Stark Future, société d'origine suédoise implantée depuis 2019 à Barcelone (Espagne), projette de livrer à partir de 2023 une moto cross électrique au potentiel inédit : la Stark Varg développerait de 60 à 80 ch pour seulement 110 kg, avec une batterie "maison" capable de 6 heures d'autonomie. Le tout à partir de 11 900 euros : électrisant, non ?! Présentation.
La moto tout-terrain, de par son contact direct avec la nature, est la discipline la plus exposée aux contraintes sonores et environnementales avec leurs lots de restrictions pour pratiquer l'enduro sous la pression des riverains et/ou écologistes. En cela, l'électrique apporte une alternative dont Stark Future entend profiter avec sa nouvelle moto Stark Varg.
"En tant que pilotes et fans de motocross, nous savons que notre sport est menacé et que nous perdons des circuits en Europe chaque semaine", constate Anton Wass, co-fondateur suédois de la jeune société Stark Future. "Le motocross recule alors que le potentiel d'innovation avec la mobilité électrique progresse : notre motivation est née de cette frustration (…) et du besoin de contribuer à quelque chose qui aiderait notre monde et notre environnement".
Dès lors, Stark Future ambitionne de construire une motocross électrique performante, accessible, légère et avec suffisamment d'autonomie pour en profiter une journée. Soit des objectifs difficilement conciliables au regard des contraintes posées par l'autonomie et l'encombrement des batteries sur une moto, malgré les tentatives de constructeurs à fortes ressources comme KTM et sa E-Freeride…
Mieux encore : cette innovante Stark Varg ("loup fort", en suédois) embarque son propre logiciel qui influe sur les réactions de son moteur, avec à la clé la possibilité de choisir entre le rendement coupleux d'une 450 cc 4-temps ou les accélérations vives d'une 125 cc 2-temps. Pas moins de "100 cartographies" seraient à télécharger sur une application dédiée, puis à activer depuis le guidon !
Les multiples combinaisons possibles de ces "mapping" ont une action sur la puissance et sa distribution, sur le frein moteur, la courbe de couple mais aussi sur la sensibilité de l'anti-patinage et du contrôle des cabrages de série.
Côté moteur, justement, la Stark Varg frappe très fort avec des chiffres qui forcent l'admiration : le groupe propulseur développé en interne délivre 60 ch d'origine et peut grimper jusqu'à 80 ch dans sa configuration "Alpha", en option à 1000 euros. Soit jusqu'à "30% de plus" qu'une motocross 450 cc thermique !
Ce moteur est alimenté par une batterie également mise au point par Stark Future, qui génère 6 kWh et prend place dans un boîtier en magnésium. Cette batterie confère à la Stark Varg une autonomie de "plus de 6 heures" après seulement "1 à 2 heures de recharge selon le chargeur inclus et la prise". Des valeurs sacrément élevées que MNC serait curieux d'éprouver sur le terrain…
La Stark Varg intègre par ailleurs un variateur "maison" décrit par Stark Future comme "comme le plus petit variateur du monde pour des plages de puissance de 50 à 100 kW (68 à 136 ch, NDLR)". Cette prouesse serait en "cours de brevet", tout comme la structure en nid d'abeille du boîtier électronique à refroidissement liquide ainsi que la batterie.
Ce variateur relié à une transmission par chaîne permet de faire l'économie de développement et de poids d'une boîte de vitesses, comme la plupart des motos électriques. L'absence de réservoir, de boîte à air et d'un radiateur sur la Stark Varg contribue aussi à son allure compacte et par ailleurs réussie. Ainsi qu'à son poids, de seulement 110 kg : une Honda CRF450R est à 110,6 kg !
La "moto à piles" bénéficie par conséquent d'un prodigieux rapport poids/puissance, loin par exemple des performances beaucoup plus limitées de sa rivale KTM Freeride E-XC qui pèse le même poids (110 kg) mais ne développe que 24,5 ch en pic de puissance.
Cette prouesse s'explique aussi par le recours à des matériaux haut de gamme : la partie avant du cadre - où loge la batterie - est en carbone, la boucle arrière et le bras-oscillant sont en aluminium de qualité aéronautique, tandis que les moyeux roues sont usinés dans un bloc d'alu par une machine-outils.
Au total, le châssis tubulaire - qui intègre le moteur comme élément porteur - ne pèserait que "6 kg" : selon Stark Future son cadre serait "presque 50 % plus léger que celui de la concurrence tout en conservant des propriétés de résistance identiques ou plus élevées et des propriétés de souplesse optimisées". La marque a même développé ses propre repose-pieds, annoncés comme "les plus légers du monde" !
La Stark Varg est chaussée de pneus Pirelli MX32 en 21 et 19 pouces (18" disponible à l'arrière) et freine par le biais de disques Galfer de 260 et 220 mm pincés par des étriers Brembo. Son amortissement est confié à Kayaba avec une fourche inversée et un mono-amortisseur qui s'ébattent sur 310 mm : du matos et des valeurs similaires aux 450 cc "conventionnelles".
Stark Future propose par ailleurs de tarer en usine les suspensions selon le poids du pilote, par tranche de 5 kg (de 65/70 kg à 95/100 kg) : malin et pratique ! L'outils de configuration en ligne permet également de choisir le coloris - rouge, gris ou blanc - ou d'ajouter une béquille en option (+ 100 €).
Ce configurateur annonce une date de "livraison estimée en mars 2023", soit une échéance plutôt courte pour Stark Future qui souhaite en plus aligner sa Stark Varg dans des championnats nationaux dès la prochaine saison ! La démonstration ci-dessous avec le double champion du monde français Sébastien Tortelli suggère de réelles ambitions en compétition...
Le prix débute à 11 900 euros pour la Stark Varg de 60 ch et grimpe à 12 900 euros pour la version de 80 ch. Tarif bien placé en comparaison avec la KTM E-Freeride (11 149 €) et la Honda CRF450R qui flirte avec les 10 000 euros, surtout compte tenu des performances annoncées !
Au point de s'interroger sur ce projet extrêmement audacieux : comment une jeune "start-up" de 3 ans va-t-elle s'y prendre pour tenir ce prix attractif alors que son choix courageux de développer tous les composants - dont les plus onéreux : moteur, batterie et son logiciel - doit lui coûter des sommes folles ? A plus forte raison en faisant appel à du magnésium, carbone et autres technologies nobles !
Stark Future deviendra-t-elle l'équivalent de Tesla dans la production moto, à avoir un "petit poucet électrique" qui en remontre désormais aux "géants du thermique" ? Rien d'impossible au regard de l'ingéniosité et la créativité déployées sur cette inédite moto électrique !
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