Lancé début 2008, le casque Shark EvoLine était le tout premier à être homologué intégral et jet. Révolutionnaire mais pas exempt de défauts, le modèle évolutif de Shark est revu cette année. Moto-Net.Com en a mesuré les progrès : essai longue durée.
En 2008, lorsque l'entreprise française Shark s'attaque enfin au secteur juteux des casques modulables, elle le fait avec les dents soigneusement aiguisées : comprenez une double homologation permettant de rouler, en toute légalité et sécurité, mentonnière ouverte ou fermée (lire MNC du 6 mars 2008 : Shark EvoLine : le premier casque évolutif).
Deux ans et 44 000 exemplaires écoulés en France plus tard - 100 000 dans le monde -, la marque à l'aileron reprend ce fameux EvoLine afin d'en améliorer les performances... A l'occasion du Festival de la moto et scooter à Vincennes en septembre dernier, Shark nous avait présenté son EvoLine Series 2 - c'est son vrai nom (lire MNC du 19 septembre 2008 : Shark soigne son EvoLine). Les responsables de la marque ne tarissaient alors pas d'éloges sur leur nouveauté 2010.
Attisé par cette présentation et curieux de savoir à quel point les améliorations apportées à ce casque étaient réelles, Moto-Net.Com a donc décidé de tester le Shark EvoLine 2 lors de ses nombreux déplacements à deux-roues : moto ou scooter, ville, route ou autoroute, beau temps ou pluie glaciale, le nouveau Shark n'a pas été épargné ! Essai longue durée.
Posés l'un à côté de l'autre, les deux modèles d'EvoLine ne semblent à première vue pas très différents : le dessin du casque est scrupuleusement conservé et seuls les possesseurs du premier millésime noteront le changement de déco des plaques latérales en inox, l'intégration de l'ergot servant à manipuler la visière ou l'inversion du montage du joint supérieure de cette même visière.
La coque demeure unique quelle que soit la taille du casque, si bien que l'EvoLine 2 conserve donc l'aspect imposant de son prédécesseur, impression qui se confirme lorsqu'on soupèse l'engin. La balance Moto-Net.Com confirme à ce sujet les chiffres annoncés par le constructeur : notre EvoLine 2 (taille M) pèse très précisément 1,930 kg.
Shark est néanmoins parvenu à "alléger" l'aspect de son casque grâce aux nouveaux coloris multicolores. Les bandes de notre modèle Wayer, notamment, tendent à affiner la bouille de l'EvoLine Series 2. Certains regretteront en revanche l'absence de coloris plus "flashy"...
Certes, l'EvoLine 2 est disponible en finition "luminescente" (ce qui a valu à Shark le prix du produit de l'année lors des dernières JPMS, lire MNC du 3 février 2010). Mais on apprécierait aussi qu'un modèle adopte des graphismes plus léchés et des couleurs plus voyantes. Allez, M. Shark, un seul exemplaire pour les motards français bien dans leur tête et qui souhaitent que ça se sache !
À l'intérieur, le revêtement en Meryl demeure toujours aussi agréable au toucher. Très facilement démontables et "remontables" grâce à leurs scratches et boutons pression, les joues et la coiffe de ce casque peuvent se laver en cas de besoin.
Le pare-nuque a beau s'être élargi d'environ 1 cm sous chaque oreille, enfiler l'EvoLine 2 est une formalité, que la mentonnière se trouve ouverte ou fermée - ou blanche ou noire ! On apprécie aussi le système de fermeture très rapide et pratique : même avec des gants, le clip peut être actionné sans aucun problème.
La manipulation de la mentonnière demande en revanche davantage de pratique. Il est toujours impossible par exemple de passer du mode intégral à celui de jet - et vice versa - visière baissée à fond. On se fait avoir au début... et même plus tard pour ceux dont la mémoire n'excède pas celle d'un poisson rouge !
Outre cette petite astuce, l'EvoLine 2 peut agacer lorsqu'on souhaite rabattre la mentonnière en position "intégral" : seul un coup sec sur l'arrière du crâne - la même taloche qu'on décroche aux enfants turbulents, en fait ! - permet de déloger l'élément.
De même, le verrouillage dans la position "intégral" peut nécessiter un peu de fermeté. Les mécanismes sont donc sollicités et, de l'intérieur, les sons sont impressionnants. On note toutefois qu'ils encaissent parfaitement les chocs. Le désagrément est donc purement psychologique.
En ville, on prend plaisir à déambuler en mode "jet". La mentonnière, basculée et immobilisée sur l'arrière, se fait oublier contrairement à celles que l'on trouve sur la majorité des modulables et qui pointent inutilement vers le ciel. L'absence totale de prise au vent permet donc d'emprunter de courtes portions de voies rapides sans avoir nécessairement besoin de repasser en mode "intégral".
En dessous de 90 km/h, la visière ne moufte pas et protège très convenablement les yeux et le nez du flux d'air. Baptisé un brin pompeusement "Technically Sweet", son nouveau système n'en est pas moins une réelle avancée : par rapport à la visière de l'EvoLine "1", celle du "Series 2" est bien plus agréable à utiliser !
Ainsi, ce ne sont plus deux mais neuf crans d'ouvertures qui sont proposés sur le casque modulable évolutif de Shark ! Parallèlement, la position fermée est considérablement plus facile à obtenir. On note que comme avant, la visière se démonte et se remonte en un clin d'oeil à l'aide d'une simple clé de contact ou stylo - ou tout autre machin pointu qu'on a sous la main.
Mêmes satisfaction et soulagement du côté du second écran - solaire bien sûr, labélisé UV400 -, puisqu'il descend désormais un centimètre plus bas... Un petit centimètre qui change tout : avec l'EvoLine 2, en cas de soleil rasant, il n'est plus nécessaire de baisser la tête et de lever les yeux pour se protéger du soleil !
Le maniement de cet écran demeure aussi facile que sur la première version, à condition bien évidemment d'avoir préalablement repéré du doigt la commande situé en haut du casque.
Lorsque la route se dégage et que la vitesse augmente, on préfère baisser la mentonnière afin de profiter d'une meilleure protection contre les éléments et, sait-on jamais, contre les chocs. On lève alors la visière, hop, une claque sur le haut du crâne et clic (x2), on verrouille la mentonnière. Ca commence à venir ?!
Conditions de l'essai et bilan |
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Sur voies - très - rapides, on comprend que Shark ait décidé de classer l'EvoLine 2 dans la catégorie "Urban" plutôt que "Sport/route". Forcément, derrière le "pare-brise" d'une GoldWing, ce casque se montrera parfaitement supportable. Mais sur un roadster, les sifflements puis les bourdonnements - en fonction de la vitesse - finissent par fatiguer.
Néanmoins, la majorité des motards sur des routières équipées d'une bulle correcte ne s'en plaindront pas, tout comme les utilisateurs de scooters 125 peu véloces. Tant mieux, ils constituent précisément la cible de la marque au requin !
L'isolation contre les courants d'air est toutefois bonne et celle contre les gouttes d'eau excellente : nos nombreux roulages sous la pluie ont permis de vérifier - youpi ! - le bon fonctionnement des nouveaux joints. Après la neige de janvier, l'EvoLine Series 2 est donc fin prêt pour affronter les giboulées de mars !
De même, la buée tarde à envahir le bas de la visière : dans ce cas, l'ouverture de l'aération au niveau du menton suffit à la dissiper. On note au passage qu'une grille grise tapisse le fond de l'aération : ça en jette ! Par beau temps, on s'aperçoit en revanche du manque d'efficacité de l'aération du haut. Dommage.
Au final, on peut affirmer que le travail des ingénieurs Shark et la petite hausse de tarif de 20 € par rapport à la première version valent véritablement le coup... et le coût ! Comptez 369 € pour un EvoLine 2 uni, 379 € pour une version décorée (Absolute ou Wayrer) et 389 € pour le "brillant" e-tec lumi "bientôt disponible", promet Shark.
Les commuters - les adeptes du moto-boulot-dodo chouchoutés par les professionnels car ils roulent beaucoup et par tous les temps, n'en déplaisent aux motards "purs et durs" ! - seront donc comblés par ce casque : malgré son poids conséquent à l'arrêt, le nouvel EvoLine Series 2 séduit par son équilibre, sa polyvalence et les nets progrès accomplis en termes d'utilisation.
Les motards au profil plus routier resteront plus sceptiques sur les longs parcours, à cause du niveau sonore élevé à haute vitesse. Enfin, les amateurs de décorations colorés resteront sur leur faim. De menus défauts pour ce casque avant tout urbain périurbain... que gommera la "Series 3" ? A suivre : restez connectés !
Fiche technique EvoLine Series 2
Données constructeur
Nouveautés 2010 :
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