La liberté des uns s'arrête où commence celle des autres... et ce principe n'autorise pas à casser les oreilles d'autrui avec une moto, un scooter ou un comportement trop bruyants, rappelle la Fédération française des motards en colère (FFMC). Explications.
La nouvelle norme moto Euro5 ne restreint pas que les rejets polluants : les émissions sonores sont aussi concernées, ce qui est assez logique compte tenu de l'évolution de la (l'in)tolérance sociétale, en ville notamment. Ceux qui goûtent le silence d'un vélo électrique supportent ainsi plutôt mal les hurlements rageurs d'une "Sapetoku" (la moto de Gaston Lagaffe imaginée par Franquin) !
Mais c'est une erreur de réduire la question des nuisances sonores à une énième expression de la lutte entre deux extrêmes : la frange radicale des citadins "éco-centrés" face aux conducteurs de deux-roues "égo-centrés" au QI de moule, adeptes du boucan d'enfer en plein centre-ville. Et tous les motards et scootéristes sont concernés, y compris ceux qui s'estiment discrets dans les petits virolos de campagne.
"Le niveau sonore des concentrations de motos est de moins en moins supporté par les riverains : des pétitions s’organisent", constate la Fédération française des motards en colère (FFMC). "Sous pression, des politiques pourraient vouloir bannir les deux-roues motorisés de certains lieux ou routes : les Vosges connaissent régulièrement des velléités d'interdire les 2-RM".
D'autre pays ont déjà adopté ces mesures drastiques : l'Autriche interdit depuis peu l'accès aux routes du Tyrol aux deux-roues dépassant 95 dB en statique. Une mesure controversée dans le pays de KTM, car elle vise uniquement les motos et scooters : les voitures de sport ronflantes ne sont pas concernées, tout comme l'incontournable "clio-tunning-kéké-touch" ! En Suisse, une élue a également déposé une proposition de loi en ce sens.
La France n'est évidemment pas en reste en matière de restrictions : la municipalité de Paris a installé des radars anti-bruit sophistiqués avant d'affecter l'hiver dernier 40 agents municipaux aux contrôles des deux-roues via un sonomètre. La vallée de Chevreuse, où se défoulent chaque week-end de nombreux motards franciliens, s'est également équipée de capteurs Méduse (ci-dessus).
L'étau se resserre autour des motos et scooters bruyants, mais également contre certains comportements qui le sont davantage : "un PV peut être dressé contre les motards qui font volontairement trop de bruit ou les automobilistes qui écoutent leur musique trop fort : cela s'appelle la nuisance", remarquait le directeur des ventes des échappements KessTech dans notre interview MNC.
Le fait de balancer des coups d'accélérateur dans le vide ou de circuler volontairement en sur-régime est en effet passible d'une amende, même si le système d'échappement de sa moto ou de son scooter est en règle ! Logique dans la mesure où une hypersport est capable de dépasser 150 km/h en première, ce que certains s'amusent à vérifier à 4h00 du mat' entre deux feux !
"La FFMC ne veut pas être donneuse de leçon : elle laisse à chacun la responsabilité de ses choix", estime quant à elle l'association de défense des motards. "Mais elle ne peut cautionner certains comportements individuels qui rejaillissent négativement sur l’ensemble de la communauté motarde et ne conduisent finalement qu’à limiter notre liberté de circuler".
Consciente des dangers face à ces dérives, la FFMC dévoile quatre affiches autour d'une thématique évidente mais trop souvent négligée : "pour être respectés, respectons les autres"...
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