A l'image d'un canapé-lit convertible, l'ER-6f et la XJ6 Diversion F tentent un grand écart entre différents usages pour un coût raisonnable. Un positionnement ambitieux pour ces deux petits routsters qui se veulent à la fois joueurs et pratiques. Duel !
Traverser un Paris congestionné et humide se révèle être un véritable juge de paix sur la maniabilité et l'équilibre d'un deux-roues. Car entre des évitements et des freinages d'urgence, des relances éclair et des manoeuvres à répétition pour s'extirper du flot désordonné des automobilistes, arpenter les rues de la capitale demande une machine intuitive et réactive !
A ce petit "jeu", nos deux montures font merveille : légères, basses de selle (785 mm pour la Yam' et 790 mm pour la Kawa) et capables de tourner autour d'une pièce d'un euro, l'ER-6f et la XJ6 Diversion F profitent en outre d'ABS efficaces (disponibles en option) qui compensent leur commun manque de mordant à la prise du levier droit.
Grâce à l'ergonomie intuitive de leurs commandes, remonter les files n'est qu'une formalité tandis que les démarrages au feu sont facilités par la douceur et la progressivité de leur embrayage.
Les deux japonaises font quasiment jeu égal en ville, mais l'onctuosité du "quatre-pattes" autorise une conduite plus souple et plus confortable : certes, le moulin de la Div' est inexpressif au possible sous 4 000 tr/mn, mais il est capable de reprendre en sixième à 30 km/h (!), là où le twin vertical souffre et prend ses tours avec force hoquets et cognements dans les mêmes conditions.
En outre, les suspensions plus fermes de la Zak' ont bien du mal à absorber les pavés des petites rues parisiennes, tandis que de pernicieuses vibrations commencent à se faire ressentir dès 4 500 tr/mn. "Moto-écolesque" en agglomération, la Yamaha n'a cependant pas que des vertus : sa sélection rêche et l'apparition de fourmillements de 3 500 à 5 000 tr/mn entachent le tableau, tout comme sa direction devenue légèrement sous-vireuse sur cette version carénée.
Heureusement pour la Verte, la quatre voies et ses perspectives de réseau secondaire viroleux se substituent aux bouchons : retravaillé pour lisser la réponse moteur sous 4 000 tr/min, le bi retrouve des couleurs et se montre le plus prompt à s'élancer sur la voie d'accélération !
Bien calée en sixième à 130 km/h à 6 000 tr/mn, la Kawasaki trace sa route en protégeant correctement des flots d'air le buste, les épaules et la partie basse du casque. Néanmoins, si la robe longue de l'ER-6f parvient à ménager de manière assez satisfaisante le haut du corps, elle est évidemment bien loin du degré de protection d'une vraie routière et n'apporte que peu de bénéfices aux jambes du pilote.
Comme prévu, l'appendice supérieur de la Yamaha ne réalise pas de miracle : à l'instar d'un string, il ne protège que sommairement l'essentiel et expose sans vergogne le reste du corps ! Soit, dans ce cas précis, une bonne partie du buste, des épaules et de la quasi-totalité de la tête : hormis en position limande sur son réservoir presque aussi étroit que celui de l'ER-6f, difficile pour le pilote d'échapper aux caprices d'Éole !
Comme pour sa rivale, l'adjonction d'une carapace inférieure ne présente par ailleurs qu'un intérêt nettement plus esthétique que pratique : à 130 km/h en sixième à 7 000 tr/mn - le "4-pattes" mouline vite ! -, le bas de carénage de la Div' ne préserve peu ou proue qu'une demi-rotule...
A cette protection insuffisante sur de longs trajets autoroutiers s'ajoute un placement des repose-pieds qui sollicite sensiblement les articulations : une gêne due au format lilliputien de la Yamaha, ainsi qu'à ses origines roadsters, et que l'on retrouve de façon légèrement moins prononcée sur la Kawasaki, plus accueillante pour les grands gabarits.
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS KAWASAKI ER-6F |
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POINTS FORTS YAMAHA XJ6 DIVERSION F |
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POINTS FAIBLES KAWASAKI ER-6F |
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POINTS FAIBLES YAMAHA XJ6 DIVERSION F |
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