Une nouvelle étude de l’ADEME évalue les progrès environnementaux réalisés par les deux-roues avec le passage à Euro3 en les plaçant pour la première fois dans des conditions similaires à la circulation réelle. Bilan : une pollution en baisse depuis 2005.
"Les problèmes de circulation et de stationnement, la nécessité de se déplacer de plus en plus rapidement font que les deux-roues deviennent de plus en plus nombreux", remarque l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) : "ainsi, alors que les ventes de voitures ont tendance à baisser depuis quelques années (-2,9 % en 2005 et -3,3 % en 2006), celles des deux-roues explosent, en particulier les 125 cm3 avec 31% de ventes supplémentaires entre 2005 et 2006".
L’ADEME en bref |
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Depuis le 1er janvier 2007, "tous les deux-roues motorisés de plus de 50 cm3 vendus en Europe doivent répondre à la norme Euro3", rappelle l’ADEME qui évalue les émissions de polluants et les rejets de gaz à effet de serre des deux-roues à moteur depuis 2000. L'agence a donc procédé à une nouvelle étude, mais contrairement à ses travaux publiés en 2005 (lire Moto-Net.Com du 29 juin 2005), elle a cette fois pris en compte les avantages des deux-roues en termes de fluidité du trafic : temps de circulation réduit (pas d'embouteillages) et temps de stationnement réduit (pas besoin de tourner une heure pour trouver une place).
Améliorations nettes quels que soient les deux-roues
Les deux modes de transport (auto et deux-roues) ont donc été comparés sur un trajet domicile travail entre la banlieue parisienne (Linas) et le centre de Paris (Musée d’Orsay) à l’heure de pointe (arrivée dans Paris à 8h30), en respectant scrupuleusement le code de la route (44 mn de trajet pour le deux-roues et 88 mn pour la voiture).
Résultat : " la réglementation Euro3 a entraîné une nette réduction des émissions de polluants des deux-roues en usage réel, mais les deux roues restent plus polluants que les voitures les plus récentes. En revanche les émissions de gaz à effet de serre des deux-roues Euro3 sont inférieures à celles des meilleurs véhicules Euro4", conclut l'ADEME : "les améliorations sont nettes quels que soient les deux-roues, aussi bien pour les émissions de polluants que pour la consommation de carburant ".
L'ADEME constate une réduction "sensible" des émissions de polluants depuis 2005 pour les motos, résultat de la "sévérisation" (sic !) réglementaire concernant les normes Euro3.
"Les motos Euro3 de plus de 125 cm3 sont les mieux placées parmi les deux-roues au niveau de l’impact sur la qualité de l’air en raison de normes de pollution plus sévères", explique l'agence gouvernementale : "les mesures effectuées sur les deux-roues Euro3 de plus de 950 cm3 montrent que les valeurs limites sur cycle d’homologation sont respectées même en situation réelle, cadre de l’étude".
Comparaison auto Euro4 / moto Euro3
Le second volet de l’étude compare la quantité totale de polluants rejetés et de carburant consommé au cours du trajet complet, en prenant en compte les spécificités des automobiles et la recherche du stationnement.
Résultats pour les polluants locaux : les deux-roues Euro3 s’avèrent plus polluants que les voitures Euro4 pour les polluants locaux, ce qui est logique dans la mesure où les normes ne sont pas les mêmes :
"La différence enregistrée entre les émissions de polluants locaux des voitures et des motos est liée à un décalage dans la sévérité des réglementations", ajoute l'ADEME en précisant que la norme Euro3 moto (2007) est plus proche de la norme Euro2 auto (1996).
Moins de gaz à effet de serre pour les petites cylindrées
En ce qui concerne les gaz à effet de serre (GES), les émissions des deux-roues Euro3 sont "inférieures à celles des meilleurs véhicules grand public diffusés aujourd’hui", indique l'étude qui relève "une moyenne de 87 geqCO2/km pour les scooters 125 cm3 sur le parcours étudié, là où la petite citadine Diesel est à environ 130 geqCO2/km".
En revanche pour les grosses cylindrées (plus de 950 cm3), les émissions de gaz à effet de serre sont "du même ordre de grandeur que pour les citadines diesel ou essence".
Les deux-roues de petites cylindrées dégagent donc moins de gaz à effet de serre en ville que les motos de plus grosses cylindrées, en raison de leur conception (masse faible et gabarit réduit favorable à la fluidité de circulation).
Des niveaux d'émissions en nette amélioration
pour les grosses cylindrées
En résumé, l'ADEME conclut que "si, pour les cylindrées élevées, des progrès significatifs ont été enregistrés grâce à une évolution satisfaisante de la réglementation, les niveaux d'émissions en particulier des 125 cm3 (dont le parc augmente chaque année) et des cyclomoteurs (moins de 50 cm3, qui représentent la majorité du parc des deux-roues utilisés) restent encore élevés".
"Il convient également de veiller à ce que les cycles d’homologation se rapprochent le plus possible de l'usage réel", estime l'ADEME, qui juge "souhaitable de mener des tests sur la tenue dans le temps des systèmes de dépollution pour étudier la durabilité des performances".
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