La Fédération internationale de motocyclisme (FIM) lance une nouvelle formule de compétition de vitesse exclusivement réservée aux pilotes féminines en parallèle du championnat du monde Superbike. Filles d'un côté, garçons de l'autre : avantages et inconvénients.
L'annonce est tombée pendant le GP d'Espagne : le FIM Women's Motorcycling World Championship - championnat du monde FIM de motocyclisme féminin - sera lancé l'an prochain en marge du mondial Superbike. Une première en compétition de vitesse jusqu'ici ouverte aux deux sexes, à l'inverse des formules différenciées "femmes" et "hommes" en tout-terrain.
Objectif ? "Créer des opportunités pour les femmes pilotes" pour leur permettre de se "construire une carrière professionnelle viable dans la course moto". L'idée - louable sur le fond - est d'aider les pilotes féminines à percer en compétition moto, milieu encore très largement surreprésenté par les hommes.
Exemple cette saison en Grands Prix : Ana Carrasco - championne du monde Supersport 300 en 2018 - est la seule engagée en championnat du monde de vitesse sur la Moto3 KTM du team Boe Motorsport. L'espagnole de 26 ans se bat contre 27 rivaux masculins !
Or, malgré tout son talent, la "Guerrière rose" n'est pas entrée une seule fois dans les points en cinq courses, pas plus que lors de ses saisons précédentes. La native de Murcia est dernière au provisoire : trop loin, sans doute, pour incarner son objectif d'être "un symbole pour les autres femmes qui aspirent à réaliser leurs rêves"...
Raison pour laquelle la FIM et le promoteur des Grands Prix et du Superbike mettent sur pied cette nouvelle formule exclusivement réservée aux femmes : la gent féminine sera plus visible. Cette compétition d'un nouveau "genre" serait même une inspiration"pour les compétitrices potentielles", affirment la Fédération et Dorna Sports.
Si MNC encourage vivement toutes les initiatives en faveur d'une ouverture du sport moto à toutes et à tous, séparer "femmes" et "hommes" dans des séries distinctes apparaît à double tranchant... Certes, ce championnat du monde féminin constitue un support officiel et professionnel qui peut favoriser l'éclosion des talents.
Intégrer de bonnes équipes et trouver des sponsors sera plus facile avec des podiums et des victoires à son palmarès "féminin", qu'avec zéro point au compteur en mixte ! En cela, cette formule peut encourager les vocations : s'identifier à une championne est plus valorisant. Preuve en est les fans - dont MNC ! - de la championne du monde de motocross française Livia Lancelot et de l'espagnole Laia Sanz (13 titres mondiaux en trial et des perfs remarquables au Dakar).
De même, cette nouvelle formule est une aubaine sur un plan commercial : le promoteur Dorna peut nourrir l'espoir d'attirer des sponsors exclusivement féminins (équipementiers, produits de santé, etc.). Ce dernier point joue certainement un rôle non négligeable dans l'apparition de ce championnat, inspiré par le succès du football féminin !
Reste que placer les "filles" d'un côté et les "garçons" de l'autre n'est pas vraiment une avancée dans l'égalité des sexes… Certain(e)s y verront même une forme de condescendance envers les capacités des femmes au guidon, voire la preuve de la supériorité des hommes au chrono.
"Sur la grille de départ, je suis une pilote comme les autres : pas une femme, mais un adversaire", soulignait à juste titre Ana Carrasco ci-dessus, après être devenue la première championne du monde de moto (hors side-car). L'espagnole était à l'époque particulièrement fière d'avoir dosé tous ses rivaux masculins !
Par ailleurs, la condition physique n'est pas un facteur prédominant en vitesse moto : les performances ne sont pas conditionnées par les seules aptitudes physiologiques, comme c'est le cas en athlétisme, en cyclisme ou dans les sports de combat. La preuve avec le palmarès en "titanium massif" du jockey Dani Pedrosa en MotoGP !
Le pilotage de haut niveau nécessite bien entendu une excellente condition, mais pas forcément des triceps en acier trempé. Réflexes, coordination, lecture des trajectoires et surtout force mentale sont davantage requis pour mener une moto de course à ses limites. Dans quelle mesure une femme n'en disposerait pas autant qu'un homme ?
Le coup d'envoi de ce championnat vitesse féminin est prévu "en mars ou avril 2024", avec un objectif de six manches de deux courses disputées en parallèle d'épreuves WSBK. Les concurrentes piloteront la même moto via "un fournisseur unique qui sera annoncé en temps voulu", précise la FIM. Restez connecté(e)s !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de la "Solidarité"
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