La saison 2021 est importante plus "d’un titre" pour le GMT94 : le triple champion du monde d’Endurance vise les sacres en Supersport (équipe et pilote) avant de remonter en Superbike. Le patron Christophe Guyot nous reçoit chez son partenaire Espace Murit et nous livre aussi sa vision du World Supersport, du sport moto en France, etc.
Titré une troisième fois en championnat du monde d’Endurance moto en 2017, le GMT94 est reparti dès la saison suivante tenter sa chance en World Supersport. Après une année de rodage, l’écurie francilienne (du neuf-quatre!) a décroché en 2019 la deuxième place du classement par équipe, grâce à Corentin Perolari et - surtout - à sa nouvelle recrue, Jules Cluzel.
La saison dernière hélas, a été complètement chamboulé par le coronavirus. Ce dernier n’a toutefois pas remis en question la domination d’une équipe en Supersport : titrée en 2019 avec Randy Krummenacher (champion) et Federico Caricasulo (vice-champion), l’équipe italienne Evan Bros n’a fait rouler qu’un seul pilote en 2020. Mais quel pilote !
Au guidon de l’unique R6 "Bardhal" engagé l’an dernier, Andrea Locatelli a raflé 12 victoires en 15 courses : pas mal pour un pilote qui découvrait la catégorie ! Seul l’opportuniste Andy Verdoïa et l’expert Lucas Mahias ont réussi à ajouter leur nom sur la liste des vainqueurs 2020. Et Cluzel, alors ?
Deuxième de toutes les courses ou presque en début de saison, "Julo" a malheureusement été percuté par De Rosa alors qu’il espérait enfin s’imposer, en seconde manche de l’épreuve de Teruel (ou "Aragon 2"). Christophe Guyot tient au passage à relativiser...
Selon le patron du GMT94 en effet, l’éperonnage du n°3 italien est partiellement du à une contestable évolution du règlement technique en World Supersport : pourquoi monter en 2020 des pneus slick sur des motos dont le système de freinage - logiquement laissé - d’origine ne permet pas à toutes de profiter de la hausse de grip ? La question reste ouverte.
La perplexité de notre interlocuteur est d’ailleurs aussi grande lorsqu’on évoque les projets d’intégration de Triumph Triple 765 et de Ducati V2 959 au plateau WSSP actuellement composé de Yamaha, Kawasaki et Honda 4-cylindres 600 cc (mis à part l’unique et anecdotique MV Agusta Tre-Pistoni 675 cc). De ce point de vue, la catégorie "reine" et ses 4-cylindres 1000cc paraît bien plus claire...
Le World Superbike justement, reste le but de Christophe Guyot. C’est une obsession pour le bonhomme avant d’être l’objectif du patron d’écurie d’ailleurs, car pour le champion de France Superbike 1998, la vitesse a toujours été plus grisante que l’endurance, les grosses cylindrées plus exaltantes que les petites.
Le militant aussi veut monter en classe supérieure. À défaut de le renverser, il aimerait secouer le système actuel qui permet à des pilotes soutenus par de généreux sponsors de piquer les guidons de leurs camarades plus talentueux mais moins argentés... À l’image de Loris Baz notamment, injustement contraint de s’exiler cette année en Amérique.
Christophe Guyot pourrait-il revenir en World Superbike dès 2022 avec Baz ? Montera-t-il accompagné de son exceptionnel poulain Cluzel (dans le Top 3 de ses pilotes avec David Checa et Antony Gobert) ? Peut-être que la candidature d’un autre pilote français, meilleur encore, sera retenue... Le projet WSBK est encore en gestation.
Le programme WSSP lui, va bientôt redémarrer : l’ouverture des hostilités est programmée du 21 au 23 mai à 2021 Aragon ! Le triple champion du monde et triple médaillé de bronze Jules Cluzel fera équipe avec un précieux allié en essai et un remarquable adversaire en course : Federico Caricasulo. Le même qui avait fauché "Julo" en Australie en 2019, oui !
Le lancement de la saison 2021 du GMT94 a eu lieu chez Espace Murit à Chatillon : ami de - très - longue date de Christophe Guyot, le patron de la concession francilienne expose en permanence les deux R1 championnes du monde d’Endurance du team... ainsi que la plus belle guitare de l’histoire du Hard Rock !
Concrêtement, au-delà de sa participation financière et de sa présence de son logo sur les carénages et dans les box du GMT94, ce partenariat qui court sur les trois saisons à venir doit permettre à Didier Hamdi, ses équipes commerciales et techniques de vivre plus intensément les courses.
"En fonction des prochaines annonces gouvernementales (si les conditions sanitaires le permettent et dans le respect des gestes barrières évidemment)", Espace Murit souhaiterait aussi accueillir ses clients passionnés de sport mécanique dans une Fan Zone - très tendance ! - les samedis de course.
"Nous projetons aussi de nous rendre sur place, en petit comité "VIP", afin de vivre la compétition de l’intérieur", espère l’ancien pilote moto et entrepreneur français (dans la moto toujours, mais aussi dans le bâtiment et le son !) qui prévoit aussi la mise en vente en fin de saison d’une R1 "livrée GMT94 et dédicacée"... par les champions du monde ? MNC croise les doigts.
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