Impossible de parler du Dakar sans évoquer ses nombreuses tragédies, entre les accidents de concurrents isolés en plein désert et ceux impliquant des spectateurs. Afin de les prévenir, l'organisation renforce chaque année son dispositif de sécurité. Pour 2017, 22 000 policiers sont mobilisés autour du tracé entre le Paraguay, l'Argentine et la Bolivie.
La 39ème édition du Dakar a commencé aujourd'hui, lundi 2 janvier, d'Asuncion (Paraguay) à Resistancia (Argentine), première des 12 étapes prévues sur un total de 9000 km. Les concurrents passeront ensuite par la Bolivie, où ils réaliseront une grande partie de leur parcours dont une semaine à haute altitude. Comme l'an dernier, ils rouleront aux abords du célèbre lac Titicaca et traverseront les magnifiques salines d’Uyuni.
Ce parcours gigantesque implique des risques conséquents, aussi bien au niveau des 318 véhicules engagés - dont 144 motos - que des centaines de milliers de spectateurs au bord des pistes. Depuis sa création en 1978, le Dakar totalise ainsi pas moins de 73 décès, y compris celui de son propre fondateur, Thierry Sabine, lors d'un crash d'hélicoptère impliquant aussi le chanteur Daniel Balavoine en 1986.
Chaque année, des voix s'élèvent pour réclamer l'arrêt du "Roi des rallyes" en dénonçant cette importante mortalité, jugée indécente et barbare pour certains. Les mêmes n'acceptent pas l'idée que des vies puissent être mises en jeu au nom du sport, quand bien même ses participants s'engagent en pleine connaissance de cause. En cela, le Dakar n'est rien de moins que le pendant sur terre du fameux Tourist Trophy, la plus spectaculaire des courses de moto sur route.
Dans les deux cas, chaque pilote engagé connaît et mesure les risques inhérents à une telle compétition, gardant à l'esprit la sanction fatale à la moindre erreur d'appréciation. Mais à cet argument prônant le dépassement de soi, les "anti-Dakar" répondent qu'il n'en va pas de même pour les spectateurs, trop souvent victimes d'une accidentelle sortie de piste...
L'organisation ASO, conscient du poids de ces critiques et de leur pouvoir de persuasion auprès du grand public, multiplie les mesures visant à assurer la sécurité du rallye, tout en sachant que le risque zéro n'est qu'un voeu pieu dans ce type de compétition. Pour autant, l'expérience des tragédies passées aide à aiguiser l'un des aspects essentiels pour assurer de meilleures conditions possibles : l'anticipation.
"L’anticipation des dangers, à la fois pour les concurrents du rallye et pour ses spectateurs, passe par un travail de préparation mené sur plusieurs mois en concertation avec les autorités des pays visités, ainsi que par la conception d’outils de surveillance en constante évolution (Iritrack, balises, etc.)", précise ASO en chiffrant les importantes mesures prises cette année.
Rappelons en outre que le service médical mobile du Dakar fonctionne en collaboration avec les hôpitaux et les autorités sanitaires de chaque pays traversé.
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