Rallye du Beaujolais 2013 : la cuvée Florent Derrien !

Il est 9h30 ce samedi 29 juin lorsque le premier départ du parc fermé de Blacé est donné. Le grand soleil radieux des jours précédents n'a pas daigné rester un peu plus longtemps puisque c'est sous la pluie que ce 46ème rallye du Beaujolais est lancé.

Jadis, une maxime disait "jamais un rallye sans la nuit", aujourd'hui on dit "jamais un rallye sans la pluie", plaisantent quelques pilotes en attendant le départ...

C'est donc en version "humide" que le pilote numéro 1, officiel KTM du Journal moto du Net et leader du championnat de France 2013, Julien Toniutti, s'élance au guidon cette fois d'une KTM 990 Superduke. Julien est toujours dans sa succession des sept péchés capitaux avec ses modèles KTM différents à chacune des sept épreuves du championnat 2013. Cette fois, ce modèle illustre la paresse pour rejoindre le départ de la première boucle de jour à Villefranche-sur-Saône.

Il est suivi par les 127 autres concurrents "vaillants" de cette 46ème cuvée du Beaujolais, sous une pluie fine mais bien présente pour nous faire ch... aque fois la même chose depuis le rallye de la Sarthe au début du championnat !

Le petit tracé de ce prologue est sympathique et sert de mise en jambes pour la lecture du road-book avant d'attaquer le parcours du rallye proprement dit.

Arrivés à Villefranche-sur-Saône, la pluie s'est arrêtée. Un parc de regroupement se forme le temps d'une neutralisation d'une trentaine de minutes pour prendre cette fois le vrai départ du rallye.

Les 20 minutes de liaison pour atteindre le départ de la première spéciale ne sont pas de trop. La traversée de Villefranche en "street légal attitude" - feux rouges compris - ne permet pas trop de s'attarder en route pour rejoindre la première spéciale : Croix du Ban / Col de St Bonnet.

Cette spéciale, bon nombre de pilotes la connaissent déjà par coeur. Très souvent empruntée lors des éditions précédentes, elle ne devrait plus avoir de secrets pour grand monde. Sauf qu'il y a un petit problème cette année : la "réfection" récente de la route a laissé une bonne couche de graviers en surface sur la quasi-totalité de la spéciale... Merci la DDE !

L'exercice en devient périlleux, surtout pour les gros cubes typés hypersport... Et c'est Mickaël Porcu sur son Husaberg 570 FS qui sort du lot en claquant le meilleur temps, 39 centièmes devant Florent Derrien au guidon de sa KTM 690 SM (2'39,05 contre 2'39,44).

Franck Coudert complète le trio de tête en menant sa Ducati 1200 Multistrada de main de maître et affiche le troisième temps en 2'41,07, une grosse seconde devant le "paresseux" pilote Moto-Net.Com : Julien Toniutti se réserve pour la suite en surfant sur les graviers au guidon de sa KTM 990 Superduke, d'autant plus qu'il a bien failli ne pas être présent à cette épreuve suite à un accident de la route la veille en sortant de son magasin Acrobike à Civrieux d'Azergues (69).

Le festival de chutes commence avec l'excellent Bernard Thibaut (deuxième scratch à l'épreuve précédente, le Rallye du Sud Morvan), qui part à la faute au guidon de sa Honda 900 CBR R. Il s'en sorti indemne mais ne peut pas repartir : la moto est quasi détruite !

Derrière lui, c'est Pierre Coulon aux commandes de sa Honda CB 1000 R qui s'en colle une dans un grand droit au début de la spéciale. La moto a sans doute rebondi sur le talus de gauche durant la chute pour finir sa course en travers de la route... Tout se passe très vite, les commissaires accourent pour dégager la moto alors que le départ suivant est donné : le mien !

Quelques dizaines de secondes plus tard, je déboule sur le lieu de la chute, la route est très étroite et encombrée par la moto à terre et les commissaires qui tentent de la dégager !

Le règlement officiel du championnat de France des rallyes stipule bien qu'en aucun cas un deuxième départ ne sera donné à un pilote pour une spéciale mais il faut passer à tout prix, le chrono tourne !

Bref, ce sont les aléas du rallye... Je perds quelques secondes à me frayer un passage entre la moto de Pierre et les commissaires affolés qui agitent leurs drapeaux jaunes, et je termine la spéciale avec le 22ème temps (3'00,31). Certaines choses devraient bien être revues dans le règlement...

Pierre Coulon en revanche paye un peu plus cher pour cette chute et s'en sort avec un bras fracturé !

Le parcours qui suit est plutôt sympathique et ne pose pas de problème particulier. Nous descendons et remontons dans les monts du Beaujolais, le paysage est certainement magnifique mais plus on monte et plus la pluie reprend... Dommage pour la balade !

Une route sinueuse et bien gravillonneuse sur les derniers kilomètres nous mène au CH 3 (troisième contrôle horaire), situé près d'une scierie en pleine forêt. Là, on a carrément l'impression d'être dans un nuage ! Le crachin est intense et il fait presque froid. Normal pour un mois de novembre... sauf qu'on est quand même le 29 juin !

La liaison suivante est courte : une douzaine de kilomètre à faire en 13 minutes, tout a fait réalisable sans prendre de risques inconsidérés ni outrepasser exagérément les vitesses réglementaires, mais quand même... Attention aux PSR, ils sont deux et partout à la fois !

Nous voici maintenant à la spéciale de Biconne / Croix Montmain. La route est partiellement mouillée et il y a un peu de brouillard sur la fin de la spéciale.

Ce qui n'empêche pas Mickael Porcu de faire parler la poudre au guidon de son Husaberg 570 FS pour claquer encore le meilleur temps : 2'46,99 ! Franck Coudert lui emboîte le pas et obtient le deuxième chrono aux commandes de sa Ducati 1200 Multistrada en 2'47,38, devant le pilote officiel KTM Julien Toniutti qui a l'air de se remettre progressivement de son accident de la veille et affiche 2'50,15 (passer par-dessus un capot de voiture la veille d'une course, ça laisse des traces)...

Le retour sur Blacé est tranquille et mis à part un PSR embusqué par ci par là dans les traversées de bourgades, rien de transcendant. Tiens, il ne pleut plus !

Arrivés à Blacé sur les coups de midi, 15 minutes d'assistance : il faut vite s'enfourner un sandwich SNCF et trois fruits secs dans le bec, un café, refaire le plein d'essence, un coup de graisse sur la chaîne... Ah non tiens, j'ai pas de chaîne c'est vrai ! Cool ce cardan sur la Yamaha 1200 XTZ, j'en arrive même à l'oublier !