Le 1er janvier 2016, c'est sûr, les motards français pourront acheter des motos de plus de 100 chevaux ! Mais à sept mois de l'échéance, le gouvernement n'a pas tranché la question du ''rétro-fit''. MNC fait le point... Le point mort, malheureusement !
Lors de son bilan marché 2014 établi en marge des JPMS, la Chambre syndicale internationale de l'automobile et du motocycle (CSIAM) évoquait une énième fois le dossier de la - fin de la - loi des 100 chevaux et son épineuse question du "rétro-fit" (lire MNC du 20 janvier 2015 : fin des 100 chevaux, moto électrique... La CSIAM face aux gros dossiers 2015).
"Nous avons une réunion avec les pouvoirs publics programmée au tout début du mois de février", déclarait alors Thierry Archambault, président-délégué de la CSIAM, "et nous espérons qu'elle nous permettra d'obtenir des éléments de réponse".
Quatre mois sont - vite - passés... et rien ! Alors, "pas de nouvelles, bonnes nouvelles" ?
Moto-Net.Com : Aucune moto actuellement mise en vente dans les concessions françaises ne développe plus de 106 chevaux, est-ce correct ?
Thierry Archambault : Oui, le marché français est bridé à 100 chevaux et à notre connaissance, même les modèles récemment homologués (conformément au règlement européen R168) l'ont été en 100 chevaux maxi.
MNC : Selon vous, ce bridage est-il responsable du repli des ventes de plus de 125 cc (-3,6%) sur les quatre premiers mois de l'année 2015 ? Car sur la même période, les ventes de 125 cc ont augmenté de +5,8%.
T. A. : L'incertitude sur le sort réservé aux motos qui sont bridées en France à 100 ch mais qui existent en versions "full power" dans d'autres pays en Europe contribue à l'attentisme des clients intéressés par l'achat d'un de ces engins, mais n'explique pas à elle seule les résultats du marché. La crise économique est un facteur qu'on ne peut oublier.
MNC : À partir du 1er janvier 2016, les motards français pourront-ils acheter, immatriculer, assurer et rouler sur des motos de plus de "100 chevaux" ?
T. A. : Oui, conformément au règlement R168 qui s'impose à la lettre à l'ensemble des pays de l'Union européenne. Techniquement c'est même déjà possible si l'engin est conforme au R168.
MNC : Mais qu'adviendra-t-il d'une moto achetée en juin 2015, par exemple. Son propriétaire pourra-t-il la passer en configuration d'origine "full power" ?
T. A. : Nous attendons que les pouvoirs publics français se prononcent sur cette question...
MNC : Dans l'hypothèse d'une réponse affirmative, quelles seraient les conditions ?
T. A. : Nous avons demandé que seuls les engins homologués à l'origine en plus de 100 ch dans d'autres pays d'Europe soient éligibles à ce rétro-fit, opération réalisée dans le réseau de la marque selon les directives du constructeur, permettant la délivrance d'un certificat de conformité fourni par le concessionnaire au propriétaire (et garantissant que l'engin à été remis dans sa configuration d'origine).
MNC : Et à quel prix ? Coût du débridage et de la carte grise, surcoût d'assurance ?
T. A. : Selon le principe d'une intervention atelier, c'est-à-dire en fonction du coût de la main d'oeuvre et des pièces de rechange, selon la nature et l'ampleur des opérations à effectuer. Tout cela varie d'un engin à un autre.
MNC : La même opération sera-t-elle possible pour des motos achetées d'occasion et mises en circulation en 2014, 2004, 1994 voire (toute fin) 1984 ?
T. A. : La réponse est en attente de la part de l'administration... Nous avons demandé un rétro-fit aussi large que possible.
MNC : Selon vous, est-il envisageable que ce droit au "rétro-fit" ne soit pas accordé aux motards ?
T. A. : Je ne suis pas sûr que le terme de "droit" au rétro-fit soit techniquement le mieux choisi...
MNC : En cas d'absence de rétro-fit, les conséquences sur le marché de l'occasion ne seraient-elles pas désastreuses pour les particuliers comme pour les professionnels ?
T. A. :Selon la CSIAM, un refus serait effectivement lourd de conséquences pour la filière d'un point de vue économique. Nous estimons qu'il se chiffrerait par une destruction de valeur pour la filière à hauteur de 20 %. Cette évaluation n'a jamais été contestée par nos interlocuteurs.
MNC : Quand cette question sera-t-elle définitivement tranchée ?
T. A. : "Rapidement", nous a fait savoir le gouvernement...
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