Donald Trump a reçu hier à la Maison Blanche une délégation de cadres et d'employés de Harley-Davidson, se réjouissant allègrement de cette belle success story à l'américaine. Mais l'objectif était peut-être aussi de trouver un arrangement favorisant l'emploi local, au moment où le constructeur emblématique de la grandeur américaine sous-traite une partie de son activité "technologies de l'information" au géant indien Infosys...
Alors qu'il menace de surtaxer les motos européennes, le président américain a reçu les représentants de Harley-Davidson pour les assurer de son soutien et les remercier de construire en Amérique.
"Harley-Davidson est une véritable icône américaine, l'une des plus grandes", a déclaré le président des Etats-Unis. "Vos motos ont transporté les soldats américains pendant les guerres, elles prennent soin de nos officiers de police et le son des Harley est un peu différent. Je dois vous le dire, c'est vraiment bon. Donc merci, Harley-Davidson, de construire en Amérique".
"Dans cette administration, notre soutien ira aux travailleurs américains et aux entreprises américaines comme Harley-Davidson, qui étaient très fortes dans les années 80", a poursuivi Donald Trump. "Je me souviens que vous étiez victimes de gros abus commerciaux, avec des concurrents qui arrivaient de partout. Alors Ronald Reagan est intervenu pour mettre des droits de douane élevés et vous ne seriez probablement pas là pour parler de Harley-Davidson en ce moment s'il ne l'avait pas fait"...
Les cadres du constructeur US étaient accompagnés de "machinistes et de membres du syndicats des travailleurs de l'acier", raconte le service presse de la Maison blanche en rapportant les propos de Donald Trump. Car au-delà des caméras et de l'image sympathique d'une bonne demi-douzaine de Harley garées devant la Maison blanche pour cette "super réunion" saluée par le président américain himself (sur Twitter, where else ?!), le conflit qui oppose certains employés de Milwaukee au sous-traitant indien Infosys a pu être évoqué à huis-clos.
"Harley Davidson a signé en 2012 un accord avec Infosys pour reprendre une partie de son service informatique", rappelle notamment CNBC. Infosys a ouvert un établissement à Milwaukee, ce qui aurait entraîné "la suppression de 125 postes chez Harley-Davidson", estime la chaîne américaine en mentionnant que des travailleurs ayant postulé chez Infosys auraient porté plainte, estimant avoir été "discriminés en faveur d'employés sud-asiatiques".
Selon la plainte, Infosys emploierait majoritairement des personnes titulaires d'un visa H1B - qui autorise les sociétés américaines à embaucher de la main d'oeuvre étrangère hautement qualifiée dans des secteurs en pénurie de travailleurs locaux -, alors que "les travailleurs qualifiés ne manquent pas, à commencer par ceux qui venaient de perdre leur poste chez Harley Davidson", estiment les plaignants.
— President Trump (@POTUS) 2 février 2017
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