solidarise efficacement le gant autour du poignet par le biais d'une solide bande velcro. En revanche, la solidité de cette attache laisse à désirer : la couture qui la relie au corps du gant est fragile, comme en témoigne la photo ci-dessous.
Une double couture aurait évité ce problème d'autant plus préoccupant qu'il touche à la sécurité : en cas de chute suivie d'une glissade, c'est principalement sur ce serrage au poignet que repose le maintien du gant autour de la main. Si la languette cède, la friction du bitume peut "retrousser" le gant, au risque ensuite d'exposer directement la peau...
La protection de l'extérieur de la main est assurée par une coque rigide sur les phalanges supérieures et des renforts plastifiés sur les articulations des doigts. Plus exactement, sur trois doigts : le pouce et l'auriculaire sont étrangement dépourvus de protection solides, mais le "petit doigt" est recouvert d'une épaisse couche de textile renforcée.
A l'intérieur du gant, une plaque semi-rigide (à droite ci-dessus) recouvre l'extérieur de la paume, zone particulièrement exposée en cas de chute et de glissade. Dérivée des plaques dorsales Spidi, cette protection nommée "Warrior" jouit d'une étonnante flexibilité grâce à sa structure quadrillée : ses dessins s'écartent ou se rétractent en fonction des mouvements de la main, au bénéfice du confort.
Enfin, des empiècements en tissu renforcé complètent la protection de l'intérieur de la main. MNC apprécie que tous ces renforts soient soigneusement et solidement tenus en place par le biais d'une double couture : aucun risque de relâchement !
Au chapitre de la ventilation, les Rainshield sont irréprochables : MNC a pu les tester par de fortes chaleurs et aucun phénomène de transpiration n'est à déplorer. Le constat vaut aussi avec des trails sur des pistes surchauffées, où l'on apprécie une fois encore l'excellent "feeling" procuré par ces gants.
Cette aération au top tient au tissu ventilé "Mesh" et à la présence d'astucieuses fentes au sommet de la coque de protection. En contrepartie, l'isolation thermique n'est pas exceptionnelle : quand le fond de l'air passe de frais à froid, on le ressent très vite ! Sous-gants à prévoir en dessous de 10/12°C, en fonction de la configuration de sa moto (présence ou non de pare-mains, voire de poignées chauffantes).
Quant à l'étanchéité, elle repose sur une membrane utilisée sur les vêtements imperméables Spidi : l'OutDry. Comme le Gore-Tex, cette matière est à la fois étanche et respirante : la pluie ne la traverse pas mais la transpiration, si ! Magique ? Oui : son efficacité en conditions humides est étonnante, suffisante en tout cas pour faire barrage à des averses.
En cas de pluie continue en revanche, l'imperméabilité du "bouclier" (shield = bouclier, rain = pluie) est remise en cause : l'eau s'inflitre sur le dessus à travers les petites mailles jusqu'à la membrane étanche. Une désagréable sensation d'humidité - puis, inévitablement, de froid - s'installe alors autour de la main, plus ou moins vite selon l'intensité de la pluie.
Les Rainshield Spidi remplissent honorablement leur contrat : vendus au prix de 99,90 euros, ces gants confortables et polyvalents sont d'excellents alliés pour rouler du printemps au début de l'automne avec des motos routières, des sport-GT et des (maxi) trails.
Leur conception soignée et leur look réussi comptent aussi parmi leurs atouts, de même que leur capacité à essuyer une averse (mais pas beaucoup plus). Seuls regrets : la fragilité de leur languette de serrage au poignet et l'absence d'inserts en silicone au bout de l'index pour faciliter la manipulation de l'écran tactile d'un téléphone ou d'un GPS.
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