Bayliss fait partie des enfants chéris du Superbike et rêve d'accrocher une dernière étoile à son palmarès pour finir en beauté. 2008 sera la saison de tous les défis : nouvelle machine, nouveau règlement, nouveaux adversaires... et nouvelle orientation !
Troy Bayliss et le Superbike, c'est une histoire d'amour qui dure depuis l'an 2000 : à l'époque, l'australien a 31 ans. Il vient d'arriver en AMA Superbike après un titre acquis en British Superbike obtenu haut la main.
Mais quand Ducati le contacte en pleine saison pour remplacer Carl Fogarty qui vient de se blesser, il n'hésite pas une seconde : "j'ai reçu un coup de fil de Ducati qui m'a demandé si j'étais intéressé pour courir en World Superbike. Ils n'ont pas eu besoin de me le demander deux fois !", se souvient Troy.
Sa simplicité fera la réputation de ce grand amateur de vélo : disponible et souriant avec ses fans, Troy devient l'idole des foules et la vedette des circuits du championnat. En seulement six participations, le n°21 décroche une victoire et une sixième place finale ! Dans ces conditions, l'obtention du titre mondial en 2001 n'étonne personne et il faudra tout le talent et la détermination de Colin Edwards, l'année d'après, pour l'empêcher de signer un doublé, malgré ses quatorze victoires et ses 22 podiums !
Passé en MotoGP en 2003, Troy réalise une superbe première saison sur la toute nouvelle Desmosedici. Mais il perd pied en 2004 lorsque la machine évolue trop radicalement : débarqué dans le giron Honda en 2005, l'australien ne trouve pas ses marques sur une RCV211 totalement différente des Ducati qu'il a pilotées jusqu'alors et termine douzième du championnat.
Troy comprend alors, grâce à cette expérience en catégorie reine, que sa place est en World Superbike : un championnat plus convivial et plus humain où la réussite lui a toujours sourit. Et dès son retour au sein du team officiel Ducati Xerox en 2006, il coiffe une seconde couronne de champion du monde face à Toseland, Haga et Corser !
Ironie du sort, le team Ducati de MotoGP lui demande alors d'assurer le remplacement de Sete Gibernau pour la course finale à Valence : Troy s'impose face aux cadors de la catégorie, devenant l'un des rares champions de WSBK à gagner une course en catégorie reine ! (lire Moto-Net.Com du 30 octobre 2006).
La saison 2007 est plus difficile avec des chutes, des blessures (Troy a même été amputé d'une phalange au petit doigt !) et le peu de développement technologique possible sur sa 999 F07.
Terminant quatrième au classement général, le natif de Taree souhaite maintenant se tourner vers son dernier challenge : gagner avec la nouvelle Ducati 1198 F08 afin "d'avoir un titre sur les trois dernières générations de Ducati : la 998, la 999 et la 1098 !".
Un pari qui semble d'ores et déjà bien engagé, au vu des performances réalisées il y a peu au Qatar par le pilote et sa nouvelle monture (lire Moto-Net.Com du 3 décembre 2007).
Après ce dernier défi, le pilote de 38 ans souhaite raccrocher les gants, certain de ne plus trouver de motivation supplémentaire pour continuer. Une décision sage de la part d'un champion arrivé au firmament de sa carrière et qui ne veut pas faire la fameuse "saison de trop"...
Pour autant, cette annonce faite au journal australien Sydney Morning Herald a secoué la planète Superbike ! Car derrière le flegme typiquement australien, on sent que ce père de famille sait que cet arrêt sera difficile... Et c'est bien pour ça qu'il compte clore sa carrière en beauté ! "J'aimerais vraiment gagner le titre avec la 1098. Et si je gagne, il n'y a aucune raison de continuer à courir. J'ai eu une bonne carrière, j'ai presque 39 ans et je ne peux pas courir toute ma vie. J'ai gagné beaucoup de courses, remporté deux titres de champion du monde en Superbike et gagné une course de MotoGP".
Pour 2008, Bayliss désigne Sofuoglu comme candidat potentiel pour le titre : "je pense que Sofuoglu sera un grand adversaire, car il a montré qu'il pouvait être vraiment très fort. Je pense que comme cette année, nous serons cinq où six à se battre pour le titre, mais j'ai vraiment l'impression que Kenan sera bien".
L'hommage d'un grand pilote à un jeune loup ? Lucide, l'australien reconnaît que le talent et l'envie sont les clés du succès, comme a su le démontrer Casey Stoner cette année en MotoGP : "Casey a démontré tout son talent cette année. Lorsque Ducati s'interrogeait pour l'engager, j'ai appuyé en sa faveur car il est jeune et qu'il n'a pas peur de garder les gaz grand ouverts ! Actuellement, il est aussi rapide que n'importe qui dans le monde. Qui plus est, il est aussi arrivé au bon moment chez Ducati", résume le champion.
Doit-on comprendre que Troy souhaite retenter l'expérience MotoGP en 2009, maintenant que le package est suffisamment compétitif ? "Gagner cette course MotoGP a fermé le livre pour moi. Je n'ai jamais prétendu autre chose et je n'ai jamais eu l'intention de retourner en MotoGP", précise Troy, qui aimerait plutôt s'essayer à la compétition sur quatre roues au volant de voitures de tourisme, pour lesquelles il reconnaît "avoir un faible".
Gageons qu'avec la généreuse attaque et le sens du spectacle dont fait preuve le célèbre n° 21, cette reconversion devrait faire des étincelles !
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