L'accessoiriste moto Chaft propose un astucieux appareil sans fil pour surveiller et ajuster la pression de ses pneus sans passer par la station-service : MNC a testé ce compresseur portatif aussi pratique que polyvalent. Essai.
Si la majorité des motards connaît l'importance d'un suivi régulier de l'état et de la pression des pneus de sa moto - (re)lire notre Guide MNC dans le cas contraire ! -, tous n'ont pas à leur disposition un compresseur d'air et un manomètre. Ce qui contraint à se rendre en station-service et/ou de lavage… sous réserve d'en trouver avec l'équipement adéquat et d'avoir de la monnaie (50 centimes le gonflage, en règle générale).
L'accessoiriste Chaft propose une alternative futée : un compresseur alimenté par batterie, qui permet d'intervenir sur la pression de façon rapide pour un prix accessible (89,90 euros). Le tout dans un format facile à transporter et à stocker : 21 cm de haut, 5 cm de large et 4 cm de profondeur (mesures MNC). Rien à voir, donc, avec l'encombrement d'un "vrai" compresseur !
Autre atout de ce dispositif capable de délivrer 9 bars : sa polyvalence. Sa compacité et son caractère autonome - pas besoin de prise de courant - en font l'accessoire malin des pistards et pratiquants de moto tout-terrain. Regonfler un slick sur un circuit de vitesse ou un pneu d'enduro dans les bois se fait en un tournemain, sans câbles ni branchements électriques.
Ce compresseur est par ailleurs agréablement multi-tâches car livré avec plusieurs embouts (voir ci-dessous). Les pneus auto, moto, scooter et vélo sont certes sa priorité avec ses raccords Presta (petites valves) et Schrader (grosses valves), mais il gonfle également les brassards du petit dernier via un adaptateur fuselé et le ballon de sa grande soeur avec un raccord aiguille !
Au-delà de ses aspects pratiques, ce compresseur soigne aussi ses apparences avec son corps cylindrique lisse en aluminium et ses extrémités polies. Précisons que Chaft ne le propose qu'en noir sur son site : l'exemplaire bleu roi ici testé provient de chez Metzeler France, qui en a commandé une série à des fins promotionnelles.
Sa conception entièrement en métal est certes qualitative, mais génère un poids annoncé de "0,450 kg" : un peu lourd pour être transporté à moto. Reste que l'objet dégage une rassurante impression de robustesse, y compris au niveau de son flexible souple d'une trentaine de centimètres avec raccords solidement sertis. Ce n'est pas un gadget en "plas-toc" !
Le carton d'emballage renferme une housse en tissu noir - aussi douce au toucher que salissante - qui contient les embouts, le tuyau de raccordement et le câble de recharge USB. Le bloc d'alimentation n'est pas inclus : le chargement se réalise soit depuis un port USB soit avec un bloc 5V chipé à un téléphone ou une tablette, solution la plus rapide.
Chaft annonce un temps de charge compris entre "1,5 et 2 heures" et préconise par ailleurs de recharger la batterie lithium-ion une fois par trimestre pour préserver ses performances (6,6 Wh). L'occasion, a minima, de vérifier ses pressions dans la mesure où un pneu moto peut perdre 0,1 bar par mois !
L'autonomie - non mentionnée par le constructeur - s'avère plutôt convaincante : l'appareil pleinement chargé nous a permis d'ajouter environ 0,2 bar dans deux pneus de moto puis environ 0,5 bar dans quatre pneus de voiture, avant de remettre en pression deux pneus de vélo pratiquement à plat.
Suffisant au quotidien et pour parer à une crevaison, mais peut-être plus limité dans un cadre purement sportif : ajuster des pressions entre deux sessions piste sera dans ses cordes, pas de gonfler des trains de pneus à la chaîne. L'appareil se place par ailleurs en sécurité après cinq minutes d'utilisation consécutives pour éviter la surchauffe.
Ce compresseur exige de lire son mode d'emploi - heureusement assez bref : 2 pages ! - car il se montre aussi simple dans son concept que complexe à utiliser. Comment deviner, par exemple, que son activation requiert trois pressions rapides sur le bouton à droite ? Pourquoi trois et pas une seule, plus ou moins longue : mystère…
L'appareil propose ensuite de choisir l'unité de mesure : une pression sur la touche "Unit" fait défiler les unités (PSI, Bar, KPA ou kg/cm2) sur le - tout petit - écran LCD rétroéclairé en bleu. Au regard des dimensions du corps en alu, l'afficheur pourrait s'étendre sur davantage que sur 2,2 cm et 1 cm (mesures MNC) pour une meilleure lisibilité !
Le gonflage exige une autre manipulation inattendue : après avoir vissé le flexible sur le haut du compresseur puis sur la valve, MNC s'attendait à simplement presser les touches "+" et "-" pour gonfler ou dégonfler le pneu. Il n'est rien ! Une pression "cible" doit au préalable être renseignée et validée, puis le gonfleur s'active automatiquement jusqu'à cette valeur.
Cette opération demande d'appuyer quelques secondes sur le bouton "+" ou "-" , puis de faire défiler les chiffres clignotants jusqu'à la "cible" désirée. Ensuite, seulement, le bouton principal peut être pressé pour activer le piston qui comprime l'air : le pneu se gonfle - enfin ! - jusqu'à la pression renseignée. Une fois cette pression atteinte, l'appareil se coupe automatiquement.
Bonne nouvelle : cette "cible" reste en mémoire après l'extinction de l'appareil, qui s'éteint par ailleurs automatiquement au bout de 60 secondes d'inactivité (et non pas après "3 minutes", comme indiqué par le mode d'emploi !). Cette mise en mémoire signifie qu'il n'est pas nécessaire de reconfigurer l'unité ou la valeur de pression à chaque utilisation. Encore heureux !
Problème : les pneus de motos ont des pressions différentes à l'avant et à l'arrière, souvent préconisées à 2,5 et 2,9 bars. Autrement dit : la pression "cible" doit être réinitialisée avant de passer de la roue avant à la roue arrière ! Fastidieux, surtout lorsque le compresseur n'est pas utilisé régulièrement et qu'une relecture du mode d'emploi est nécessaire face à toutes ces procédures...
Enfin, comment connaître par avance la valeur "cible" à renseigner pour un ballon de foot ou un matelas pneumatique ?! Pouvoir gérer le gonflage manuellement, comme avec la gâchette d'un manomètre, serait beaucoup plus simple et rapide.
L'astuce pour contourner cette contrainte de pression cible consiste à programmer une valeur volontairement trop élevée (exemple : 3,5 bars) puis d'éteindre manuellement le compresseur lorsqu'il atteint la pression réellement désirée. Merci à notre astucieux lecteur Ludo51 de nous avoir soufflé cette solution rudement pratique !
Le compresseur sans fil Chaft se montre en revanche agréablement silencieux à l'usage, sans vibrations ni dégagements de chaleur excessifs. Seul le tuyau chauffe durant le gonflage - sous l'effet de l'air sous pression - mais jamais au point de devenir brûlant.
Autre atout : une fonction éclairage est assurée via deux LED sur le haut du boîtier. Suffisant pour dépanner au besoin, notamment pour un (re)gonflage express de nuit, cet éclairage manque toutefois de puissance et d'intensité lumineuse : la lampe/flash d'un téléphone portable se montre plus efficace.
En clair : cette fonctionnalité apporte une touche de lumière complémentaire, mais ne suffit pas à éclairer confortablement toute la zone de travail. Son utilisation devra aussi être rationalisée pour réduire son impact sur l'autonomie : ça serait ballot de rester à plat alors qu'un smartphone assure un meilleur éclairage !
A noter enfin que l'exactitude de ses mesures de pression s'est révélée très bonne en comparaison avec notre manomètre de référence : les écarts constatés par MNC sont conformes aux promesses du fabricant (Chaft annonce une précision à "+ ou - 1,5 PSI", soit 0,1 bar).
Le compresseur portatif Chaft mériterait la note maximale au regard de l'ingéniosité de son concept, de son efficacité et de ses multiples usages : c'est typiquement le genre d'accessoires dont on ne soupçonne pas l'existence… mais qui devient vite indispensable !
MNC apprécie aussi son aspect soigné, ainsi que son autonomie suffisante au quotidien. Son prix de 89,90 euros est de plus cohérent avec les services rendus, notamment son fonctionnement autonome et son format qui lui permettent d'accompagner un long voyage comme une sortie sur circuit.
Mais le gonfleur de l'accessoiriste de Carnoux en provence (13) se montre un rien "gonflant" à utiliser, essentiellement à cause de l'obligation d'entrer une pression "cible". Même si l'astuce de notre lecteur Ludo51 permet de contourner cette contrainte, piloter le gonflage juste en pressant ses touches "+" / "-" serait plus intuitif et pratique.
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