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Paris, le 17 mai 2011

Syndicat de policiers : Français, vos libertés fichent le camp

Syndicat de policiers : Français, vos libertés fichent le camp

Une fois n'est pas coutume : suite au nouveau tombereau de mesures répressives et attentatoires aux libertés du CISR (lire MNC du 11 mai 2011 et notre Dossier spécial ), même les flics en viennent à se demander si on on ne verse pas dans " l'excès de répression " !

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Une fois n'est pas coutume : suite au nouveau tombereau de mesures répressives et attentatoires aux libertés du CISR (lire MNC du 11 mai 2011 et notre Dossier spécial), même les flics en viennent à se demander si on on ne verse pas dans "l'excès de répression" !

"Dans l'absolu nous sommes favorables à la répression des comportements dangereux, mais il nous semble que l'on va trop loin", estime le Syndicat indépendant de la police municipale (SIPM) : "y a-t-il une autre pédagogie, comme le respect du civisme sur la route (et dans la vie quotidienne) ou bien apprendre à réellement maîtriser un véhicule comme le font les motards et les camionneurs ? Y a-t-il des efforts sur les infrastructures qui se dégradent ? Non", déplorent les policiers municipaux dans un communiqué étonnamment loin de la langue de bois du devoir de réserve habituellement observé chez les "forces de l'ordre".

Une mesure "simple et efficace" pour faire baisser le nombre de morts

Parallèlement, le Syndicat indépendant de la police municipale (SIPM) propose une mesure "simple et efficace" pour faire baisser le nombre de morts sur les routes : "n'en déplaise aux extrémistes des associations de "lutte contre la violence routière", l'immense majorité des accidents de la route ne sont pas causés par des utilisateurs de "coyote" ou par le fait que les motards ne soient pas déguisés en sapin de Noël", rappelle le syndicat qui "connaît parfaitement le principal facteur . l'alcool !"

"Il est pourtant facile de constater que, dans la vie d'un usager de la route, on est très rarement contrôlé sur ce point alors que nous sommes "radarisés" plusieurs fois par jour", poursuit le SIPM, car "les policiers n'ont droit de procéder à un dépistage de l'imprégnation alcoolique (DIA) que dans des cas précis : à la demande d'un officier de police judiciaire ou du procureur de la République, en cas d'infraction au code de la route et en cas d'accident".

"Plutôt que d'attenter aux libertés des Français, de vouloir coller un casier judiciaire pour un dépassement de la vitesse autorisée, déguiser les motards et supprimer les avertisseurs GPS de radars", il suffit simplement d'autoriser "les officiers de police judiciaire, les agents de police judiciaire et les agents de police judiciaire adjoints, soit sur instruction du Procureur de la République, soit à leur initiative, même en l'absence d'infraction préalable ou d'accident", à "soumettre toute personne qui conduit un véhicule ou qui accompagne un élève conducteur à des épreuves de dépistage de dépistage de l'imprégnation alcoolique par l'air expiré".

"Scooters volés"

"Dans le même temps, nous avons des consignes de ne pas engager de poursuites envers les scooters volés et autres motos de cross non homologuées conduits par des voyous le plus souvent non casqués (non, la capuche n'est pas un casque...) de peur de provoquer un accident", regrettent les flics municipaux en soutenant que "oui il faut lutter contre les comportements dangereux, mais il faut aussi garder des chiffres en tête :

  • Nombre de morts par suicides : 11 000
  • Nombre de morts par maladies nosocomiales (contractées à l'hôpital ) 11 000
  • Nombre de morts par accidents domestiques à la maison : 20 000
  • Nombre de morts sur les routes : moins de 4000"

"Percepteurs déguisés"

"Il est étonnant que nous n'entendions parler que des morts sur les routes de France alors qu'il y a 5 fois plus de morts par accidents domestiques ! Est-ce parce que la répression dans ce domaine RAPPORTE de l'argent à l'Etat, transformant les policiers non plus en "anges gardiens" et "arbitres" mais en percepteurs déguisés ?", s'interroge également le SIPM.

"Nous allons créer des délinquants"

"Pire, nous allons créer des délinquants", s'indignent les policiers municipaux : "les excès de vitesse de plus de 50 km/h seront désormais des délits et non plus des contraventions. Clairement, si un usager de la route est sur une route limitée à 110 km/h, qu'il roule à environ 120, que la vitesse est subitement limitée à 70 km/h, il risque non seulement 3750 euros d'amende mais également 3 mois de prison, ce qui signifie une inscription sur le casier judiciaire avec toutes les conséquences pour la vie professionnelle qui en découlent".

"A ce train là, nous nous demandons si la peine de mort ne sera pas bientôt rétablie en cas de franchissement d'un feu rouge fixe, ou la perpétuité en cas d'oubli de la ceinture de sécurité. Ce serait dissuasif, non ?", ironise le syndicat.

"Indépendant de toute
organisation politique" ?

Bien que le secrétaire général du SIPM se soit "présenté à titre personnel à des élections législatives sous l'étiquette d'un mouvement proche de l'UMP", la Fédération professionnelle indépendante de la police (FPIP) affirme être "indépendante de toute organisation politique", peut-on notamment lire sur le site officiel du syndicat.

"Véritable persécution anti motards"

"Passons sur la véritable persécution anti motards, comme l'obligation de porter un équipement rétro réfléchissant (du meilleur goût) et une formation à la conduite obligatoire pour les titulaires du permis moto n'ayant pas conduit de deux roues motorisés depuis plus de 5 ans (les parents qui ont arrêté la moto provisoirement à la naissance de bébé seront nombreux à abandonner la moto)", poursuit le SIPM.

"De même, l'interdiction programmée des avertisseurs de radars par GPS va conduire à des fermetures d'entreprises, à du chômage, et sera en plus difficilement applicable car nous ne voyons pas comment les policiers pourront contrôler si, d'aventure, l'automobiliste vache à lait et culpabilisé a cette application dans son téléphone dernière génération", constatent encore les policiers municipaux.

"Vos libertés fichent le camp sous la pression d'associations extrémistes"

"Français, c'est un syndicat de policiers qui vous le dit : nous ne voulons pas créer de délinquants fictifs quand tant de délinquants avérés sont dans la nature", assure le SIPM. "Vos libertés fichent le camp sous la pression d'associations extrémistes et vos libertés, théoriquement, nous sommes chargés de les protéger. De plus, vos libertés sont aussi les nôtres, car nous sommes aussi des citoyens et des usagers de la route. Voire des motards passionnés. Nous sommes devenus policiers pour protéger les citoyens, quitte à sévir. Mais il y a des limites à ne pas franchir".

Et une fois n'est pas coutume, Moto-Net.Com salue chaleureusement les policiers pour cette prise de position particulièrement bien envoyée !

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