Il est des évidences qu'il est parfois bon de rappeler : selon la nouvelle enquête 2-Roues Lab', le laboratoire de la Mutuelle des Motards, la circulation interfile et la remontée de files sont indissociables de la pratique du 2-roues en milieu urbain.
Selon l'enquête menée par 2-Roues Lab' auprès de 2000 motards et scootéristes, la circulation interfile est pratiquée par 97,5% des utilisateurs, que ce soit en ville (91% la pratiquent en zone urbaine) et en milieu péri-urbain (83%).
Plus rare sur route et autoroute, la circulation interfile est néanmoins pratiquée par près de 40% des motards et scootéristes quel que soit le type de réseau (villes, autoroutes, rocades).
"Gagner du temps, fluidifier le trafic, limiter la pollution et améliorer la sécurité"
"Cette pratique permet à la fois de gagner du temps, de fluidifier le trafic, de limiter la pollution et même d'améliorer la sécurité des conducteurs de deux-roues à condition de la pratiquer dans le respect des autres usagers, dans l'esprit d'un partage intelligent de la route", rappelle l'enquête.
Remontée de files et accidentologie |
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Alors que les discussions progressent à la DSCR pour une certaine légalisation de cette pratique, les conducteurs de deux-roues se prononcent majoritairement pour la légalisation de la circulation interfile : 52% pour une légalisation totale, 71% pour une légalisation portant uniquement sur les périphériques et rocades et 75% pour une légalisation en ville.
Outre le type de réseau concerné (la légalisation pourrait par exemple ne concerner que les voies de type autoroutier), il restera aussi à fixer le différentiel de vitesse maximum à respecter entre le deux-roues et les autres véhicules.
Différentiel de 20 km/h
Selon l'enquête 2-Roues Lab', 50% des motards et scootéristes l'évaluent raisonnablement à 20 km/h, rejoignant les préconisations de la Fédération française des motards en colère (FFMC) et de l'Association pour la formation des motards (AFDM).
Sans surprise, les conducteurs de deux-roues ont "majoritairement conscience du risque de l'accident, ce qui leur permet d'adopter une attitude responsable", rappelle 2-Roues Lab' : "56% ont attendu d'avoir acquis de l'expérience pour pratiquer l'interfile".
Une étude comportementale de l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (IFSTTAR) montre en effet que le risque est plus grand chez les novices car "la peur peut entraîner chez eux des comportements inadaptés, d'où la nécessité d'enrichir la formation initiale", estime 2-Roues Lab' en indiquant que "our se signaler lors de cette pratique, 8 usagers sur 10 utilisent les clignotants et les warnings. Cependant, 48% des sondés se déclarent encore mal à l'aise lorsqu'ils circulent en interfile".
Méthodologie |
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En outre, "seulement 55% des sondés estiment être bien formés à la pratique de la circulation interfile", tandis qu'"un certain nombre de réponses témoignent du manque de repères des conducteurs de deux-roues pour "choisir" une voie où pratiquer l'interfile, constat qui renvoie directement à la problématique de la formation à la conduite deux-roues".
En revanche, si les motards et scootéristes considèrent que "les automobilistes sont majoritairement bienveillants vis-à-vis des deux-roues, notamment dans des situations de circulation interfile", seuls 5% estiment les automobilistes "suffisamment formés pour appréhender la circulation des deux-roues entre les files".
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