Dans la moto comme dans bien d'autres domaines, le rétro a actuellement le vent en poupe. Pour ce duel, MNC a donc sélectionné deux nouvelles machines aux looks classiques et classieux : la BMW R nineT Scrambler et la Triumph Bonneville T120 Black !
Juste avant que les dernières feuilles ne tombent sur les routes - humides et froides, gaffe ! - et que les premières nouveautés moto 2017 - d'ailleurs, quelle est votre préférée ? - n'arrivent dans les concessions françaises, la rédaction de Moto-Net.Com s'est offert une petite sortie en charmante compagnie...
Un brin nostalgique donc - l'été s'est achevé début novembre cette année, certes, mais il est bel et bien terminé, snif... -, MNC a choisi pour ce nouveau duel des motos aux looks délicieusement classiques et pourtant toutes récentes : elles sont sorties cette année !
Testée par le Journal moto du Net en juillet (lire notre Essai MNC du juillet 2016 : du neuf avec du néo-rétro), la R nineT Scrambler n'est commercialisée en France que depuis deux mois.
À peine moins jeune, la Bonneville T120 Black a été présentée à la presse - dont MNC, "of course" - en mars 2016 et été lancée dans la foulée sur le marché français.
"La BMW R nineT Scrambler te fera vivre cette expérience totale", annonce BMW sur son site officiel, vantant les mérites d'une "monture robuste et non conventionnelle pour prendre tes distances avec la grisaille quotidienne"... et pour "te" distinguer des milliers (trois pour être précis) de R nineT "tout court" qui circulent à ce jour sur "tes" routes françaises !
Comme son nom l'indique, cette deuxième - d'une longue série de déclinaisons de - "ninety" adopte les incontournables "pneus à crampons (ou pneus route, au choix au moment de la commande) et échappement en hauteur, gaine en caoutchouc sur la fourche et position assise verticale décontractée". Sehr gut !
"La roue avant de 19 pouces, le compteur de vitesse analogique, le réservoir en acier pour puristes en exécution métallisée mate Monolith et un cortège de détails de grande classe font de cette Scrambler une séduisante classique", estime le constructeur allemand qui a fort à faire cette année en raison de la contre-attaque de Triumph avec sa nouvelle Bonnie...
En tout juste neuf mois en effet, plus de 1000 Bonneville T120 ont franchi la Manche et débarqué en France ! Moto-Net.Com a sélectionné pour ce face-à-face la version Black, "dotée d'un incroyable niveau de détails et de sophistication, comme sa multitude d'éléments de couleur noire, incluant ses jantes, sa poignée passager et sa finition moteur, sa selle marron/noir et ses beaux silencieux, détaille le constructeur anglais. Yummie !
Point commun entre nos deux machines du jour : la taille de leur bicylindre qui frôle les 1200 centimètre cubes (voir les fiches techniques en dernière page). Les architectures en revanche restent fidèles aux traditions : à plat chez BMW, parallèle chez Triumph.
Large, bas et imposant, le Boxer confère à la Scrambler un gabarit plus impressionnant que le Twin installé au coeur de la Bonnie. Mais si les rondeurs du moteur BMW ne peuvent être considérées comme un vilain défaut - au contraire, il paraît que les hommes préfèrent les grosses ? -, sa finition sommaire en est un !
Le système d'injection, la sonde lambda, la chambre de tranquillisation des gaz... Rien de tout cela n'est camouflé sur la BMW ! Sur la Triumph au contraire, les ingénieurs ont soigneusement déguisé les injecteurs en carburateurs et font croire que les collecteurs sont directement liés aux échappements. Nice job !
D'un point de vue technique en revanche, les ingénieurs allemands impressionnent puisqu'ils sont parvenus à respecter les nouvelles normes Euro4 avec leur bon vieux moulin à air/huile. Les anglais eux, sont passés à l'eau... Mais là encore, le boulot est léché : les ailettes usinées du "1200 HT" (pour "High Torque", gros couple) fleurent bon les années 60...
Dans le genre "sixties", l'avant de la "Béhème" n'est pas mal non plus : contrairement à la R nineT originelle qui est affublée d'une grosse fourche inversée et dorée et d'étriers à montage radial - dorés, aussi ! -, la Scrambler se pare d'une simple et sombre fourche à soufflets et d'étriers conventionnels noirs. La finition grenaillée des platines du cadre et des tés de fourche, elle, est judicieusement conservée.
Pour baisser la facture, BMW a remplacé le réservoir d'essence en alu par une réplique en acier (17 litres au lieu de 18) qui fait néanmoins très bonne figure. On retrouve en-dessous à droite le cornet d'admission d'air commun aux deux nineT, et l'on découvre juste derrière une selle spécifique de couleur fauve et matelassée. Schön...
Le style scrambler est accentué sur notre modèle d'essai par la présence des Karoo 3 : des pneus à crampons "conçus pour les expéditions tout-terrain conjuguant à la fois une bonne traction tout-terrain, une stabilité sur route et une excellente longévité", assure Metzeler. En statique, il faut reconnaître que ça en jette !
Les échappements hauts, confectionnés par le slovène Akrapovic, correspondent eux aussi parfaitement à l'esprit de cette moto censée affronter tout type de terrains. Les superbes pots et le mono-bras à suspension Telelever - pas très "vintage", pour le coup - libèrent ainsi complètement la vue sur la jante arrière... à bâtons ! Was ist das ?!
Facturées 400 euros, les optionnelles jantes à rayons de la BMW devraient être livrées de série, comme c'est le cas sur les T120. Certes, chez Ducati, la majorité des Scrambler sont équipés de jantes à bâtons... Mais contrairement à la grosse allemande, les petites italiennes ne jouent pas toutes la carte du baroudeur !
Unique avantage dont disposent les jantes d'origine de la nineT Scrambler : les valves sont montées à la perpendiculaire, sur un bâton justement, ce qui permet de contrôler ou de faire varier la pression des pneus "TT" sans se salir les gants. On note au passage que les gommes des repose-pieds avant sont amovibles et que la pédale de frein arrière est crantée.
Ce genre de détails est loin d'être superflu sur des motos de ce type et de ce standing. On a d'ailleurs vu qu'ils sont mis en avant dans les argumentaires de vente. Or Triumph a mis le paquet ! Outre les remarquables camouflages de mécanique et électronique, le moteur notamment bénéficie de magnifiques traitements de surface. Oh boy...
Sur l'anglaise, pas un câble ne dépasse, pas une cosse ne dénote, pas une durit ne déborde... De nombreuses pièces sont siglées Triumph comme la selle, le guidon ou la tige du garde-boue-avant peint de la même couleur que le réservoir et le garde-boue arrière. Même les supports des clignotants ronds - et à bonnes vieilles ampoules - sont profilés !
Le sans-faute de la T120 se poursuit lorsqu'on observe son train arrière. On y trouve un combiné d'amortisseurs "à l'ancienne", un pneu fin et stylé (Pirelli Phantom), ainsi qu'un feu stop à LED nettement plus élégant que celui blanc et tout plat de la nineT. Le constat reste le même quand on s'attarde sur la partie avant...
Le petit réservoir de la T120 (14,5 litres) est orné des inévitables grippe-genoux et d'un bouchon de réservoir (dépourvu de charnières, mais fermé à clé). Le phare de la Bonnie - tout rond, what else ? - est habilement modernisé par une rangée de feux de jour à LED que l'on peut toutefois éteindre au profit du feu de croisement, plus authentique.
Sous ses airs parfaitement classiques, le double compteur de la Triumph intègre une foule d'informations que l'on fait facilement défiler grâce au commodo gauche. Certes, les écrans LCD sont un peu petits, mais une vue même imparfaite permet de lire le niveau d'essence ou l'autonomie restante, le rapport engagé ou le statut des poignées chauffantes... livrées de série, yes !
Sur la BMW se dresse un unique compteur analogique qui ne fournit pas le régime du moteur, mais la vitesse ! Le tour des données renseignées est vite parcouru : kilométrage total et partiels (1 et 2), température extérieure et horloge. Les allemands ont volontairement dépouillé leur R nineT... mais ils sont allés un peu loin sur ce point, nein ?
Dans le même esprit, la Scrambler fait l'impasse sur l'espace de rangement sous la selle : impossible d'y glisser le moindre gilet jaune, pourtant obligatoire en France et dans de nombreux pays européens ! Seule petite concession accordée au proprio : une prise 12V située au-dessus du cylindre "babord".
Sur la Triumph, un petit espace et une prise USB sont aménagés sous la selle pour recharger un portable en cas de besoin... Un besoin vital, car beaucoup de motards n'oseront pas installer leur précieux - et onéreux - smartphone à un tel endroit !
Pour transporter sa chère moitié (homme ou femme, pas de sexisme chez Moto-Net.Com !), on préfèrera l'urbaine Bonneville à l'aventureuse Scrambler : on trouve un bel arceau, une selle accueillante et des repose-pieds garnis de gomme sur la première... et une pauvre sangle sur la seconde ! Et devant, comme cela se passe-t-il ? Étudions cela en page suivante !
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS BMW SCRAMBLER | ||
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POINTS FAIBLES BMW SCRAMBLER | ||
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POINTS FORTS TRIUMPH T120 BLACK | ||
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POINTS FAIBLES TRIUMPH T 120 BLACK | ||
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