En attendant la reprise des courses (de moto), la jeune pilote Lucie Boudesseul suit ses cours (de première) et s'entraîne pour garder la forme au moyen d'un simulateur d'entraînement moto et d'un programme sportif intense. Présentation.
Lucie Boudesseul (16 ans) débute la compétition moto en 2017 par un championnat régional par équipe au guidon d’une 125. Dès l'année suivante, son équipe exclusivement féminine termine systématiquement sur le podium.
Hélas, en 2019 une vilaine chute (opération de la clavicule) l'oblige à déclarer forfait sur trois courses, alors qu'elle est engagée sur l'intégralité du championnat de France Superbike (FSBK) en catégorie SSP300 sur Ninja 400, ainsi qu'en Women's Cup au guidon d'un 600 CBR-R. Et cette année, alors qu'elle s'aligne de nouveau en Supersport 300 avec la ferme intention de gagner le championnat, le Covid-19 la confine chez elle en attendant la reprise...
Mais il en faut plus pour décourager cette jeune normande qui s'entraîne chaque jour, entre deux cours à distance de sa classe de première, afin de revenir plus en forme que jamais !
MNC : Bonjour Lucie, d'où te vient cette passion pour la moto ?
Lucie Boudesseul : Je ne sais pas vraiment, car je ne viens pas d’une famille de motards et encore moins une famille de pistards ou de mécaniciens... Mais je me rappelle que quand j’avais 5 ans, il y avait un Piwi dans un magasin. Je me suis assise dessus et je n’ai jamais voulu partir, mais maman avait trop peur alors on est parties sans...
MNC : Il a fallu patienter...
L. B. : Oui, ma première moto a été une YZF-R 125 pour les entraînements, puis une Ninja 400 pour le FSBK SSP300 et une 600 CBR-R pour la Women’s Cup, et enfin la dernière un 85 KX pour m’entraîner en motocross ou en supermot'. Je n'ai jamais fait de moto sur la route, j'ai même pas mon BSR !
MNC : Ton tout premier souvenir de moto ?
L. B. : La première fois que j’ai vraiment fait de la moto, c’était avec la 125 grâce à une connaissance qui cherchait quelqu'un pour faire une équipe de filles en championnat d’endurance de Normandie. Ça c’est très bien passé, car quelques mois plus tard je faisais ma première course (et ma première grosse chute avec perte de connaissance, perte de mémoire sur le moment et de grosses douleurs au bassin)... De quoi bien mettre en confiance pour commencer ! Mais j’ai quand même reçu ma coupe dans mon lit d’hôpital, car j’étais là plus jeune et première féminine...
MNC : Que représente la compétition ?
L. B. : La compétition, c’est mon mode de vie ! Je travaille très dur chaque jour au niveau du sport et de l’alimentation pour toujours me dépasser quand je peux rouler. Car j’habite loin des circuits et je ne roule même pas une fois par mois...
MNC : Pas trop frustrée par le confinement ?
L. B. : Non, pour moi le confinement a été une "chance" ! Je l’ai très bien vécu car d’habitude avec le lycée je ne peux pas contrôler mon alimentation et faire le sport que je veux... Avec le confinement, je suis un programme alimentaire plutôt strict et je fais en moyenne 18 heures de sport par semaine (parfois un peu plus ou un peu moins). Et j’ai la chance d’avoir le simulateur à la maison ! Pour le moment, je vis toujours au rythme du confinement car je suis obligée de rester chez moi pour suivre mes cours en correspondance. Là avec le confinement je fais deux heures de musculation le matin et une heure de simulateur l’après-midi.
MNC : Le simulateur te permet de progresser ?
L. B. : J'utilise le simulateur de mon entraîneur, David Veillon de l'entreprise DVS. Il fait travailler énormément de choses mais il n'apprend pas à piloter. Il permet de peaufiner son pilotage et de travailler physiquement. Chaque programme sur le simulateur est spécialement fait pour un pilote qui veut effectuer soit un travail général, soit un travail plus précis. Je change tous les jours de circuit pour travailler là où j’en ai le plus besoin. Par exemple, je travaille davantage Ledenon, Magny-Cours et Pau-Arnos car l’an dernier je n’ai pas pu participer à ces trois courses en raison de mes blessures. Maintenant que j’ai récupéré de ma blessure et que grâce au confinement, je suis au top du top de ma forme, mon objectif est de faire le plus de podium possible ! Ça ne fait que trois ans que je fais de la moto, alors que mes concurrents en font en général depuis plus de dix ans !
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