Que font les principaux acteurs du monde de la moto pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19 ? Grégory Lejosne, Grégory Lejosne, directeur de Yamaha Motor France, s'est confié au Journal moto du Net.
MNC : Où êtes-vous confiné ?
Grégory Lejosne : Pendant cette période, je suis souvent... au bureau. Nous sécurisons une permanence à notre siège de Saint-Ouen l'Aumône pour les services qui sont directement en relation avec nos réseaux. Garder le contact avec les équipes dont les activités ne permettent pas le travail à distance est important, naturellement dans le respect des mesures dites "barrières" et de distanciation.
MNC : Comment se déroulent vos journées ?
G. L. : Dans cette période totalement inédite, les deux tiers de mon temps sont consacrés à la communication. En interne, mais principalement au téléphone avec nos concessionnaires, ainsi qu'avec nos équipes et collègues de Yamaha Motor Europe via Skype ou Teams. Mais je reconnais que cette période de "faux rythme" en termes d'activité est aussi propice au recul et à la réflexion sur notre organisation et à l'élaboration de nos plans d'actions. Notamment dans la perspective de la relance de l'activité commerciale en sortie de confinement !
MNC : Qu’est-ce qui vous manque le plus ? Le moins ?
G. L. : Mon ADN est profondément commercial donc le contact, l'échange et les visites chez nos concessionnaires représentent indéniablement le manque le plus important. Nous sommes traditionnellement dans la période de haute saison pour notre activité avec un réseau en pleine effervescence. Le début de saison 2020 a été formidable jusqu'a.16 mars, où le marché a révélé une croissance cumulée supérieure à 20% à cette date... La période que nous vivons est ainsi très frustrante pour les marques et leurs clients. Les attentes de nos clients se déplacent maintenant sur les réseaux sociaux. Nos concessionnaires actifs sur le digital nous confirment l'intensité des échanges avec les clients. C'est un indicateur très positif dans la perspective de la sortie du confinement.
MNC : De quoi avez-vous peur ?
G. L. : Sur un plan philosophique, je n'ai pas de peur. Nous ne pouvons être que fatalistes. La période que nous vivons nous rappelle violemment la fragilité de notre condition et de nos organisations. Il nous est difficile d'admettre que "l'impermanence des choses" n'est absolument pas "admise" dans nos sociétés occidentales où tout doit être planifié, organisé, anticipé... Cela contribue donc à l'extrême brutalité de cette pandémie. Sur le plan économique, les conséquences de cette crise sanitaire représentent indéniablement une crainte. Mais en même temps je suis optimiste pour notre activité. Lorsque la phase de déconfinement s'amorcera, le deux-roues se positionnera à la fois comme une solution de mobilité légitime et un formidable vecteur de plaisir et de liberté dans cet environnement anxiogène !
MNC : Un livre, un film, une série, un disque à recommander ?
G. L. : J'ai savouré le dernier Sylvain Tesson ("La panthère des neiges"). Pour les amateurs de polars je recommande "Sharko" de Franck Thilliez, particulièrement haletant... et j'entame cette semaine "Pandemia", c'est de circonstance ! Pour la musique, je suis plutôt jazzy... et après minuit (Helen Merill, Stacey Kent, Ibrahim Maalouf, Melody Gardot)... Et le dernier film que j'ai vu c'est "La belle époque" de Nicolas Bedos. Déjanté, mais très original.
MNC : Votre vidéo de moto préférée ?
G. L. : En ce moment ce sont les vidéos de Laurent Cochet et de son compère A. Baratin sur leur road trip Kap2Cap. De la bonne humeur, de belles images et du rêve !
MNC : La première chose que vous ferez à la fin du confinement ?
G. L. : Retrouver le chemin des concessions, revoir la famille, boire une bonne bière à la terrasse d'un bistrot, un bon resto avec les copains, un road trip dans les Alpes, retrouver la Baie de Somme, refaire un peu de sport, du théâtre, du cinéma, etc. !
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