C'est désormais certain : l'Italien Bimota, criblé de dettes, met la clé sous la porte. Sa disparition, confirmée par les tribunaux italiens, est notamment liée à un sponsoring défaillant lors du Superbike 2000. Chronique d'une mort annoncée...
Après 27 ans d'existence, la moto italienne devra désormais compter sans Bimota, qui ferme définitivement son usine suite à une décision de justice... Criblé de dettes, lâché par ses éventuels repreneurs - parmi lesquels l'importateur américain MotoPoint et un mystérieux consortium d'entreprises françaises -, le constructeur "volontairement élitiste" ne remontera pas la pente.
Interrogé par Moto-Net, l'importateur français Bimota Robert Gelain avoue "en avoir les larmes aux yeux. Hélas, je ne crois plus guère à une issue favorable", confie-t-il. La solution de la reprise par les 50 employés de la firme, sous forme de coopérative, semble en effet difficilement viable en raison des sommes en jeu : avant leur désistement, les repreneurs parlaient d'aligner près de 15 milliards de lires, soit environ 50 millions FF...
Cette situation financière désastreuse trouve notamment sa source lors du Superbike 2000 : suite à une mésentente entre les sponsors - les cigarettes West, le fabricant de jeans Levi's (la Bimota en course ne portait pas le numéro 501 par hasard), Virginio Ferrari Racing (VFR) et le Prince nigérien Malik Ado Ibrahim -, la firme de Rimini avait finalement dû autofinancer entièrement la compétition, soit plusieurs millions de francs lourds à elle toute seule...
De quoi largement briser les reins de ce constructeur quasi artisanal, chez qui chaque moto était fabriquée de A à Z par l'un des douze monteurs et non pas sur une chaîne de montage anonyme. Certes, les chiffres des ventes de Bimota feraient doucement sourire les monstres japonais : 39 immatriculations en France entre septembre 1999 et juillet 2000 et environ 800 par an dans le monde entier...
Mais Bimota basait principalement son financement sur la sous-traitance : l'usine de Rimini avait notamment fabriqué la Ducati MH 900, et devait également construire la moto d'Italjet. La marque mythique pourrait toutefois encore être rachetée et utilisée par un autre fabricant de motos, afin de ne pas disparaître à jamais dans les oubliettes de l'histoire. "Ce serait la version conte de fées de cette triste fin", estime, sans grand espoir, l'amoureux déçu Robert Gelain...
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