Avec la nouvelle K1600GTL, BMW bouscule les standards de la catégorie des motos routières de luxe : mue par un incroyable six-cylindres en ligne, la nouvelle GT allemande offre de surcroît un comportement routier surprenant d'efficacité. Premier essai.
Vient enfin le moment tant attendu de solliciter le démarreur et d'écouter la bande son du six-cylindres en ligne : la sonorité se montre rauque, profonde et métallique et colle la banane à la moindre sollicitation du poignet droit.
Les amateurs de Triumph noteront immédiatement la similitude avec le son délivré par le trois-cylindres anglais : logique, puisque le bloc BMW équivaut à deux moteurs Triumph accouplés ! En revanche, les acheteurs de GTL se seraient certainement passés de l'agaçant sifflement de transmission commun à la plupart des Tromph...
Presque trop discrète au ralenti, la mélodie du "six-pattes" gagne en intensité dès 2500 tr/mn (90 km/h compteur en sixième), avant de nettement changer de tonalité à 5000 tr/mn : la sourde mélodie vire alors en un feulement métallique particulièrement jouissif jusqu'aux 8500 tr/mn du rupteur !
A ce régime de rotation, le bloc allemand a propulsé avec une célérité insoupçonnée les trois quintaux et demi de la K1600GTL à 140 km/h (!) en seconde et à 180 km/h (!!) en troisième. Contre toute attente, les 160,5 ch sont du genre étalons entre 6000 et 8000 tr/mn, là où on s'attendait plutôt au comportement "force tranquille" d'un percheron !
En revanche, si les ingénieurs moteur annoncent que le six-cylindres développe 75% de son couple maxi dès 1500 tr/mn (soit 500 tr/mn de plus que le ralenti !), la K1600GTL se révèle pourtant moins impressionnante que prévu à bas régimes.
Entendons-nous bien : le bloc offre une onctuosité et une disponibilité monumentales puisqu'il permet de déambuler en sixième au ralenti à 30 km/h ou de négocier une épingle en quatrième (!) sans rechigner et d'en ressortir avec vigueur.
Mais les reprises s'avèrent linéaires en dessous de 4000 tr/mn et surtout dénuées de ce "Kolossal" déferlement de puissance ressenti par la suite. Néanmoins, ce dernier est tellement impressionnant qu'il tend à fausser les sensations, car les vitesses indiquées par le compteur (très lisible ) rappellent qu'en Bavière, on sait fabriquer des moteurs qui respirent !
Contre toute attente, la K1600GTL dévoile d'ailleurs un inattendu visage sportif au fil des centaines de kilomètres parcourus sur les superbes routes de l'Afrique du Sud. Cela commence par la découverte d'un moteur incroyablement vivant et ludique dans les tours et se vérifie avec une position de conduite moins "sénatoriale" que la Honda GL 1800 Goldwing, l'évidente cible de la BMW.
Pas de K1600GTL moto-taxi, ni de LT |
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Les repose-pieds de la GTL occasionnent ainsi un léger - mais surprenant sur ce type de "limousine à deux-roues" - repli des guiboles. Toutefois, si elles partagent toutes deux une architecture moteur fantasmatique, un équipement pléthorique et des tarifs élitistes (six-cylindres à plat et 28 990 € pour la Honda), les similitudes s'arrêtent là entre l'allemande et la japonaise.
La position n'a rien de désagréable ni de contraignant, d'autant que la protection des jambes est parfaite et le confort de selle agréable. Mais elle trahit une recherche de compromis "confort-performances" (toutes proportions gardées, natürlich !) totalement absente du cahier des charges de la Honda.
Le constat se renforce dès qu'apparaissent les premières courbes : jouissant d'une prise en main confondante de facilité, la K1600GTL bénéficie d'une pertinente répartition des masses, tandis que son châssis offre une maniabilité et une agilité inégalées (lire tous les détails sur le châssis ci-après).
Grâce à un rayon de braquage convaincant, les demi-tours - même en duo - sont d'ailleurs une formalité… sur le plat et en ayant recours à l'embrayage toutefois, car le poids et la vitesse un tantinet trop élevé au ralenti sur le premier rapport compliquent nettement l'exercice !
Une simple pression sur le superbe guidon en alu suffit à faire plonger le train avant à la corde avec une précision et une rapidité sidérantes. De plus, grâce à l'action du Duolever, les forces exercées par le freinage sont dissociées du pouvoir directionnel de la GTL, ce qui lui permet des entrées de courbes sur les freins que certaines véritables "Sport-GT" pourraient lui envier !
Surtout qu'au chapitre du freinage, la K1600GTL a de quoi en remontrer : un seul doigt suffit à stopper net le bestiau lancé à pleine charge ! La puissance, le mordant et l'endurance des disques de 320 mm est telle que lors des freinages appuyés, resserrer les cuisses autour du réservoir de 26,5 litres via ses larges échancrures est conseillé !
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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