Après le titre de champion du monde d'endurance 2004 pour le GMT 94, Christophe Guyot fait le point sur ses projets 2005 : le Bol et Le Mans, mais aussi le championnat de France et le Mondial Superbike. Rencontre.
Rencontre avec Christophe Guyot, team manager du GMT 94, lors de la "Journée frissons" organisée à Carole par la Mutuelle des Motards, principal sponsor du GMT.
L’occasion, après quelques tours de circuit - d'abord derrière Christophe sur une R1 biplace (miam !) puis en solo sur la 94 championne du monde (miam miam !!!) -, de faire le point avec cet infatigable passionné sur ses projets 2005.
Moto-Net : Quels sont tes projets 2005 après ce titre de champion du monde d'endurance pour le GMT 94 ?
Christophe Guyot : Je l'avais toujours dit : on ne refera pas le Championnat du monde d'endurance après avoir été titré, mais on fera bien sûr le Bol et Le Mans ! Je me sens aussi très concerné par le développement du Championnat de France. Actuellement, les organisateurs sont obligés de mettre en place trop d'épreuves pour attirer le public avec des courses hors championnat comme les coupes de marques. Résultat : les paddocks sont surchargés, les toilettes sont prises d'assaut, il n'y a pas de douche, etc. Il y a un vrai problème de moyens, même si les organisateurs et les circuits sont au top. J'ai été 10 ans représentant des pilotes et je me sens encore pilote ! Je suis proche de leur problèmes.
Moto-Net : Pourquoi ce manque de moyens ?
Christophe Guyot : En France, la Fédération française de motocyclisme (FFM) veut absolument garder le contrôle du sport moto et je la soutiens à 100% : je ne suis pas toujours d'accord politiquement avec elle, mais la FFM a toujours refusé de s'acoquiner avec un promoteur et c'est une vraie chance ! Car on voit ce que ça donne dans le sport international à haut niveau, qui est devenu un business comme les autres.
Moto-Net : Quel sera ton rôle dans l'organisation du Championnat de France 2005 ?
Christophe Guyot : J'ai un problème de vocabulaire : je ne veux évidemment pas me présenter comme un "promoteur" qui viendrait uniquement pour gagner de l'argent sur le dos de l'organisateur. Ni comme un "organisateur", car la structure existe et les clubs sont déjà très performants, je ne vais pas me substituer à eux ! Donc je cherche encore un mot pour décrire mon rôle... Peut-être que les lecteurs de Moto-Net auront une idée ?
Moto-Net : Et le GMT dans tout ça ?
Christophe Guyot : Le GMT 94, qui est une structure associative, s'engage avec certains de nos partenaires pour démarrer notre implication dans le Championnat de France. On prendra en charge les frais et les revenus de l'épreuve d'Albi pour arriver à l'équilibre. Après notre titre mondial en endurance, je veux profiter de la confiance de nos partenaires pour participer au développement du sport moto en France au niveau local. Mais qu'on soit bien d'accord, il n'y a aucune révolution : c'est la FFM qui reste maître du sport !
Moto-Net : Concrètement, comment comptes-tu améliorer les choses ?
Christophe Guyot : Comme je suis quelqu'un de foncièrement honnête, je veux que le public soit content ! Il faut que les créneaux horaires soient consacrés à 100% au Championnat de France, sans les coupes de marques qui encombrent actuellement la piste et les paddocks. D'autre part, je veux que les box soient attribués en fonction des résultats sportifs, pas en fonction des moyens financiers de chacun. On va donc instaurer de nouveaux créneaux horaires et permettre au public de rencontrer les pilotes, de voir les motos, de faire de bonnes affaires en achetant des trucs pas chers, etc. Par exemple, je ne veux pas que la buvette pratique des prix exorbitants ! On va d'abord démarrer avec Albi début juillet 2005, avec l'objectif de faire quelque chose de bien pour les pilotes et pour le public. En 2006 on en fera un peu plus, mais ça ne veut pas dire qu'on s'occupera forcément de la totalité des épreuves, comme je l'ai lu dans la presse. Ce serait trop prétentieux de voir plus loin ! Et puis il y a Le Mans et le Bol d'Or ! Pour l'instant, c'est d'abord ça qui compte !
Moto-Net : Le Championnat de France intéresse-t-il le public ?
Christophe Guyot : On dit que le Championnat de France n'a pas le niveau, mais il faut arrêter de se plaindre ! La FFM veut conserver ses droits sur le sport sans succomber à l'argent roi et on a la chance d'avoir des clubs qui savent organiser les courses ! Ce sont des bases solides, c'est une vraie chance à exploiter ! Fidèle à mes objectifs, je veux susciter de l'enthousiasme autour de ça, pour toujours aller plus loin ! Sinon, comment espérer avoir une équipe de France digne de ce nom ? Claude Michy, l'organisateur du Grand Prix de France, m'a téléphoné pour me proposer de m'aider ! C'est très encourageant car c’est un grand monsieur !
Moto-Net : Tu envisagerais également une participation en Mondial Superbike ?
Christophe Guyot : Oui, on veut préparer une moto de SBK. J'ai toujours adoré le Superbike, c'était mon rêve ces motos ! Davantage que celles des Grands Prix à l'époque du deux-temps. T'imagines, c'est la même que celle-là (il montre la Yamaha R1 n°94, championne du monde d'endurance) avec 15 kilos de moins et encore des chevaux en plus ! Hmmmmm !!! (il se frotte les mains et ses yeux redoublent d'éclat). Donc on va participer à 4 ou 5 épreuves de Superbike, avec David Checa au guidon de la R1.
Moto-Net : Le Superbike, l'étape logique avant les Grands Prix ?
Christophe Guyot : Tu le sais : je n'ai aucune autre ambition que de montrer que tout est possible ! Et pour l'instant, je ne vois aucun mur qui me fasse penser que c'est impossible...
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